Le Vietnam est préoccupé par l’usage de la force en droit international

Nhân Dân en ligne - Le Vietnam s’est dit préoccupé par les cas d’utilisation ou de menace d’y recourir dans les relations internationales. Notamment, car cela s’oppose à la Charte des Nations Unies et menace la paix et la sécurité internationales.

L’ambassadeur Dang Dinh Quy, chef de la délégation vietnamienne auprès des Nations Unies. Photo : VNA.
L’ambassadeur Dang Dinh Quy, chef de la délégation vietnamienne auprès des Nations Unies. Photo : VNA.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu, le 24 février, une réunion en ligne selon la formule Arria, présidée par le Mexique, sur la question de l’usage de la force en droit international, des acteurs non étatiques et de la légitime défense.

Des représentants de près de 30 pays, dont des membres du Conseil de sécurité et d’autres membres des Nations Unies, ont assisté à la réunion. L’ambassadeur Dang Dinh Quy, chef de la délégation permanente du Vietnam auprès des Nations Unies, y a aussi participé.

Naz Modirzadeh, directrice du programme de droit international et conflit armé de l’Université de droit de Harvard, a déclaré que ces dernières années, de nombreux pays avaient invoqué la légitime défense pour lancer une campagne militaire dans un autre pays à des fins de lutte contre le terrorisme international.

Les pays concernés ne sont pas autorisés par le Conseil de sécurité ou approuvés par le pays visé. Mais ces opérations continuent d’avoir lieu, sous prétexte que le pays visé est incapable ou refuse de participer à la lutte contre le terrorisme.

Naz Modirzadeh a remarqué que le débat sur ce sujet se tenait principalement dans le monde universitaire à l’heure actuelle, mais rarement dans les forums onusiens. Elle a déclaré que les États disposaient de l’autorité et de la responsabilité d’appliquer le droit international, y compris la responsabilité de protéger le principe de ne pas recourir à la force.

Lorsque les pays gardent le silence, cela peut être interprété comme une « acceptation tacite » avec une interprétation plus large du droit de la légitime défense en vertu de la Charte des Nations Unies.

Naz Modirzadeh a également suggéré que les pays devraient participer activement à un débat ouvert sur la légitime défense et améliorer l’accès aux avis et aux discussions du Conseil de sécurité sur cette question.

La volonté des pays d’interdire d’utiliser ou de menacer d’utiliser la force est considérée comme un fondement du système de sécurité collective établi en vertu de la Charte des Nations Unies et de la fonction du Conseil de sécurité dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Les représentants ont affirmé que la seule exception était l’usage de la force sous l’autorisation du Conseil de sécurité ou en raison de l’exercice du droit de légitime défense.

Les pays ont également appelé au respect de la Charte des Nations Unies dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales, tout en échangeant leurs points de vue sur la compréhension, l’interprétation et l’application de l’Article 51 de la Charte des Nations Unies, ainsi que sur la situation dans certains pays et régions spécifiques.

L’ambassadeur Dang Dinh Quy, chef de la délégation vietnamienne auprès des Nations Unies, s’est dit préoccupé par les cas d’utilisation de la force ou de menaces d’y recourir dans les relations internationales, car cela est incompatible avec la Charte des Nations Unies et menace la paix et la sécurité internationales.

Le diplomate vietnamien a souligné que les pays ont l’obligation de construire des relations d’amitié, de construire une culture de respect à l’égard de la Charte des Nations Unies et le droit international, de respecter les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale, de ne pas interférer avec les affaires intérieures, de ne pas utiliser ou menacer d’utiliser la force et de résoudre les différends par voie pacifique.

Selon lui, le Conseil de sécurité devrait promouvoir le respect du droit international et renforcer le rôle du droit international et de la Charte des Nations Unies en tant qu’instrument essentiel du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Le Conseil de sécurité devra développer sa coopération avec les organisations régionales et les institutions juridiques internationales pour promouvoir le règlement des différends, maintenir la paix et prévenir les conflits.

L’ambassadeur Dang Dinh Quy a affirmé qu’il était nécessaire d’éviter les abus ou les réinterprétations de la Charte des Nations Unies, en demandant au Conseil de sécurité de continuer de faciliter l’accès aux travaux et aux documents du Conseil de sécurité afin de promouvoir un débat ouvert et transparent sur ce sujet.

La réunion sous forme d’Arria est un format de réunion informelle du Conseil de sécurité pour discuter de questions importantes et émergentes, avec la participation des pays du Conseil de sécurité, des membres de l’ONU et des organisations internationales.