Les Sedang

Nhân Dân en ligne - Forts d’une population de 170.000 personnes, les Sedang comptent parmi les six groupes ethniques les plus importants des Hauts plateaux du Centre. Ils vivent essentiellement dans la province de Kon Tum, et une petite partie dans les montagnes des provinces de Quang Ngai et de Quang Nam.

Les Sedang jouent du krongput.
Les Sedang jouent du krongput.

Les Sedang vivent de la culture du riz, de l’élevage, de la cueillette et de la pêche. Côté artisanat, ils sont particulièrement performants dans la vannerie, le textile et la ferronnerie. Proches de la nature, ils vénèrent plusieurs divinités ayant trait à la production et à la vie quotidienne.

Le noir est la couleur principale des vêtements Sedang. Les hommes sont torse nu, se contentant d’un cache-sexe pourvu de longues franges descendant presque à la cheville. Quant aux femmes, elles portent un maillot sans manches, une jupe et un foulard entourant leurs épaules, souvent de couleur noire. Elles portent des parures constituées de grains de pierre multicolores à la ceinture, au poignet et aux chevilles. Mais elles adorent aussi porter des colliers en argent ou en cuivre, et des boucles d’oreilles. Luong Thanh Son, une spécialiste des cultures des Hauts plateaux:

«Les vêtements Sedang sont recouverts de motifs. Lors des fêtes, les hommes couvrent la moitié de leur torse d’une bande d’étoffe portée de façon transversale, comme des combattants partant au front. Quant aux femmes, elles restent fidèles à leur maillot sans manches. Mais il faut surtout les voir danser: plus les hommes sont solides, plus les femmes sont souples.»

Les Sedang en fête.

Chez les Sedang, plusieurs générations vivent sous le même toit d’une longue maison sur pilotis. Ils n’ont pas de patronyme, mais un mot désignant le sexe. Tous les prénoms masculins commencent par un A ou un U, et les prénoms féminins, par un Y. Les jeunes sont libres de choisir leurs partenaires. Après le mariage, le mari peut venir s’installer chez sa femme ou inversement.

Les Sedang pratiquent des arts martiaux. Mais ils excellent également dans l’architecture, la sculpture et la peinture. A l’occasion des fêtes, ils jouent des gongs, se racontent des épopées, dansent et chantent. Leurs instruments de musique sont essentiellement faits de bambou. Ils ont plusieurs festivités liées à l’agriculture. Certaines, comme la fête du riz nouveau, qui autrefois ne se déroulait qu’en famille, sont devenues aujourd’hui des fêtes villageoises. Le patriarche villageois dirige les rites, invoque les divinités au nom de tout le village et les remercie d’avoir offert à chaque famille une récolte abondante. A Khao, un Sedang de Kon Tum:

«En fonction de l’endroit où ils vivent, les groupes Sedang ont des traits culturels plutôt différents. Leur point commun est que la quasi-totalité de leurs fêtes a lieu en début d’année, lorsqu’on rogne les branches et mange le riz nouveau. Vers le début du premier mois lunaire, les familles abattent un petit porc pour fêter l’entrée dans leur entrepôt des premiers grains de riz de l’année.»

Le patriarche gouverne le village et représente ses habitants. C’est le conseiller le plus sollicité par les villageois. Dans la maison commune sur pilotis située au milieu du village, les habitants se réunissent, reçoivent des visiteurs et se détendent. C’est aussi le lieu d’exposition des gongs et des statuettes rituelles du village.