Les guerres de résistance pour le salut national: Tout un peuple est détermine à combattre les envahisseurs (2ème partie)

Nhân Dân en ligne - Face aux hostilités des ennemis, le Président Hô Chi Minh a envoyé de nombreux messages aux autorités françaises en négociant avec elles pour faire preuve de sa volonté de trouver les solutions pour les différends entre les deux parties. Début de décembre 1946, il déclara: «Mes compatriotes et moi-même souhaitent franchement de la paix. Nous ne voulons pas la guerre. Nous voulons l'éviter à tout prix. Mais si on nous oblige à mener cette guerre, nous la ferons »:

Le 6 décembre 1953, au Viêt Bac, le président Hô Chi Minh et les dirigeants du Parti adaptent le plan opérationnel de la campagne de Diên Biên Phu (9-1953). Photo d'archive.
Le 6 décembre 1953, au Viêt Bac, le président Hô Chi Minh et les dirigeants du Parti adaptent le plan opérationnel de la campagne de Diên Biên Phu (9-1953). Photo d'archive.

Après avoir fait des provocations et même des attaques contre Hai Phong et Lang Son, le commandant français a envoyé à notre gouvernement, le matin du 19 décembre 1946, un ultimatum demandant à nos forces de défense de se désarmer et de lui donner le pouvoir de contrôler la capitale. Dans ce contexte, fut convoquée le même jour une réunion du Comité exécutif central du Parti présidée par le Président Hô Chi Minh, à l'issue de laquelle fut décidée la résistance nationale. Le Président Hô Chi Minh a fait appel à tout le peuple: "Plutôt tout sacrifier que perdre notre pays, que retomber dans l'esclavage... Tous les hommes, toutes les femmes, quel que soit leur âge, leur religion, leur parti, pourvu gens soient Vietnamiens, doivent s'unir pour se battre contre les colonialistes français et sauver la Patrie. Entrez dans la lutte avec tous les moyens dont vous disposez. Que celui qui a le fusil se serve de son fusil, que celui qui a un sabre se serve de son sabre. Et si l’on n'a pas de sabre ou de fusil, qu'on prenne des pioches et des bâtons! Que chacun mette toutes ses forces à cornbattre le colonialisme pour le salut. C'est I’heure de nous lever! Nous devons nous sacrifier jusqu’à la dernière goutte de sang pour défendre le pays. Même si nous devons nous engager dans une lutte tellement difficile et ardue, nous vaincrons finalement avec notre détermination."

Alors, le peuple vietnamien n'eut pas d'autre choix que d'accepter une guerre due à la politique hostile des impérialistes et des colonialistes. Les journalistes et historiens français et américains ont constaté que: "Le Viet Minh a fait dès le début bon nombre de concessions vis-à-vis des Français", "le retour à la néocolonisation constitue la cause radicale de la guerre".
Le Comité exécutif central du Parti a édicté le 22 décembre 1946 la directive "Tout le peuple s'engage dans la Résistance nationale". Celle-ci et "l’Appel à la Résistance nationale" élaboré par le Président Hô Chi Minh et le texte intitulé "la Résistance vaincra" rédigé par le Secrétaire général du Parti Truong Chinh, constituèrent les documents traduisant la ligne politique du Parti, celle de résistance de tout le peuple, sur tous les plans, longue et basée sur nos propres forces.

Le 19 décembre 1946, le Président Hô Chi Minh lança l'Appel à la résistance nationale. Photo: Musée Hô Chi Minh de Hanoï. Photo d'archive.

Les combats après duraient pendant plusieurs jours dans les villes de Hanoi, Nam Dinh, Huê, Dà Nang... L'exemplaire fut le combat acharné pendant près de 2 mois dans la capitale de Hanoi. En montrant leur détermination de "Se sacrifier pour la survie de la Patrie", nos combattants Ve quoc quan et les forces d'autodéfense des quartiers urbains et de la banlieue- se sont battus avec un courage remarquable contre les ennemis pour disputer chaque maison, chaque rue. Les plus renommés furent les combats qui eurent lieu au Palais du Gouverneur du Tonkin, au marché Dông Xuân, au Poste centrale... Dans les rues, les habitants ont fait les barricades en utilisant volontairement leurs meubles précieux tels que tables, chaises, lits de camp... Les wagons de train, arbres, poteaux électriques furent utilisés comme obstacles aux ennemis. Les habitants ont participé directement aux combats tout en apportant des aliments et des soins sanitaires. Furent fondés successivement le Régiment de la Capitale et ceux N°48 et N°52.
Dans la nuit du 17 février 1947, le Régiment de la Capitale se retira de Hanoi après avoir remarquablement accompli sa mission. Viêt Bac, basé de la Révolution d'Août, reprit sa mission d'être la base sacrée de la résistance contre les colonialistes français.

Échoué dans leur tentative d'aboutir à une victoire rapide, les Français se heurtèrent à de nombreuses difficultés militaires, socioéconomiques, politiques, financières. Ils se tournèrent donc vers la politique qui consista à mettre sur pied un régime fantoche avec leurs hommes de main vietnamiens. Du début du mois d’octobre 1947, ils lancèrent la première la première offensive contre Viêt Bac en serrant cette base dans le tenailles de deux colonnes puissantes, l’une remontant le fleuve Rouge et la rivière Lo en direction de Chiêm Hoa (Tuyên Quang), et l’autre fit mouvement de Lang Son à Cao Bang en direction de Bac Kan. Ces deux colonnes furent renforcées des parachutistes pour encercler Viêt Bac.
Observant une vertu de la directive édictée par le Comité exécutif central du Parti, qui consista à « défaire l’offensive d’hiver des Français », notre peuple et notre armée attaquèrent l’ennemi et remportèrent des victoires sur la rivière Lô et sur le col de Bong Lau. Le 19 décembre 1947, le retrait de la plupart des forces françaises de Viet Bac marqua leur premier échec stratégique. Viêt Bac, base révolutionnaire sacrée du pays, fut sauvegardée.

En 1948, fut réuni la Conférence nationale sur la culture où le rapport intitulé « Le marxisme et les questions culturelles du Vietnam » rédigé par Truong Chinh a été délibéré. La Conférence affirma que les arts, les lettres et la culture devraient assumer la tâche de servir la Révolution, de servir le peuple, d’édifier une culture nouvelle, ravissante, saine, d’éradiquer les fléaux sociaux.

La tentative américaine de s’emparer du Vietnam et de l’Indochine s’inscrivait dans la « Stratégie universelle » de Washington depuis longtemps. Les américains avaient l’intention de faire du Vietnam l’avant-poste de l’impérialisme contre le socialisme, contre le mouvement de libération nationale dans les pays d’Asie du Sud-est. Ainsi, pendant les dernières années de la guerre d’Indochine, les Américains y intervinrent publiquement par les conseillers et les aides militaires. Cette intervention crue de l’impérialisme américain a provoqué des vagues de manifestations anti-américaines. La manifestation des élèves et jeunes hommes de Saigon eut lieu le 9 janvier 1950 et s’est répandue à Huê et à Hanoi.
Dès le début 1950, les pays socialistes ont successivement reconnu la jeune RVD et établi des relations diplomatiques avec elle. La place du Vietnam sur la scène internationale rehaussait de plus en plus.

Le 16 septembre 1950, notre armée attaqua la base de Dong Khe, entama la Campagne des Frontières. La garnison française de Thât Khê fut alors menacée, tandis que le chef-lieu de Cao Bang isolé. Notre peuple et notre armée ont enlevé les garnisons françaises tout en attaquant les colonnes de renfort et de retrait des ennemis. Etant pris de panique, les Français se retirèrent de Thât Khê, Na Sam, Dông Dang, Lang Son, Lôc Binh, Lao Cai. Dans les autres fronts du Nord, de Binh Tri-Thiên, de la Ve Interzone, du Sud,…, notre armée fut déterminée d’exterminer l’ennemi, d’enrayer les renforts ennemis au front Cao-Bac-Lang. La Campagne des Frontières s’est couronnée d’une victoire remarquable de la part de notre armée. « Le couloir Est-Ouest » dressé par les Français a été brisé, ce qui signifia l’échec de l’encerclement français imposé sur une longueur de 750 km. Il s’agit de la première fois que notre armée déploya ses forces vives pour ouvrir une campagne de grande envergure, prendre l’initiative stratégique, effectuer les combats d’extermination de plus en plus grands, ouvrir largement la porte vers l’extérieur du Vietnam, favoriser ainsi les relations entre nous et les pays frères socialistes. Notre résistance menée dans l’encerclement français a progressé avec les pas de géant au bout d’un laps de temps de 5 ans.

La victoire éclatante de la Campagne des Frontières fut survie par un événement d’une importance capitale : le IIe Congrès national du Parti s’est tenu du 11 au 19 février 1951 dans la commune de Quang Vinh, district de Chiem Hoa, province de Tuyen Quang. Le rapport politique présenté par le Président Hô Chi Minh a mis en relief ces tâches : « Unir la population toute entière, la diriger pour mener la résistance jusqu’à la victoire finale, arracher la réunification et la liberté totale, pour édifier une nouvelle démocratie, ce qui favorisera la progression vers le socialisme ». Le rapport intitulé « De la révolution vietnamienne » dirigée par Truong Chinh a affirmé : « Achever la libération nationale, développer la démocratie populaire, avancer vers le socialisme ». Lors de ce Congrès, a été élu un Comité central de 19 membres et de 10 membres suppléants. Le Comité central a ensuite procédé au vote du Bureau politique composé de 7 membres et 1 membre supplément. Le Président Hô Chi Minh a été élu Président du Parti. Truong Chinh Secrétaire général du Parti.

Le IIe Congrès national du Parti (février 1951). Photo d'archive.

Réunion du Bureau politique du Parti discutant le plan d'hiver-printemps 1953-1954 et décidant de l'ouverture de la Campagne de Diên Biên Phu (septembre 1953). Photo d'archive.

En exécutant les Résolutions du IIe Congrès national du Parti, la résistance menée parallèlement à la construction nationale était accélérée. L’économie de résistance et les domaines de culture, d’éducation et des soins sanitaires étaient à la fois développés.
Le guerre de guérilla fut déclenchée dans les plaines du Nord, de Binh-Tri-Thiên, dans la Ve Interzone, le Sud. Les ennemis étaient battus en face et derrière. En automne-hiver 1952, notre armée fit mouvement vers le Nord-Ouest, brisant ainsi le dessein des Français de constituer un « pays Thaï autonome ». En été 1953, les unités de volontaires vietnamiens en coopération étroite avec l’Armée de libération laotienne Pathet ont attaqué le Haut-Laos, et libéré une vaste de region.

Pourtant, les Français ne se résignèrent pas à accepter facilement l’échec. Grâce aux aides massives des Américaines, le gouvernement français a adopté un nouvel plan militaire consistant à étendre et à prolonger la guerre. Le général Navarre fut nommé Commandant en chef en Indochine. Notre Parti élabora le plan opérationnel pour la période d’hiver-printemps 1953-1954 visant à défaire le plan Navarre : Mobiliser les forces vives pour attaquer les positions stratégiques importantes de l’ennemi qui sont relativement faibles ; mettre hors de combat une partie des forces vives ennemies ; libérer les territoires, obliger l’ennemie à disperser ses forces pour faire face à nos attaques dans les importants. Notre principe stratégique fut de prendre l’initiative, d’être dynamique, de combattre sûrement, d’avancer sûrement, d’être sûr de la victoire avant de combattre.En novembre 1953, notre armée avança vers le Nord-Ouest, libéra la province de Lai Châu, ensuite elle libéra, en coopération avec l’Armée de libération laotienne Pathet, le chef-lieu laotien Thakhak. Elle fit mouvement ensuite en direction de Seno, obligeant ainsi les ennemies à y mobiliser les renforts provenant des autres fronts du Nord Vietnam. Navarre commanda un grand parachutage d’une troupe d’élite à Diên Biên Phu, visant à y construire un camp retranché invincible. Le 20 janvier 1954, le commandement français lança une opération pour s’emparer des zones libérées dans la Ve Interzone. Le gros de nos effectifs déclencha une offensive vers les Hauts-plateux de Tây Nguyên, libérant ainsi la province de Kon Tum et ses environs. Les ennemies essuyèrent de grandes pertes humaines, tandis que Navarre fut obligé de dépêcher des bataillons de secours à cette régions. Pendant que se déroulaient ces opérations, au Sud, notre peuple et notre armée intensifièrent les attaques, anéantissant de nombreux raids des ennemis. Dans les grandes villes, les ennemis devaient subir les attaques à l’aérodrome Gia Lâm à Hanoï, à l’aérodrome Cat Bi à Hai Phong, au dépôt de munitions et d’armes de Phu Tho à Gia Dinh. Malgré ses forces importantes, Navarre fut obligé à les disperser partout sur les territoires vietnamien et indochinois. Son seul espoir fut que le camp retranché Diên Biên Phu attirèrent les forces vietnamiennes au piège afin d’anéantir nos forces vives importantes et renverser alors la situation.

Pourtant, le Bureau Politique du Parti décida d’y livrer une bataille décisive. Le Général Vo Nguyên Giap fut désigné comme le Commandant en Chef de la Campagne. Tout le peuple, tout le Parti, toute l'armée déployèrent les efforts pour la Campagne de Diên Biên Phu, suivant la devise "Tout pour le front, tout pour la victoire". Près de 261.500 travailleurs dan cong (volontaires civils) ont été mobilisés, plus de 10.000 tonnes de riz transportées vers le front sous la pluie des bombes et obus ennemis; des dizaines de milliers de jeunes d'avant-garde en coordination avec les unités du génie militaire ont ouvert des chemins vers le front. La bataille acharnée qui dura 56 jours et nuits s'est finie avec notre victoire éclatante. Le camp retranché de Diên Biên Phu fut enlevé à 17 h 30 du 7 mai 1954. Le drapeau "Déterminer à combattre et à vaincre" de notre armée confié par l'Oncle Hô flotta au vent sur le front de Diên Biên Phu.

Le 26 avril 1954, tandis que notre armée finissait la seconde phase de la bataille et procédait aux préparatifs pour la troisième phase consistant à attaquer les dernières positions de Diê'n Biên Phu, la Conférence sur la guerre d'Indochine eut lieu à Genève en Suisse. Le 8 mai, le lendemain de la victoire de Diên Biên Phu, la délégation vietnamienne dirigée par Pham Van Dông entra dans la salle de conférence en tant que représentant d'un peuple vainqueur. Notre position fut la paix, l'indépendance, la réunification nationale et l'intégrité territoriale. Le 20 juillet 1954, après 75 journées de combat sur la table de négociation, fut conclu l'Accord de Genève sur l'Indochine. La victoire historique de Diên Biên Phu ainsi que la victoire de la Conférence de Genève marquaient la fin glorieuse de 9 ans de résistance de notre peuple. La moitié Nord du pays fut totalement libérée pour pouvoir progresser vers le socialisme et devenir la grande base arrière pour la lutte des compatriotes du Sud.