Hoàng Sa, Truong Sa appartiennent au Vietnam

Nhân Dân en ligne - Ces dernières années, en dehors des déclarations et exigences dénuées de fondements, la Chine se livrait à de nombreux actes illégaux en Mer Orientale, ce qui provoque l’inquiétude, l’indignation et les protestations de la part des pays régionaux ainsi que de l’opinion mondiale. Aussi, l’implantation illégale de la plate-forme de forage Haiyang Shiyou – 981 (Hai Duong - 981) par la Chine dans la zone économique exclusive et le plateau continental du Vietnam est non seulement la poursuite de ses actes illégaux, mais encore viole directement la souveraineté indiscutable du Vietnam.

La carte complète de Dai Nam unifié. Photo: Le Comité national des frontières du Ministère vietnamien des Affaires étrangères.
La carte complète de Dai Nam unifié. Photo: Le Comité national des frontières du Ministère vietnamien des Affaires étrangères.

My Loi (commune de Vinh My, district de Phu Lôc, province de Thua Thiên-Huê, Centre), situé à environ 30 km de la ville de Huê, est un vieux village fondé en 1562. Ce village préserve actuellement certains documents importants affirmant la souveraineté du Vietnam sur l’archipel de Hoàng Sa.

Des générations de villageois y préservent encore des milliers de textes Han-Nôm (écriture démotique sino-vietnamien) qui mentionnent l’exploitation, les décrets royaux, les règlements administratifs internes du village… qui sont des objets précieux constituant la fierté commune du village. Parmi ces documents, celui élaboré le 19 septembre de l’année Canh Hung 20 (6 novembre 1759) aborde les activités du groupe de soldats héros en mission à Hoàng Sa, avec la signature et le cachet du mandarin Thuân Duc qui assure la défense de l’estuaire de Tu Hiên.

Avec ce document qui remonte à 255 ans et les décrets royaux ainsi que les documents sur des générations de soldats en missions à Hoàng Sa et Truong Sa pendant plusieurs siècles, pour établir la souveraineté ; protéger une zone maritime et insulaire du pays; faire des relevées et études pour établir en 1815 une carte de Hoàng Sa et y construire en 1838 une stèle affirmant la souveraineté du Vietnam. Nous disposons d’un système de preuves incontestables sur la souveraineté du Vietnam vis-à-vis des deux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa.

Au fil des siècles, des pionniers vietnamiens ont bravé des difficultés et ont péri même en mer pour maintenir la souveraineté nationale. Les poèmes transférés de génération en génération comme "Hoàng Sa đi có về không - Lệnh vua sai phái quyết lòng ra đi" (Le voyage à Hoàng Sa est peut être sans retour, Mais sur ordre du roi on n’a qu’à y aller avec détermination.) sont une preuve concrète du courage des soldats de Hoàng Sa. Aujourd’hui, nous n’oublions pas l’image de ces braves soldats. Allant au large, ces soldats étaient confrontés à de nombreux périls, même la mort. C’est pourquoi, chacun d’eux préparait souvent deux nattes, sept fils en bambou, sept tronçons de bambou pour que ses compagnons d’armes puissent attacher son cadavre avec une petite stèle en bambou sur laquelle sont prescrits le nom, l’âge et le lieu d’origine du défunt et le descendre dans la mer avec l’espoir que ce cadavre échoue sur la terre ferme. Ainsi, la cour royale a honoré du titre de "Thuong dang thân" (Sujet honorable du roi) certains chefs de groupe de soldats à Hoàng Sa et Truong sa ; et du titre de "Hùng binh Hoàng Sa" (Soldat courageux) les soldats de Hoàng Sa.

Rappeler ce passé glorieux des ancêtres c’est leur rendre hommage et continuer d’affirmer que Hoàng Sa et Truong Sa appartiennent toujours au Vietnam. Outre les documents historiques du Vietnam, dans le monde il existe aussi des preuves tangibles à ce sujet. Depuis des siècles, il existait déjà des notes et cartes géographiques sur ces archipels. Se référant au Dictionarium Anamitico – Latinum de l’évêque Taberd, publié en 1838 à Serampore, Inde, le collectionneur et chercheur en cartes géographiques Nguyên Dinh Dâu, a écrit dans un article publié dans le magazine Xua và Nay (N° 339, septembre 2009) : "La carte montrant l’archipel de Hoàng Sa et celui Van ly Truong Sa est similaire aux cartes occidentaux, ces archipels se trouvent plus proches de la côte de Quang Nam-Khanh Hoà. En ce qui concerne les caractéristiques géographiques, aux XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, les cartes du monde des Occidentaux décrivaient l’archipel Paracel ou Pracel (Hoàng Sa et Truong Sa) se situant au milieu de la Mer d’Orient et la côte de Paracel (Costa da Paracel) était au niveau du littoral de Quang Nam-Khanh Hoà".

Dans aucune carte du monde on ne voit l’archipel des Paracel se trouvant au Sud de la Chine, aux Philippines ou en Malaisie. La carte officielle du Vietnam, Dai Nam thông nhât toàn dô (Carte complète de Dai Nam unifié) et celles du monde publiées durant ces cinq derniers siècles, ont présenté de la même façon la position géographiques de Hoàng Sa et Truong Sa. Particulièrement, l’archipel situé au milieu de la Mer Orientale avec le toponyme administratif de Hoàng Sa (en caractère chinois), Taberd a noté en Nôm (écriture démotique sino-vietnamienne) Cat Vàng (Sable jaune) que les Occidentaux appellent par Paracel.

Le toponyme Cat Vàng en vietnamien est noté dans Dai Viêt xua et Vietnam nay (Dai viêt jadis et Vietnam maintenant). Puisque Hoàng Sa et Truong sa appartenait au Vietnam , dans "Les chroniques des frontières » écrit en 1776, Lê Quy Dôn a présenté et décrit de façon détaillée qu’au large de l’île Re, actuellement le district insulaire de Ly Son, province de Quang Ngai au Centre, il y a l’île Dai Truong Sa où des fruits de mer abondent et des objets des bateaux coulés échouent sur ses rivages, et les autorités locales de l’époque a formé des groupes de Hoàng Sa chargés de les récupérer. Pour y aller, on devait mettre trois jours et trois nuits" (Lê Quy Dôn œuvres, 2e tome – Chroniques des frontières (Partie 1), Maison d’éditions Giao duc (Education), H. 2007, page 142), et "Autrefois, la dynastie des Nguyên créait le groupe de Hoàng Sa comprenant 70 personnes de la commune de An Vinh. A tour de rôle, chaque année, ce groupe recevait l’ordre en Janvier, touchait six mois de salaire, prenait des bateaux de pêche, mettait trois jours et trois nuits pour arriver à l’île" (Lê Quy Dôn, Sdd, page148)...

Depuis plusieurs siècles, la souveraineté du Vietnam sur les deux archipels de Hoàng Sa et Truong Sa était bien affirmée. La Mer Orientale joue un rôle important dans la navigation maritime et cette zone maritime n’a pas connu de litige, les pays concernés respectent la souveraineté réciproque. Depuis 1776, Lê Quy Dôn a raconté cette histoire : "Hoàng Sa se trouve vraiment près du district de Liêm Châu de Hainan. On a rencontré un bateau de pêche du pays du Nord au large. Les deux parties échangeaient souvent pour connaître leurs origines. (J’ai) vu un circulaire du mandarin du district de Van Xuong de Quynh Châu (actuellement relevant de l’île chinoise de Hainan - VHL) s’adressant aux habitants de Thuân Hoa". Cette circulaire mentionne : A la 18e année du règne de l’empereur Càn Long (1753), il y a eu 10 militaires de la commune de Yên Binh relevant du groupe de Cat Liêm du district de Chuong Nghia, district de Quang Nghia, pays d’An Nam (Vietnam), qui étaient arrivés à Van Ly Truong Sa pour ramasser des objets. Huit d’entre eux étaient venus à l’île pour chercher les objets, deux autres devaient garder le bateau. Le vent fort a rompu la corde d’attache du navire qui a échoué au port de Thanh Lan. Après avoir interrogé ces deux personnes, le mandarin local les a libérées.

Le seigneur vietnamien Nguyên Phuc Chu a ordonné au caporal Thuc Luong Hâu à Thuân Hoa d’écrire une lettre de réponse à la partie chinoise (Lê Quy Dôn, Sdd, pp.149-150). Il est clair qu’à l’époque, les autorités chinoises connaissaient et respectaient les activités du groupe de Hoàng Sa envoyé par la partie vietnamienne pour réaliser les travaux concernant la souveraineté et exploiter des fruits de mer. De plus, en dehors des relations amicales entre les pêcheurs de deux pays, les autorités chinoises ont même aidé les membres du groupe de Hoàng Sa.

Au point de vue géographique, en réalité, Truong Sa se trouve à environ 750 miles marins de la Chine ; Hoàng Sa, 270. Ainsi, il n’y a aucune raison affirmant que ces deux archipels relèvent du plateau continental chinois, pour que la Chine puisse recourir à la Convention des Nations unies sur la loi de la mer de 1982 (UNCLOS). De plus, concernant la structure géologique, Hoàng Sa et Truong Sa constituent une succession naturelle du plateau continental du Vietnam. Ainsi, les siècles passés, les Chinois ne revendiquaient jamais leur souveraineté sur Hoàng Sa et Truong Sa, faute de documents historiques et géographiques démontrant. Ce ne sont que ces dernières décennies que la partie chinois invente "la ligne en neuf tronçons" et recourt à plusieurs mesures dont la menace, la violence pour "réaliser" ce rêve et depuis la Mer d’Orient ne connait pas de paix.

Pour le Vietnam, en 1974 où tout le Vietnam était en guerre contre les Américains, et où le régime saïgonnais n’était pas capable de protéger les archipels, la Chine a profité de l’occasion pour s’emparer par la violence de l’archipel de Hoàng Sa. En 1988, les attaques chinoises des récifs de Cô Lin, Gac Ma et Len Dao relevant de l’archipel de Truong Sa ont causé la mort de 64 soldats vietnamiens. Il s’agit d’une preuve incontestable de l’ambition illogique et un sujet à caution de la Chine.

Déclarant fidèle à la devise "Voisinage amical, coopération intégrale, durable, orientation vers l'avenir», mais la Chine a agi maintes fois à l’encontre de cette déclaration.

Il faut dire que le recours à la force pour chasser les bateaux de pêche vietnamiens, la coupe d'un câble de prospection sismique du navire de prospection pétrolière Binh Minh du Vietnam, les déclarations d’"interdiction de pêche en Mer d’Orient"…, puis l’implantation illégale de la plate-forme pétrolière Haiyang Shiyou-981 dans la zone économique exclusive et le plateau continental du Vietnam, effectuée le 2 mai par la Chine, sont des pas bien calculés. Si l’installation de la plate-forme pétrolière est "normale", pourquoi la Chine devrait-elle mobiliser plus de 100 bateaux, dont des bâtiments de guerre, qui attaquent et utilisent de puissants jets d’eau pour empêcher les bateaux des gardes côtiers, de surveillance halieutique du Vietnam d’approcher cette plate-forme pétrolière. Ces photos prises sur place par les reporters tant vietnamiens qu’étrangers montrent une réalité que la partie chinoise ne saurait nier.

Lors de notre œuvre de libération nationale, le Parti, l’État et le peuple chinois ont beaucoup soutenu le Vietnam qui ne l’oublie jamais. C’est pourquoi, la partie vietnamienne s’efforce toujours de renforcer l’amitié, la coopération dans l’intérêt des deux peuples. Ces dernières années, face aux actes de la Chine qui violaient la souveraineté vietnamienne, surtout en Mer Orientale, le Vietnam a choisi les mesures diplomatiques, le dialogue et la collaboration pour résoudre les problèmes. L’attitude et l’agissement des services compétents du Vietnam en Mer d’Orient ont montré clairement cette volonté ces derniers jours. Tout le monde sait qu’un des contenus importants de la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC) est le respect de la loi internationale, le règlement par voie pacifique des litiges, le maintien du statut quo, le non recours à une nouvelle occupation, la résolution des différends dans un esprit constructif.

Alors que la Chine pose ses conditions pour les négociations sur le Code de conduite en Mer Orientale (COC), elle se livre à des actes allant à l’encontre des contenus de la DOC. N’est-ce pas là des prétextes pour retarder les négociations sur le COC, pour placer tout le monde devant des faits accomplis, pour obtenir des avantages dans ce processus de négociation ? Si c’est là la vérité, elle est une intention inacceptable. Que la Chine prenne des mesures adéquates conformes aux déclarations sur l’amitié vietnamo-chinoise.