Dans un rapport sur les perspectives de la filière riz du monde en 2022 (Global Rice Outlook), l’USDA prévoit que la production mondiale de riz atteindra un record de 505,4 millions de tonnes (de riz décortiqués) durant la récolte de 2021-2022, soit une hausse de 1,9 million de tonnes par rapport à la récolte de 2020-2021.
Les pays qui contribueront le plus à ce chiffre comprennent le Bangladesh, la Malaisie, le Cambodge, la Chine, la Côte d’Ivoire, la République de Corée, le Paraguay, Taïwan (Chine) et la Thaïlande. En revanche, la Colombie, l’Équateur, l’Inde, l’Iraq, le Madagascar, les Philippines, le Sri Lanka, les États-Unis et le Vietnam enregistreront une baisse de leur production de riz pour la récolte de 2021-2022.
L’USDA prévoit que les échanges mondiaux de riz atteindront 46,4 millions de tonnes (de riz décortiqués) en 2022, soit une légère hausse de 0,1 million de tonnes par rapport à 2021. Cependant, ce chiffre est inférieur à celui de 2017, qui était de 48,4 millions de tonnes.
Si les exportations de riz de l’Australie, du Myanmar, du Cambodge, du Paraguay, de Thaïlande et de l’Uruguay seront en hausse, les exportations de l’Inde, des États-Unis et du Vietnam, quant à elle, subiront une baisse. Après deux ans consécutifs au deuxième rang parmi les plus grands exportateurs de riz, le Vietnam passera troisième en exportant 6,3 millions de tonnes, derrière l’Inde et la Thaïlande.
En effet, le projet de restructuration de la riziculture du Vietnam de 2025 à 2030 a pour objectif l’exportation de 5 millions de tonnes de riz par an. Les stratégies du gouvernement se tournent vers la qualité de riz et visent à améliorer la marque du riz vietnamien sur le marché mondial, plutôt que de se concentrer sur le volume des exportations.
Cette option est largement appréciée par les marchands. Ces derniers remplacent le riz blanchi par le riz parfumé de haute qualité et s’orientent de plus en plus vers les marchés exigeants comme les pays européens, les États-Unis et le Japon.
D’après Nguyên Van Thanh, directeur de la société Phuoc Thanh IV, après avoir étudié le marché et les comportements de consommateurs, sa compagnie a décidé d’exporter des riz parfumés et de haute qualité. Par rapport au riz blanchi, les riz parfumés sont vendus à de meilleurs prix et ont moins de concurrence.
« Outre les débouchés traditionnels en Asie, nous étudions les marchés de l’UE avant d’y exporter nos produits pour bénéficier au mieux de l’Accord de libre-échange entre le Vietnam et l’UE (EVFTA) », déclare Nguyên Van Thanh.
Pham Thai Binh, directeur général de la société Trung An, fait savoir que sa compagnie a conclu de nombreux contrats d’exportation vers des pays de l’Asie et de l’UE. En avril, Trung An a réussi à conclure deux contrats d’exportation vers la R. de Corée, avec un volume de 30 000 tonnes. Les riz de Trung An ont convaincu ses partenaires par leur très bonne qualité et sont vendus 578,5 dollars la tonne (prix CIF, pour « coût, assurance et fret »).
Selon Oryza.com, au cours des cinq premiers mois de l’année, le prix des riz indiens est resté le plus bas en Asie. Le 11 juin, le riz indien à 5 % de brisure est vendu à 388 dollars par tonne, inférieur aux prix du riz des autres pays comme le Pakistan (443 dollars/tonne), la Thaïlande (443 dollars/tonne) et le Vietnam (483 dollars/tonne). Le riz indien à 25 % de brisure est vendu à 358 dollars/tonne tandis que celui du Pakistan, de Thaïlande et du Vietnam est vendu respectivement à 383 dollars, 423 dollars et 463 dollars la tonne.
Le bas prix des riz indiens a soumis les riz thaïlandais et vietnamiens à une forte compétition. C’est pourquoi les marchands vietnamiens s’intéressent de plus en plus à l’exportation des riz de haute qualité.
