Le Vietnam attirera des flux plus important d’IDE

Nhân Dân en ligne - Jean-Philippe Pourcelot, économiste à FocusEconomics basé en Espagne qui fournit des informations concernant les économies mondiales aux investisseurs, considère que l’économie du Vietnam a des potentiels de croissance lors d’un interview récente avec le journal en ligne relevant du Ministère vietnamien des Finances, baodautu.vn.

Economiste à FocusEconomics, Jean-Philippe Pourcelot. Photo: baodautu.vn.
Economiste à FocusEconomics, Jean-Philippe Pourcelot. Photo: baodautu.vn.

Selon FocusEconomics, le taux de croissance de l’économie du Vietnam n’est que de 6.2% pour l’année 2016. Pensez-vous que ce taux est relativement faible?

Jean-Philippe Pourcelot: Notre prévision est basée sur l’analyse de 13 groupes de recherche économique. En effet, ce chiffre est inférieur au taux de 6.5% déjà annoncé en mai. Cela est due à la croissance faible au Ier trimestre (5.48%) et au IIe trimestre (5.55%) en raison de la contribution plutôt faible de l’agriculture à la croissance économique.

Néanmoins, cet ajustement ne signifie pas que l’économie du Vietnam est en train de s’affaiblir mais ce n’est qu’une phase temporaire dans ces conditions macroéconomiques.
L’économie du Vietnam a de grands potentiels de croissance: la croissance plus élevée de l’exportation, des dépenses privées et des investissements directs étrangers (IDE) vont compenser la croissance plutôt faible de l’agriculture.

Nous prévoyons une croissance de 6.5% en 2017 pour le Vietnam.

Quels sont les moteurs de croissance et les risques auxquels va faire face l’économie du Vietnam dans les prochaines années?

Jean-Philippe Pourcelot: Les socles fondamentaux de l’économie du Vietnam, tels que l’exportation et les IDE, sont très solides et ne cesseront pas de croître dans l’avenir.

Toutefois, le ralentissement de l’économie chinoise et l’incertitude dans la zone Euro vont menacer la croissance économique du Vietnam parce qu’ils représentent 30% du marché de l’exportation du Vietnam.

Pendant ce temps, la majorité des flux étrangers est investie dans les secteurs qui produisent des biens à exporter.

Le Vietnam cherche des mesures pour réformer l’environnement des affaires. À votre avis, quelles sont les réformes les plus importantes pour les entreprises aujourd’hui?

Jean-Philippe Pourcelot: La réforme représente 3 principales mesures pour favoriser le développement des entreprises: privatisation et restructuration des entreprises publiques, renforcement de la gestion budgétaire et restructuration du secteur bancaire. La réforme doit être menée de façon plus rapide pour favoriser la croissance et la durabilité de l’économie du Vietnam.

La privatisation du secteur publique est une mesure importante pour augmenter la productivité et attirer les investissements étrangers. Ces deux facteurs vont décider du niveau de croissance et de la durabilité de l’économie Vietnamienne.

Concernant la restructuration du secteur bancaire, les analyses estiment que les banques au Vietnam manquent de liquidité et possèdent de nombreuses créances douteuses, ce qui les rend difficile à supporter les chocs.

En outre, l’accroissement des encours de crédit dans un environnement qui manque des réglementations va augmenter les risques dans le marché immobilier.
Renforcer la transparence, la publication des informations financières, augmenter le plafond de participation des investisseurs vont permettre aux banques de mieux supporter les chocs et soutenir la croissance.

Concernant les IDE, pensez-vous qu’il y aura le flux d’investissement plus important au Vietnam dans l’avenir?

Jean-Philippe Pourcelot: Les efforts du Gouvernement pour améliorer l’environnement des affaires va attirer de plus en plus des IDE. En effet, en 2016, le Vietnam a significativement progressé dans le classement de la Banque Mondiale grâce aux nombreuses actions: réduction de l’impôt sur le revenu des sociétés et renforcement de la transparence dans l’accès du crédit.

Les datas montrent que les IDE au Vietnam ont fortement augmenté depuis le début de l’année surtout dans les secteurs d’exportation. Toutefois, le flux d’IDE peut également diminuer en raison du ralentissement de l’économie mondiale, y compris de la Chine.