L’économie vietnamienne optimiste pour 2019

Nhân Dân en ligne - Le Plan de développement socio-économique de 2019, approuvé par l’Assemblée nationale (XIVe législature), prévoit un objectif de croissance du PIB de 6,6% à 6,8%.

Photo d'illustration : VNA
Photo d'illustration : VNA

Pour le Plan de développement socio-économique 2019, les objectifs principaux demeurent le maintien de la stabilité de l’économie nationale, l’amélioration de sa compétitivité et de l’environnement des affaires, la maîtrise de l’inflation, l’accélération de la restructuration économique et du renouvellement du modèle de croissance, le renforcement de l’innovation et de l’application des sciences et technologies, l’exploitation des opportunités apportées par la 4e révolution industrielle...

Outre une perspective de croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 6,6% à 6,8%, le plan fixe aussi pour objectifs une hausse de l’indice des prix à la consommation d’environ 4% et un capital d’investissement total pour le développement de la société représentant 33-34% du PIB. Par ailleurs, le chiffre d’affaires à l’exportation devrait augmenter de 7-8% et le déficit commercial ne pas dépasser 3% de la valeur totale des exportations.

En 2019, le taux de pauvreté devrait être réduit de 1 à 1,5 point par rapport à 2018. Celui du chômage en milieu urbain devrait être ramené en deçà de 4% et celui de travailleurs qualifiés atteindre un niveau compris entre 60% et 62%.

Enfin, l’assurance-santé devrait couvrir 88,1% de la population, la couverture forestière représenterait 41,85% du territoire, et 89% des zones industrielles et franches devraient être dotées de systèmes de traitement des eaux usées conformes aux normes environnementales requises.

L’économie dopée par une croissance robuste

Le Vietnam connaît un développement économique rapide, avec une croissance supérieure à 6% ces quatre dernières années et qui a atteint 6,8% en 2017 et 7,1% sur les six premiers mois de 2018. Celle-ci s’accompagne d’une augmentation du niveau de vie et d’un développement rapide de la classe moyenne, qui représentera 50% de la population nationale en 2035, selon la Banque mondiale. Le Vietnam devrait afficher une croissance exponentielle en 2019. Poussée par l’augmentation des investissements directs étrangers (IDE), l’accroissement vigoureux des exportations, le renforcement de l’agriculture et une demande intérieure soutenue, la croissance du PIB vietnamien devrait être toujours maintenue à 6,8% en 2019.

Le directeur national de la Banque asiatique de développement (BAD) au Vietnam, Eric Sidgwick, a déclaré que le Vietnam resterait un des pays à la croissance la plus élevée dans la région, poussée par le secteur manufacturier et les exportations, l’augmentation de la consommation intérieure, et le flux de capitaux des entreprises d’IDE et nationales, ainsi que par l’amélioration du secteur agricole. Selon la BAD, l’inflation augmentera légèrement mais restera modeste et l’excédent du compte courant se résorbera. Combler les lacunes de compétences du pays est essentiel pour rester attractif auprès des investisseurs étrangers et soutenir la hausse du PIB.

Pour la période 2018-2019, la construction devrait reprendre, bénéficiant des engagements et des décaissements d’IDE record de l’année dernière. Le secteur des services devrait soutenir la croissance, les arrivées de touristes augmenteraient de 15% à 20% et les prêts bancaires de 17-18%. L’agriculture devrait rester sur une pente ascendante ces deux prochaines années, avec une croissance qui correspondra à l’objectif du gouvernement de 2,8% à 3,0%.

L’inflation devrait rester stable, s’établissant en moyenne à 3,7% en 2018 et à 4,0% en 2019, car la forte demande intérieure et les prêts bancaires élevés sont partiellement compensés par la stabilité des coûts intérieurs de l’alimentation et du transport et une hausse plus faible des prix de l’éducation, des soins, de l’électricité et de l’eau. L’excédent du compte courant devrait être ramené à 2,5% du PIB en 2018 et à 2,0% en 2019. Les exportations de biens devraient augmenter de 15% à 20% en 2018 et 2019. Les transferts de devises depuis l’étranger devraient rester solides grâce à l’amélioration des perspectives mondiales et à la stabilité du taux de change.

La macroéconomie de plus en plus solide

L’économie vietnamienne a enregistré une croissance relativement homogène dans tous ses domaines clés. La production industrielle et manufacturière a augmenté, l’agriculture s’est développée… La stabilité macroéconomique et l’amélioration de l’environnement des affaires sont deux facteurs fondamentaux pour le maintien de la croissance.

C’est en tout cas l’avis de Nguyên Ðình Cung, directeur de l’Institut central de gestion économique (CIEM). D’après lui, la restructuration de l’agriculture a permis une croissance de 4% du secteur et une explosion des exportations ces deux dernières années. Quant aux entreprises publiques, elles ont été réorganisées. « Elles ont modifié leur modèle de gestion et leur choix d’investissement, ce qui a donné des résultats positifs, a ajouté Nguyên Dinh Cung. Le mode de croissance du pays a changé. Elle ne dépend plus de l’exploitation minière ou de l’augmentation de la masse monétaire, mais de l’offre économique, de l’augmentation de la productivité et d’une utilisation plus efficace des ressources », a-t-il estimé.

Selon Nguyên Anh Duong, chef du Service des politiques macroéconomiques du CIEM, le gouvernement a eu raison d’adopter une gouvernance créative et flexible, tout en accordant la priorité au maintien de la stabilité macroéconomique. Les investisseurs vietnamiens et étrangers lui ont d’ailleurs fait confiance. « Il est essentiel de maintenir un environnement des affaires stable », a-t-il indiqué.

La Banque d’État du Vietnam s’est montrée particulièrement résiliente et efficace dans la gestion des taux de change. Elle est restée fidèle à son principe de privilégier la maîtrise de l’inflation et la stabilité du taux de change, plutôt que de promouvoir la croissance. À un niveau supérieur, le gouvernement a réussi à créer un environnement macroéconomique stable, susceptible de limiter les impacts négatifs venus de l’extérieur, tout en levant des barrières pour les entreprises qui sont devenues ainsi plus compétitives et plus audacieuses. « Le gouvernement est arrivé à stabiliser le développement de l’économie nationale. La Banque d’État l’a aidée à maîtriser le taux d’inflation à moins de 4% en adoptant des politiques monétaires et bancaires appropriées », a constaté l’économiste Nguyên Chí Hiêu.