BTA Vietnam - États-Unis : un regard rétrospectif

Nhân Dân en ligne - Juste après la signature de l’accord commercial bilatéral (BTA) entre le Vietnam et les États-Unis, l’Assemblée nationale vietnamienne a entamé un processus de révision de plus de 170 lois pour assurer la compatibilité de la législation vietnamienne avec l'accord et les lois internationales.

L'économiste Nguyên Dinh Luong. Photo : KTDT.
L'économiste Nguyên Dinh Luong. Photo : KTDT.

C’est ce qu’a déclaré l’économiste Nguyên Dinh Luong, ancien négociateur en chef du Vietnam pour le BTA lors d’une table ronde tenue mercredi à l’Université de Thuy Loi, marquant le 25e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques vietnamo-américaines et le 20e anniversaire de la signature du BTA .

En jetant un regard rétrospectif sur le processus de négociations du BTA qui durait 5 ans avec 11 cycles, Nguyên Dinh Luong l’a qualifié « d’un marathon » avec tant de défis imprévisibles.

Au moment de commencer à négocier le BTA , le Vietnam était un petit pays gravement affecté par la guerre, mais les États-Unis un géant. En 1995, le produit intérieur brut du Vietnam s’était chiffré à 33 milliards de dollars et le système de droit économique du pays était presque primitif, tandis que la législation américaine était très stricte avec les lois antitrust, antidumping et antisubventions. Le sous-développement en matière d’Internet limite également l'accès du Vietnam aux informations sur le marché américain.

Au cours du processus de négociations, les propositions américaines étaient basées sur les normes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), un large terrain de jeu qui était trop étrange pour le Vietnam à l’époque. Le Vietnam n’a jamais signé un accord pour qu’il ait dû ensuite modifier tant de documents législatifs, a rappelé Nguyên Dinh Luong.

Selon lui, il y a eu des moments où les négociations se trouvaient dans une impasse et risquaient de cesser mais grâce à la détermination des deux parties, le BTA a enfin été signé le 13 juillet 2000.

Une grande porte ouverte pour les produits vietnamiens

Les États-Unis étant le membre fondateur de l’OMC, la signature du BTA en 2000 a été une étape importante pour le Vietnam pour initier et approfondir l'intégration économique internationale, a souligné Nguyên Dinh Luong.

Deux ans après la BTA, le chiffre d'affaires du commerce bilatéral a dépassé 8 milliards de dollars. Les relations commerciales ont pris un nouvel élan à partir de ce moment avec une croissance annuelle de 10 à 30% et ont dépassé 70 milliards de dollars en 2019, soit 75 fois plus qu'en 2000, a déclaré Nguyên Dinh Luong.

En 2000, les exportations du Vietnam vers les États-Unis étaient de 0,73 milliard de dollars, mais elles ont fortement augmenté pour atteindre 5,93 milliards de dollars en 2005, 14,24 milliards de dollars en 2010, 33,48 milliards de dollars en 2015 et 61,35 milliards de dollars en 2019, faisant des États-Unis le plus grand marché d'exportation du Vietnam, représentant 28,5% de ses exportations totales.

« Aucun autre pays n'a connu une croissance aussi rapide des échanges avec les États-Unis », a-t-il noté.

Les relations uniques en fort développement

L’économiste a affirmé que les relations entre les deux pays étaient uniques, passant des ennemis aux amis, puis à des partenaires dans divers domaines, y compris l'économie, le commerce, l'investissement et même la sécurité. « La coopération économique croissante a été un élément clé de la coopération entre le Vietnam et les États-Unis dans plusieurs autres domaines, notamment les échanges culturels et le tourisme. »

Le Vietnam et les États-Unis ont fait de grands pas vers la normalisation de leurs relations diplomatiques et vers le développement fructueux de leur coopération au cours de ces 25 dernières années. La collaboration bilatérale étroite dans le contexte du COVID-19 en a témoigné.

Nguyên Dinh Luong s'attend à ce que les relations vietnamo-américaines continuent de s’intensifier, grâce à la position géopolitique stratégique du Vietnam.

« Les États-Unis ont besoin du Vietnam pour sa stratégie Indo-Pacifique, en particulier compte tenu de l'importance croissante du Vietnam dans l'ASEAN », a-t-il affirmé. De même, le Vietnam aurait également besoin des États-Unis pour poursuivre son développement.

« Dans un tel contexte, la coopération économique serait au centre et la force motrice pour les relations vietnamo-américaines à l'avenir », a conclu Luong.