Les pays de l’ASEAN et les SEA Games 31

Nhân Dân en ligne - Les SEA Games 31 risquent d’être annulés ou repoussés à 2022 en raison de la pandémie de COVID-19. Face à cette situation, un expert sportif singapourien a évoqué la possibilité que l’événement puisse être co-organisé dans différents pays d’Asie du Sud-Est.

Initialement prévus fin 2021 au Vietnam, les SEA Games 31 pourraient être annulés ou déplacés à 2022 en raison de la pandémie. Photo : CTV/CVN.
Initialement prévus fin 2021 au Vietnam, les SEA Games 31 pourraient être annulés ou déplacés à 2022 en raison de la pandémie. Photo : CTV/CVN.

La question de l’organisation des 31es Jeux d’Asie du Sud-Est (SEA Games 31) au Vietnam comme prévue fin 2021 est soigneusement étudiée et évaluée par le secteur sportif, avant d’être proposée au Comité national de pilotage des SEA Games 31 et au gouvernement, qui prendra la décision finale.

En raison de la pandémie, le secteur a rencontré de nombreuses difficultés dans la mise en œuvre des plans liés aux jeux.

La distanciation sociale dans certaines localités a retardé les préparatifs des infrastructures de liaison et de transport, ainsi que la modernisation des ouvrages de compétition comme les stades et les gymnases, etc.

Annuler ou maintenir ?

La crise sanitaire continue d’évoluer de manière compliquée et imprévisible, tant à l’échelle nationale que mondiale.

Au Vietnam, les 12 villes et provinces accueillant les SEA Games 31 ont toutes enregistré de nouveaux cas de contamination. Dans certaines d’entre elles, de nouvelles souches du virus sont apparues avec des cycles d’infection plus courts.

Il existe un risque de propagation aux localités dans l’ensemble du pays.

La crise du COVID-19 met à mal le sport d’Asie du Sud-Est. Photo : VNA.

Selon le ministre vietnamien de la Culture, des Sports et du Tourisme, Nguyên Van Hùng, l’organisation avec succès de ce rendez-vous sportif régional est une "tâche importante", contribuant à "rehausser la position et promouvoir l’image du Vietnam" sur la scène internationale. Le ministère vietnamien travaille ainsi en coordination étroite avec celui de la Santé du Vietnam pour proposer des solutions appropriées au gouvernement et au Comité national de pilotage des SEA Games 31 en vue d’une organisation conforme à la situation épidémique au Vietnam et dans d’autres pays de la région.

Cependant, de nombreux experts et habitants ne souhaitent pas que le pays accueille les SEA Games dans cette conjoncture compliquée.

"Ayant travaillé dans le secteur sportif pendant presque toute ma vie, je suis vraiment désolé pour les athlètes qui n’auront pas la possibilité de participer aux SEA Games 31 s’ils sont annulés. Mais à mon avis, c’est la meilleure décision", a déploré Nguyên Hông Minh, ancien directeur du Département des sports de haute performance du Département général de l’éducation physique et des sports du Vietnam.

Un casse-tête

D’après lui, les plus de 1 700 milliards de dôngs (près de 74 millions d’USD) prévus pour ces jeux "seraient nécessaires" afin de moderniser les installations "dans un contexte normal". Mais dans la conjoncture actuelle, "ce financement pourrait devenir un énorme fardeau pour notre pays" qui a déjà beaucoup de choses à faire dans sa bataille contre le COVID-19.

Selon M. Minh, les événements sportifs nécessitent toujours des bénévoles, dont la plupart sont des étudiants. Mais en raison des mesures de prévention contre le coronavirus, les rassemblements de plus de dix personnes ne sont pas autorisés. Alors comment regrouper autant de personnes ?

Nguyên Hông Minh a souligné que les organes consultatifs auprès du gouvernement doivent avancer des solutions courageuses pour l’aider à prendre des décisions judicieuses.

"L’organisation des SEA Games 31 en ce moment est déraisonnable et impopulaire auprès des Vietnamiens. Nous devrions les arrêter complètement et ne pas les reporter à 2022. Ces jeux ont lieu tous les deux ans. S’ils sont déplacés à l’année prochaine, cela affectera la préparation des équipes pour l’édition 2023 prévue au Cambodge", a-t-il analysé.

Et d’ajouter que si le Vietnam choisit d’organiser ces jeux sans public, ce serait aussi une erreur. Car l’un des objectifs ultimes de l’accueil des SEA Games dans notre pays est de créer une force motrice pour promouvoir le sport, en particulier de haut niveau, et contribuer en même temps au développement socio-économique, culturel et touristique du pays et des localités d’accueil. Donc, "sans public, cet objectif ne peut être atteint", a estimé M. Minh.

Côté instances sportives, le vice-ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, Hoàng Ðao Cuong, a déclaré que "le report ou l’annulation des SEA Games 31 n’a pas encore été acté, car cette décision dépendra de la situation de la crise sanitaire.

Même pour les Jeux olympiques de Tokyo, il n’y a toujours pas de directives spécifiques pour les délégations". Il a souligné : "Le Vietnam s’engage à organiser le plus grand rendez-vous sportif de la région d’Asie du Sud-Est dans un esprit d’égalité, de convivialité et d’équité".

Lors de la prochaine réunion virtuelle des chefs des délégations participant aux SEA Games 31 prévue ce 15 juin, le comité organisateur écoutera les points de vue des autres pays ainsi que le bilan de leur situation épidémique. Puis, un rapport sera soumis au gouvernement.

Nouvelle idée

Lors d’un colloque à l’occasion de la Journée mondiale du bien-être (Global Wellness Day), tenu à la mi-mai à Singapour, Lim Teck Yin, PDG de Sport Singapore, a évoqué la possibilité que les SEA Games 31 soient co-organisés par plusieurs pays de l’ASEAN, au lieu de les restreindre uniquement au Vietnam.

M. Lim a souligné que Singapour "se tient prêt" à soutenir partiellement l’organisation de ces jeux biennaux à la fin de l’année si nécessaire, dans l’esprit sportif et solidaire de l’ASEAN.

Cependant, l’idée de Lim Teck Yin n’a pas été officiellement proposée à la Fédération sportive d’Asie du Sud-Est, dont l’avis joue un rôle important dans l’organisation des Jeux régionaux.

Si elle est approuvée, ce sera une édition historique des SEA Games.

Cet événement n’a été interrompu qu’une seule fois en 1963 (les jeux étaient alors appelés Jeux de la péninsule de l’Asie du Sud-Est - SEAP Games), lorsque le Cambodge n’était pas éligible pour l’accueillir pour des raisons politiques.

Depuis lors, l’événement sportif régional a lieu tous les deux ans et se déroule dans un pays hôte.

La Thaïlande et la Malaisie ont accueilli six fois les SEA Games, le record de ce classement.

Singapour, l’Indonésie et les Philippines ont tous organisé l’événement à quatre reprises. Le Myanmar se classe troisième avec trois Jeux, alors que le Vietnam, Brunei et le Laos ne l’ont organisé qu’une seule fois.