À la recherche des livres classiques français et de leurs adaptations au cinéma

Nhân Dân en ligne - Une table ronde autour des ouvrages classiques français adaptés cinéma a eu lieu le 4 décembre à l'Institut français de Hanoï (L'Espace).

Table ronde "À la recherche des livres classiques français et leurs adaptation au cinéma", le 4 décembre à L’Espace. Photo : CVN
Table ronde "À la recherche des livres classiques français et leurs adaptation au cinéma", le 4 décembre à L’Espace. Photo : CVN

"La table ronde +À la recherche des livres classiques français et leurs adaptation au cinéma+ s’inscrit dans le cadre de la semaine de l’écrit à l’écran(du 1er au 6 décembre), organisée pour la deuxième fois au Vietnam", a fait savoir Thierry Vergon, directeur de l'Institut français de Hanoï. Il a souligné que durant cette semaine, on pouvait profiter d’un programme très riche et varié adaptés à tous les publics, petits et grands (rencontres, expositions, projections cinéma...).

En célébration du 150e anniversaire de la mort d’Alexandre Dumas, cette table ronde explique partiellement ce phénomène intéressant qui relie littérature et le 7e art, plus connu sous le nom d’adaptation cinématographique.

Un film sur cinq est né d’un livre

L’adaptation d’œuvres littéraires à l’écran est aussi ancienne que le cinéma lui-même. En témoigne le film de Georges Méliès Le Voyage dans la Lune (1902), adaptation du célèbre roman de Jules Verne. Depuis, bien d’autres réalisateurs l’ont suivi. À lui seul, le site internet Babelio répertorie 3.205 films adaptés d’un livre ! Dans une étude relative aux années 2005-2013, Nathalie Piaskowski, directrice de la Société civile des Éditeurs de Langue française, recense 957 adaptations, ce qui permet au Figaro de conclure qu’"un film sur cinq est né d’un livre".

À vrai dire, il s’agit moins d’un choix que d’une nécessité, tant économique qu’artistique. En effet l’industrie cinématographique, fort coûteuse, a un besoin crucial de "bons sujets", à la fois originaux et accrocheurs. C’est tout naturellement que, pour les trouver, elle explore et exploite le vaste fonds de la littérature mondiale, passée et présente, en y sélectionnant les histoires qui paraissent aptes à donner de grands films, sinon de larges succès commerciaux. C’est la raison pour laquelle de nombreuses œuvres littéraires ont été à maintes reprises adaptées au cinéma avec à chaque fois un nouveau point de vue, une nouvelle approche et donc de nouveaux succès. Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas, La dame aux camélias d’Alexandre Dumas Fils, Les misérables de Victor Hugo ou Manon Lescaut d’Abbé Prévost peuvent être mentionnés parmi les romans adaptés au moins dix fois.

Il y a plusieurs façon d’aborder une œuvre, d’enrichir sa culture. Le cinéma représente certes un accès plus facile, mais il ne pourra jamais transmettre au public l’intégralité des richesses du contenu d’une œuvre littéraire, quel que soit le talent du réalisateur. "À travers cette discussion, nous souhaitons montrer qu’il n’est pas nécessaire de choisir entre le livre et le film et que ces deux approches de l’œuvre se complètent. D’un côté, la lecture fait travailler notre imaginaire et laisse une part plus importante à l’interprétation personnelle. De l’autre côté, on va découvrir sur l’écran l’adaptation d’un livre que l’on a animé et ainsi questionner sa propre imagination en confrontant les choix du réalisateur à sa propre conception de l’histoire, à sa propre vision des personnages", a dit Thierry Vergon.

Lors de la table ronde, les intervenants ont abordé les raisons pour lesquelles les œuvres littéraires ont été choisies pour être adaptées au cinéma, les manières de les adapter et leurs résultats. "Parce que, selon moi, ces œuvres sont bonnes et ont des éléments cinématographiques", a indiqué le critique littéraire et de cinéma Pham Xuân Nguyên.

La professeure de littérature Nguyên Thanh Nguyêt, pour sa part, a abordé comment une œuvre pouvait devenir un "classique", notamment en se fondant sur la proposition de l’écrivain italien Italo Calvino sur la définition en 14 points de ce qu'est un "classique". De plus, elle a analysé qu’"un réalisateur qui veut adapter un livre en film, il est avant tout un lecteur. Il lit cette œuvre dans son propre matériau et l'exprime dans la langue d'une autre forme d'art, le 7e art".

La table ronde était accompagnée d’une exposition des couvertures de dix œuvres littéraires françaises déjà (ou bientôt) adaptées au cinéma. À cette occasion, les lecteurs ont pu non seulement aborder l’histoire des adaptations les plus intéressantes, mais également lire sur place l’édition vietnamienne de ces œuvres.