Réalisatrice du 1er film vietnamien parmi les finalistes des Oscars 2023

Hà Lê Diêm, née dans un district montagneux de la province de Bac Kan (au Nord du Vietnam), avait le plus grand souhait à l'âge de 16 ans de sortir et de voir le monde. En 2023, elle est devenue la première réalisatrice vietnamienne à avoir un film documentaire entré dans la liste restreinte pour un Oscar.

« Những đứa trẻ trong sương » (Enfants de la brume -Children of the Mist) est le 1er film documentaire vietnamien entré dans la liste restreinte de l’Oscar.

Ce film est réalisé par Hà Lê Diêm, née en 1992. Comme son personnage, Diêm est issue d'une minorité ethnique.

Elle a commencé à tourner « Enfants de la brume » en 2017 et l'a terminé fin 2021. Le film a été tourné en 3 ans et demi, puis la traduction de la langue d’H'Mông en vietnamien et en anglais a pris 4 mois. La post-production, le brouillon, le premier montage ont pris plus de 6 mois.

Après cela, le film a été envoyé en post-production en Thaïlande en un mois et demi supplémentaire. Environ 2 semaines pour le mixage et la correction des couleurs.

Cinq ans pour un film de 90 minutes. Hà Lê Diêm est à la fois la réalisatrice et la caméraman de « Enfants de la brume ».

Le contenu de « Enfants de la brume » 

Le film parle de Di, une fille d’Hmong de 13 ans, qui vit à Sapa, dans la province de Lào Cai (au Nord-Ouest du Vietnam).

 En suivant Di depuis sa petite enfance jusqu'à l'âge adulte, je veux parler de la peur, de la solitude et de la perte quand un enfant doit grandir sans l’enfance.
A confié Hà Lê Diêm

« J'ai aussi rencontré Di par hasard. Quand je suis allée à Sapa, j'ai habité dans la famille de Di. Di est comme moi. Quand j'avais l'âge de Di, j'avais aussi des amis. Mais quand les filles ont 14 ans, elles sont toutes mariées. Aux mariages de mes amis, j'ai pleuré. Je ne comprends pas pourquoi mes amis se marient si tôt ? »

Le film parle de Di, une fille d’Hmong de 13 ans, qui vit à Sapa, dans la province de Lào Cai (au Nord-Ouest du Vietnam).

Le film parle de Di, une fille d’Hmong de 13 ans, qui vit à Sapa, dans la province de Lào Cai (au Nord-Ouest du Vietnam).

L'enfance de Di passera aussi vite que la mienne. Par conséquent, je veux faire un film qui capture la plus innocente et la plus pure de l'enfance.

« Je suis née dans un tout petit village de montagne, au Nord du Vietnam. Ma maison en terre, est au fond d'une vallée. Les murs sont en bambou, le toit est en palmier. En été, je ne vais pas à l'école, c'est normal que je ne rencontre pas d'étrangers pendant un ou deux mois. C'était une vie complètement à part, un peu comme celle de Di », a raconté Diêm.

Hà Lê Diêm explique pourquoi elle a choisi de faire du documentaire malgré de nombreuses difficultés : « Je saurai écouter les autres, être compris et vivre dans leur monde ».

« Quand je vis dans le monde de tout le monde, j'ai l'impression de vivre une autre vie.

« Je me rends compte qu'un documentaire donne toujours l'occasion aux gens de dialoguer. Je trouve toujours quelque chose de nouveau même après l'avoir regardé pour la troisième fois.

Quand j'ai commencé, j'ai vu l'enfance pure de Di comme ».

Mais à mesure que Di grandit, les pressions des valeurs traditionnelles et modernes sont apparues. Ces pressions font disparaître l'enfance.

En tant que minorité ethnique, Di subit beaucoup de pressions. Quand elle va à l'école, les examens en vietnamien sont déjà une pression, parce que Di a grandi dans la langue d’HMông.

Quand la femme est une réalisatrice

« Quand des amis étrangers m’ont demandé si le Vietnam comptait beaucoup de réalisatrices de documentaires ? J'ai répondu oui, ils étaient surpris. Bien sûr, les réalisatrices ont aussi certaines difficultés. Comme je ne suis pas assez forte pour tenir un caméscope de 4 à 5 kg. Mais en retour, la réalisatrice est très travailleuse et méticuleuse », a-t-elle-indiqué.

Les femmes sont aussi souvent plus faciles à montrer de l'affection que les hommes, donc les gens préfèrent aussi parler. C'est la force des femmes en matière de documentaires.

« Enfants de la brume » a été projeté la première fois aux Pays-Bas, pas au Vietnam. Il y a beaucoup de gens qui aiment le film et beaucoup d’autres qui ne l'aiment pas. Quelqu'un a été choqué. Beaucoup de gens le regardent puis s'en vont. Parce que le film est trop violent avec leurs sentiments.

« Après avoir présenté le film dans des festivals de cinéma à l'étranger, je me sens un peu plus confiante. Réaliser des films, filmer : Eh bien, je peux le faire ».

La présentation des films vietnamiens sur le marché international nécessite de nombreuses contributions de la part de nombreux cinéastes nationaux, et non d'un seul individu.

Le cinéma m'aide à grandir personnellement et professionnellement. Parce que j'ai appris de la vie environnante, de la famille de Di et Di. J’apprends pour pouvoir continuer à faire de nouveaux films.
Hà Lê Diêm

« Enfants de la brume » a remporté plus de 30 prix internationaux tels que Meilleur réalisateur au Festival international du documentaire d'Amsterdam, Meilleur film documentaire d'Asie du Sud-Est au Festival du film de Balimakarya, Grand Prix au festival du film éducatif de la France.

Le film est sorti aux États-Unis, à Singapour et à Taïwan.
Il sera projeté au Vietnam à partir du 17 mars dans 16 cinémas de Beta à travers le pays.