Hô Chi Minh-Ville préserve le «đờn ca tài tử»

Nhân Dân en ligne - Le «đờn ca tài tử», un art musical traditionnel du Sud Vietnam, a été classé au patrimoine mondial de l'Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture (UNESCO, en anglais) fin 2013. Depuis cette date, Hô Chi Minh-Ville (HCM-Ville) a mené diverses actions pour préserver et valoriser cet art.

Des artistes presentent le «đờn ca tài tử». Photo: vietnamtourism.com.
Des artistes presentent le «đờn ca tài tử». Photo: vietnamtourism.com.

La ville compte près de 300 clubs de «đờn ca tài tử» et quelque 3.000 musiciens et chanteurs. Ces clubs sont présents non seulement dans les districts suburbains mais aussi en centre-ville, à la Maison culturelle de la Jeunesse ou au Palais de la Culture et du Travail. Un prix, Lotus d’or, a été créé pour récompenser le club le plus actif et deux éditions ont déjà eu lieu.

«J’aime cet art et je souhaite préserver ce patrimoine musical qui nous a été légué par nos prédécesseurs. Mais évidemment, je ne peux pas le faire toute seule. Ce travail nécessite les contributions de tout le monde», a fait savoir Nguyên Thi Phuong Thuy, membre du club de l’arrondissement de Tân Phu.

La grande problématique de ces clubs est d’ordre financier. «Les artistes de cet art ne sont pas rémunérés. Lorsqu’ils chantent, c’est entre âmes sœurs, comme dans une famille, une petite communauté intime. Alors, le fait qu’ils ne peuvent pas vivre de leur métier peut conduire certains à l’abandonner. L’État doit prendre des mesures pour les soutenir», a expliqué Lê Van Lôc, directeur adjoint du Centre culturel de HCM-Ville.

Ces difficultés ne découragent cependant pas les vrais passionnés, et de plus en plus d’artistes chevronnés ont ouvert des classes ou ont créé des sociétés d’organisation de spectacles. Trân Duc Nhân est responsable du club de «Đờn ca tài tử» du 1er arrondissement: «Nous sommes âgés maintenant, il ne nous reste plus beaucoup de temps. C’est pourquoi il nous paraît urgent de trouver la relève».

HCM-Ville vient d’introduire l’apprentissage de «đờn ca tài tử» à l’école et pour intéresser les enfants à cet art traditionnel, elle a invité les auteurs à écrire de nouvelles paroles sur les mélodies ancestrales. Un recueil de 60 compositions de cet art destinées aux enfants devrait être prochainement présenté aux écoles de la ville. Selon Nguyên Van Minh, directeur adjoint du service municipal de la Culture, des Sports et du Tourisme: «Il n’y aura pas de préservation de cet art sans le relais de la jeunesse. Nous avons chargé les clubs de 'đờn ca tài tử' de former non seulement des chanteurs mais aussi des musiciens».

Comme quoi, dans cette mégalopole moderne où tout va vite, il reste encore de la place pour les traditions qui enrichissent l’âme de ses habitants.