L'histoire de la Coupe du monde

Nhân Dân en ligne - Insolites, émouvantes, belles, cruelles, effrayantes. La Coupe du monde regorge d'anecdotes en tous genres qui font sa légende depuis 84 ans et 19 éditions. Coup de projecteur sur huit histoires en attendant que d'autres s'écrivent au Brésil.

L’attaquant français Dominique Rocheteau (gauche) face à un défenseur hongrois lors de la phase de groupes du Mondial, le 10 juin 1978 à Mar del Plata.  Photo : VNA
L’attaquant français Dominique Rocheteau (gauche) face à un défenseur hongrois lors de la phase de groupes du Mondial, le 10 juin 1978 à Mar del Plata. Photo : VNA

Coups de têtes
Attaquant vedette de la Serbie, Rajko Mitic se blesse à la tête juste avant un match clé contre le Brésil dans le groupe 1 au Mondial-1950, en heurtant une poutrelle dans les coursives d'un Maracana inachevé. Le temps de recouvrer ses esprits, il entre sur le terrain après 5 minutes seulement. Mais Ademir a déjà marqué pour la Seleçao, qui l'emportera finalement 2 à 0. Autre coup de tête, autrement plus célèbre cette fois, celui de Zinédine Zidane contre le torse de Marco Matterazzi et qui lui valut d'être exclu en prolongation de la finale du Mondial-2006, remportée par l'Italie aux tirs au but contre la France. L'image du N°10 français passant devant le trophée, tête basse, sans un regard, en quittant la pelouse du stade olympique de Berlin est restée dans les mémoires.
The sound of silence
Rio de Janeiro. Le dernier match du Mondial-1950 n'est pas une finale mais doit tout de même désigner le vainqueur, le Brésil, archi-favori, ou l'Uruguay. Un nul suffit à la Seleçao pour être sacrée et le score est de 1-1 à la 79e minute. L'instant choisi par Alcides Ghiggia, bien aidé par une erreur du portier Auriverde, pour marquer le 2e but et offrir à la Celeste sa 2e coupe du monde après 1930. "Seules trois personnes en ont fait taire 200.000 au Maracaña sur un seul geste : Frank Sinatra, le Pape Jean-Paul II et moi", dira plus tard Ghiggia. Quant à sa "victime", Barbosa, il déclara en 1993 payer "depuis 43 ans pour un crime que je n’ai pas commis alors que de véritables assassins ne font que 30 ans de prison". Décédé en 2000, il ne fut jamais pardonné.
Des Bleus en vert et blanc
Déjà éliminée de la phase de groupes du Mondial-1978, la France joue son dernier match contre la Hongrie. Avant la rencontre, l’arbitre s’aperçoit que les deux équipes ont des maillots de même couleur. La délégation française avait mal compris la recommandation de la FIFA imposant aux Bleus de jouer en blanc. C'est finalement avec les maillots prêtés par l'équipe junior du CA Kimberley (club local de Mar Del Plata), rayés verts et blancs, trop serrés, avec des numéros ne correspondant pas à ceux de leurs shorts, que les Français parvinrent à s'imposer (3-1).
"Jaune attention, rouge stop"
Lors du quart de finale tendu entre l'Angleterre et l'Argentine en 1966, l'arbitre M. Kreitlein veut renvoyer aux vestiaires le capitaine argentin Rattin après une énième faute, mais le joueur refuse de quitter le terrain. Ce sont finalement les forces de l'ordre qui se chargent d'expulser l'Argentin. La FIFA réalise alors qu'il faut trouver un moyen de matérialiser l'ordre d'exclusion. Ken Aston, un arbitre anglais qui assistait à ce match, trouva la solution en voiture, inspiré par le passage à l'orange puis au rouge du feu tricolore. L'orange deviendrait jaune pour dire "attention", le rouge pour dire "stop". Les deux cartons firent leur apparition au Mondial-1970.
Et trois jaunes qui font un rouge
Mondial-2006, match de poule Croatie-Australie (2-2). Né à Canberra, le Croate Josip Simunic commet trop de fautes. Une première lui vaut un carton jaune à la 61e minute. À la 90e minute, il est à nouveau sanctionné d'un autre carton jaune, qui doit faire rouge. Sauf que l’arbitre anglais Graham Poll oublie de l'exclure. Mais Simunic trouve encore le moyen de faire une nouvelle faute quatre minutes plus tard dans le temps additionnel, se voyant cette fois bien exclu pour un... 3e avertissement.
"Goal, goal, goal, goal..."
"La vie ne s'arrête pas là. Nous devons aller de l'avant. Peu importe la difficulté. Nous n'avons que deux options: soit laisser la colère nous paralyser et alors la violence continuera, soit on la surmonte et faisons de notre mieux pour aider autrui. Ca a été l'expérience la plus incroyable de ma vie. Nous nous reverrons bientôt car la vie ne s'arrête pas là." Ces mots ont été écrits par Andres Escobar dans une tribune que lui accorda le journal colombien El Tiempo, au lendemain de son but contre son camp face aux États-Unis (1-2) qui a éliminé son pays du Mondial, le 22 juin 1994. Dix jours plus tard, Escobar était abattu à Medellin de 12 balles dans la peau, ses assassins, criant "goal", à chaque balle tirée.
La main, le pied et le crépuscule de Dieu
En deux éclairs, ce 22 juin 1986 à Mexico, Diego Maradona a incarné à lui seul l'œuvre de Dieu et la part du diable dans le foot. Cela a d'ailleurs commencé avec ce geste (du) malin, cette main qui trompa Shilton, l'arbitre mais pas le monde, et qu'il attribuera lui même plus tard à Dieu. Puis dans la foulée il y eut ce but, le plus plus beau, le plus fou de toutes les Coupes du monde, ce chef d'oeuvre touché par la grâce, comme une rédemption - ou pas - de sa vilaine tricherie quatre minutes auparavant, et qui finit de terrasser l'Angleterre honnie en quart de finale (2-1). Diego deviendra définitivement dieu aux yeux des Argentins après la victoire en finale contre l'Allemagne (3-2). Huit ans plus tard, le 25 juin 1994, Diego se brûle définitivement les ailes avec une tricherie de trop: il est exclu du Mondial-1994 pour dopage à l'éphédrine.