Le célèbre Nguyên Dinh Chiêu

un grand poète et une personnalité culturelle exceptionnelle

Nhân Dân en ligne - La décision de l’Organisation des Nations Unies pour  l'Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) de s’associer à la célébration du 200e anniversaire de la naissance du poète Nguyên Dinh Chiêu a été prise lors de sa 41e session à Paris (en France) en novembre 2021.

Nguyên Dinh Chiêu, né le 1er juillet 1822, est un exemple typique de dépassement des difficultés de la vie et de poursuite de l’enseignement et de l’apprentissage tout au long de sa vie, conformément à l’esprit de la Charte de l’UNESCO.

Il pratiquait la médecine orientale pour sauver des gens. Sa poésie, pleine d’humanité, encourage le patriotisme, loue les gens  prêts à faire de bonnes actions pour le bien de la communauté. Ses œuvres principales sont toutes composées en  nôm (écriture démotique sino-vietnamienne), dont le plus célèbre est le roman en vers Luc Vân Tiên, qui contient de nombreuses leçons de morale et sur les bonnes traditions de la nation.

S’exprimant le 30 juin à la cérémonie célébrant le 200e anniversaire de la naissance du poète et enseignant Nguyên Dinh Chiêu, le Président du Vietnam Nguyên Xuân Phuc a affirmé que la célébration du 200e anniversaire de la naissance du poète Nguyên Dinh Chiêu est à la fois l'occasion de montrer la fierté d'honorer ses grandes contributions à la culture vietnamienne et humaine, mais aussi de tirer des expériences et des leçons précieuses pour le développement de Bên Tre et du pays à l'avenir.

Le Président Nguyên Xuân Phuc a demandé aux ministères, aux autorités et aux habitants provinciaux, et aux scientifiques de continuer à mener des recherches sur l'idéologie et les valeurs artistiques des œuvres de Nguyên Dinh Chiêu ; à faire des études plus profondes sur son rôle de l’enseignant-médecin ; à présenter et  à promouvoir ses œuvres auprès du grand public dans le pays et à l'étranger, et ses valeurs culturelles dans la nouvelle période.

À cette occasion, le Représentant en chef de l’UNESCO au Vietnam, Christian Manhart, a remis la Résolution pour célébrer, au cours de l'année universitaire 2022 - 2023, 58 événements ou anniversaires de personnalités éminentes ayant une dimension universelle et régionale, dont Nguyên Dinh Chiêu.

Le « Lục Vân Tiên » de Nguyên Dinh Chiêu est une œuvre très populaire au Vietnam, notamment au Sud. Mais jusqu’à présent, personne n’a pu confirmer exactement celui qui a copié le roman-poème de « Lục Vân Tiên ». Par conséquent, nous savons seulement que le roman-poème de « Lục Vân Tiên » a été composé par Nguyên Dinh Chiêu en vers de lục bát (littéralement « six - huit pieds ») et a été popularisé dans le monde humain par la forme orale. Le roman-poème de « Lục Vân Tiên » a été raconté, mémorisé et copié par des gens lettrés. Et jusqu’à présent, les archives ont un total de 2 082 versets divisés en chapitres.

Le roman-poème « Lục Vân Tiên », une épopée louant la justice et la vertu, a été composé par Nguyên Dinh Chiêu en 1850. À ce jour, le « Lục Vân Tiên » est la quatrième œuvre littéraire vietnamienne la plus traduite, avec cinq langues étrangères et 11 traductions. Elle a inspiré de nombreux artistes internationaux pour créer de nombreuses nouvelles œuvres d’art et a laissé sa marque dans différentes cultures à travers le monde.

Durant toute la vie de Nguyên Dinh Chiêu, si la cécité l’a empêché de participer au concours national, elle lui a ouvert une voie littéraire et morale et lui a donné le choix de la voie de l’enseignement. Nguyên Dinh Chiêu a vécu à deux endroits : d’abord à Binh Duong, dans la province de Gia Dinh, puis au village d’An Duc, dans la province de Vinh Long (actuel district de Ba Tri, de la province de Bên Tre). Ainsi, ses élèves sont dispersés à travers Saigon, Cân Giuôc et Ba Tri.

Nguyên Dinh Chiêu est un maître de grande réputation qui a été souvent appelé « cụ Đồ » (le vieux Maitre) par les habitants des six provinces du sud avec respect et beaucoup d’affection. Il a transmis à ses élèves des conseils venant du cœur et du bon caractère des habitants du Nam Bô : « Loyauté, tempérament, respect et mépris des richesses ». Aujourd’hui, de nombreuses personnes dans la région de Ba Tri - Bên Tre se souviennent encore de leurs grands-pères qui étaient élèves de Nguyên Dinh Chiêu.

Parallèlement à l’enseignement, Nguyên Dinh Chiêu pratiquait également la médecine traditionnelle pour soigner les maladies. Il considérait le service du peuple comme le fondement du développement des talents d’un médecin. Sa compassion pour les gens était particulièrement évidente lorsqu’il se consacrait au soin des malades et traitait la douleur du patient comme la sienne.

Nguyên Dinh Chiêu a montré sa profonde connaissance des techniques médicales et sa volonté de sauver les gens avec avant tout, dans le roman-poème composé en écriture nôm « Ngư tiều y thuật vấn đáp » (Questions et réponses sur la technique médicale Ngu Tiêu) qu’il a écrit pendant qu’il vivait à Ba Tri. Les 3 642 versets indiquent clairement comment trouver la cause de la maladie et la manière de la prévenir et de la guérir. C’est un livre de chevet pour les praticiens de la médecine traditionnelle, qui est empreint de la pensée éthique d’un médecin patriote.

Les missions et les idéaux de l’UNESCO sont énoncés clairement dans la Convention fondatrice, qui sont de « renforcer la coopération entre les nations dans les domaines de l’éducation, de la science et de la culture pour assurer le respect de la justice, de la loi, des droits de l’homme et de la liberté fondamentale pour tous sans distinction de race, de sexe, de langue, de religion ». On peut dire que les œuvres et la vie de Nguyên Dinh Chiêu ont bien répondu à ces missions et idéaux.

Nguyên Dinh Chiêu est un grand poète et une personnalité culturelle exceptionnelle qui a accompagné les habitants de Bên Tre en particulier et le peuple vietnamien en général pendant près de 200 ans. Au XXIe siècle, la pensée d’aimer les gens, d’aimer la paix et l’esprit de surmonter l’adversité de Nguyên Dinh Chiêu, sa profonde philosophie de vie se reflétant dans ses œuvres littéraires et ses actions, seront à jamais un héritage précieux qui dépasse les frontières nationales et qui accompagne l’humanité d’aujourd’hui vers l’avenir.

Nguyên Dinh Chiêu, alias Meng Ze (Mạnh Trạch), pseudonymes Trong Phu puis Hôi Trai (après être devenu aveugle), est né le 1er juillet 1822 au village de Tân Thoi, dans la province de Gia Dinh (actuel quartier de Câu Kho, 1er arrondissement de Hô Chi Minh-Ville). Son père fut Nguyên Dinh Huy, de la commune de Bo Diên, dans le district de Phong Diên, de la province de Thua Thiên, qui travailla à Van Han Ty du Gouverneur général Lê Van Duyêt.

En 1843, Nguyên Dinh Chiêu passa avec succès un baccalauréat à l’école de Gia Dinh. En 1846, il se rendit à Huê avec l’intention de se présenter au concours national de l’année du Coq (1849). Mais la nouvelle de la mort de sa mère, survenue entre-temps, lui causa une telle douleur qu’ayant abandonné toute idée de passer le concours, il renonça à la gloire littéraire et retourna dans son village pour se livrer entièrement au deuil. Sur le chemin du retour, il tomba malade et devint aveugle.

Après le deuil de sa mère, il ouvrit une école d’enseignement, pratiqua la médecine traditionnelle et écrivit des poèmes. Les villageois lui donnèrent le surnom de « Đồ Chiểu » (Maitre Chiểu). Lê Tang Quynh, l’un de ses élèves, par admiration et affection pour lui, demanda à ses parents de permettre à sa sœur Lê Thi Diên de l’épouser.

En 1859, Nguyên Dinh Chiêu a déménagé à Thanh Ba, dans la province de Long An. Lorsque les Français occupèrent Cân Giuôc, Nguyên Dinh Chiêu se réfugia à Ba Tri (dans la province de Bên Tre). Il y vécut dans la pauvreté et se servit de la poésie et de la littérature comme une arme pour contribuer à encourager le peuple à combattre l’ennemi.

La poésie de Nguyên Dinh Chiêu comprend de nombreux types de poèmes, dont les plus réussis sont les histoires et les textes littéraires composés en écriture nôm (écriture sino-vietnamienne). Ses œuvres principales sont : Le « Lục Vân Tiên », le poème Duong Tu-Hà Mâu, « Ngư Tiều y thuật vấn đáp » (Questions et réponses sur la technique médicale Ngu Tiêu), « Văn tế nghĩa sĩ Cần Giuộc » (éloge funèbre de la guérilla de Cân Giuôc) (1861), « 12 bài thơ điếu Đốc binh Phan Ngọc Tòng » (douze poèmes pour le commandant militaire Phan Ngoc Tong) (1868) et « Văn tế nghĩa sĩ trận vong lục tỉnh » (éloge funèbre des Martyrs de six provinces) (1874). Ses œuvres sont des poèmes immortels, remplis de patriotisme et d’amour pour le peuple, en particulier pour les paysans aux mains et aux pieds boueux, haïssant les envahisseurs étrangers et enseignant en même temps aux gens à être justes dans la vie. Il est mort le 3 juillet 1888. Sa tombe est située dans le hameau 3, à An Duc, dans la province de Bên Tre.

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