Le culte de la Déesse-Mère, nouveau patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Nhân Dân en ligne - Suite aux décisions adoptées par le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui siège du 28 novembre au 2 décembre à Addis Abeba en Éthiopie, les pratiques liées à la croyance Viêt en les Déesses-Mères des Trois mondes ont été inscrites sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Une cérémonie de Hâu đông, rituel du culte de la Déesse-Mère. Photo: NDEL.
Une cérémonie de Hâu đông, rituel du culte de la Déesse-Mère. Photo: NDEL.

Depuis le XVIe siècle, la croyance en les Déesses-Mères est progressivement devenue une activité spirituelle et culturelle qui a profondément influencé la vie sociale et la conscience des individus notamment dans les régions du Nord et du Centre du Viet Nam et à Hô Chi Minh-Ville.

Pour répondre à des demandes d’ordre spirituel, à des attentes quotidiennes et pour attirer la chance dans la santé comme au travail, des communautés du Vietnam vénèrent les Déesses-Mères des Trois mondes : le monde céleste, le monde de l’eau et le monde des montagnes et des forêts.

Parmi ces Déesses-Mères, on trouve Liêu Hanh (une nymphe descendue sur Terre qui a vécu comme un être humain et qui est devenue nonne bouddhiste), désignée comme la Mère du monde, et d’autres esprits considérés comme des héros légendaires.

Cette pratique traditionnelle est constituée du culte quotidien, de la participation à des cérémonies, de rituels tels que le rituel de possession spirituelle, et de festivals, comme celui de Phủ Dầy (province de Nam Dinh), qui se déroulent dans des temples consacrés aux Déesses-Mères.

Ces activités associées à la pratique aident à préserver une part de l’histoire de la communauté, de son patrimoine culturel et de son identité, avec certains aspects qui intègrent des costumes traditionnels, de la musique et des danses.

Les détenteurs et praticiens sont les membres du public, les gardiens de temples, les prêtres chargés des rituels, les médiums spirituels, les assistants et les musiciens qui transmettent oralement les connaissances et les savoir-faire aux nouveaux venus et aux membres des familles.

Le partage de valeurs communes et d’une croyance profonde en la compassion et en la grâce des Déesses-Mères est au fondement des relations sociales et lie les membres des communautés participantes. Le culte des Déesses-Mères contribue également à valoriser les femmes ainsi que leur rôle dans la société.

Jusqu’à maintenant, le Vietnam possède 11 patrimoines culturels immatériels de l’humanité ou nécessitant une sauvegarde urgente reconnu par l’UNESCO*, que sont: les pratiques liées à la croyance Viêt en les Déesses-Mères des Trois mondes, les rituels et jeux de tir à la corde, les chants populaires Ví et Giặm de Nghệ Tĩnh, l'art du Dờn ça tài tử, musique et chants, dans le Sud du Viet Nam, le culte des rois Hùng à Phu Tho, le chant Xoan de la province de Phu Tho, les fêtes de Gióng des temples de Phù Ðông et de Sóc, le chant Ca trù, les chants populaires Quan Họ de Bac Ninh, l’espace de la culture des Gongs, le Nha Nhac, musique de cour vietnamienne.