Le sanctuaire de My Son

Nhân Dân en ligne - Le sanctuaire de My Son est situé sur la commune de Duy Phu, district de Duy Xuyên, dans la province de Quang Nam, à 69 km au Sud-Ouest de Dà Nang et à 20 km de la citadelle de Trà Kiêu. C’est un ensemble de temples Cham en ruine, nichés dans une vallée d’environ 2 km de diamètre.

Le sanctuaire de My Son a été construit entre les VIIe et XIIIe siècles. Photo: Nhât Anh/VNA/CVN
Le sanctuaire de My Son a été construit entre les VIIe et XIIIe siècles. Photo: Nhât Anh/VNA/CVN

Les premières tours ont été construites au IVe siècle. Tout au long des siècles sont apparues de petites et grandes tours, qui forment désormais cet ensemble emblématique de l’ancien Champa au Vietnam. My Son était autrefois un centre culturel et religieux, ainsi que le lieu de sépulture de rois et de moines. Le roi Bhadravarman I (dont le règne s’étale de 381 à 413) y a faire construire un temple dédié à Shiva.

Avec plus de 70 bâtiments en brique et en pierre construits entre le VIIe et le XIIIesiècle, My Son est devenu le plus important centre architectural du royaume du Champa. Les temples principaux honorent les protecteurs du Champa. Le dieu principal à My Son est Bhadresvara, du nom du roi qui a fondé le premier royaume de la région d’Amaravati à la fin du IVe siècle.

L’architecture reflète l’influence culturelle de l’Inde. La plupart des tours possèdent un toit pyramidal censé représenter le mont Meru, demeure des dieux du panthéon hindou. La tour principale (Kalan) est entourée de tours plus basses, toutes orientée à l’Est pour recevoir la lumière du soleil. En raison de la grande influence architecturale et culturelle de l’Inde, My Son compte aussi nombre de stèles gravées en sanskrit - langue sacrée et langue littéraire de l’Inde ancienne.

Divinités sur des bas-reliefs. Photo : Minh Thu/CVN

Les traces du temps

Pendant de nombreux siècles, les Chams ont construit des tours à architecture unique, complexe, tel que le principal temple célébrant le Linga-Yoni, le symbole de l’énergie créatrice, tout en briques rouges et grès. La brique a la particularité d’être très résistante, malgré son apparente fragilité. Par exemple, aucune mousse ne s’y installe.

À la fin de la saison des pluies, les quelques mousses visibles disparaissent sous l’effet de la chaleur. Il semble que les pluies torrentielles n’aient pas de prises non plus sur les tours qui sèchent très rapidement.

Bref, depuis des siècles, rien ne semblait pouvoir déstabiliser ces remarquables tours... sauf la guerre qui a le bien mis à mal, malheureusement. Les Viêt công (Front national pour la libération du Sud du Vietnam) avaient établi une base dans cette zone, considérée comme stratégique, ce à quoi les Américains répondirent en bombardant les monuments...

Les antiquités champa. Photo : Minh Thu/CVN

Évidemment, l’état de l’ensemble est très irrégulier mais ce qui demeure offre une vue intéressante sur l’art sculptural et architectural de l’ancien Champa. My Son a été inscrit par l’UNESCO au patrimoine culturel mondial en décembre 1999. Ce site, l’un des plus impressionnants de la région de Hôi An, est devenu aussi l’une des plus grandes destinations touristiques du pays.