Le Vietnam et le Royaume-Uni cherchent à intensifier leur coopération après la pandémie de Covid-19

Nhân Dân en ligne – L’accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et le Vietnam (UKVFTA) est en vigueur depuis un an. En 2021, malgré la pandémie de Covid-19 et le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit), les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint des résultats positifs.

Le conseiller commercial vietnamien au Royaume-Uni, Nguyên Canh Cuong. Photo : MOIT/NDEL
Le conseiller commercial vietnamien au Royaume-Uni, Nguyên Canh Cuong. Photo : MOIT/NDEL

Le potentiel de coopération demeure considérable

Selon le ministère vietnamien de l’Investissement et du Commerce, pendant les 10 premiers mois après la mise en vigueur de l’UKVFTA, les échanges commerciaux entre le Vietnam et le Royaume-Uni ont atteint 5,5 milliards de dollars, dont 4,7 milliards de dollars provenant des exportations vietnamiennes vers le Royaume-Uni (+15 % en glissement annuel) et 706 millions de dollars étant des exportations britanniques (+25,3 %).

Selon Ta Hoang Linh, chef du Service chargé des marchés de l’Europe et de l’Amérique, les principales exportations du Vietnam vers le marché britannique sont les téléphones, les produits de textile-habillement, les chaussures, le fer et l’acier, les produits de la mer et les fruits et les légumes. En sens inverse, le Vietnam importe depuis le Royaume-Uni des machines, des produits pharmaceutiques, des matières premières de textile-habillement et des produits chimiques.

Lors d’une conférence intitulée « Les perspectives du commerce entre le Vietnam et le Royaume-Uni en 2021 : les opportunités et les défis dans le contexte post-Brexit et post-Covid-19 » organisée par le ministère de l’Investissement et du Commerce le 15 décembre, Dario Miraglia, directeur commercial du groupe britannique Vestey International a annoncé : « La pandémie de Covid-19 a engendré des impacts négatifs, dont l’interruption de la chaîne d’approvisionnement. En ce moment, le Royaume-Uni a un grand besoin en produits alimentaires, en particulier des fruits et des légumes. Il faut que les entreprises vietnamiennes en tirent parti pour participer aux chaînes d’approvisionnement de produits alimentaires vers le Royaume-Uni ».

Nguyên Thuy Hanh, vice-directrice de la banque Standard Chartered au Vietnam, a ajouté : « Les échanges commerciaux entre les deux pays ont fortement augmenté après l’entrée en vigueur de l’UKVFTA. Dans ce contexte, la participation des entreprises de hautes technologies est extrêmement importante. Au Royaume-Uni, l’utilisation des plateformes technologiques automatisées au service des activités de production et d’affaires est une tendance non négligeable ». Elle a recommandé que les entreprises vietnamiennes s’intègrent dans le marché britannique et dans la chaîne d’approvisionnement mondiale via les mécanismes de fusion-acquisition.

Pour sa part, Nguyên Huu Hung Cuong, directeur commercial de la société vietnamienne FPT a constaté : « Le Royaume-Uni est un marché exigeant, mais il offre une abondance d’opportunités non seulement dans les secteurs technologiques, mais aussi dans le domaine de la consommation ». À l’heure actuelle, le Royaume-Uni est le plus grand marché de technologies de l’information et de la communication (TIC) en Europe. L’année dernière, il a dépensé 950 milliards de dollars pour les TIC. Ce chiffre devrait atteindre 1 000 milliards de dollars cette année. Londres est le plus grand centre financier au monde et le lieu de naissance de nombreuses technologies financières (fintech). Le Royaume-Uni se trouve au troisième rang mondial quant au capital-risque. Cela montre un financement record pour les nouvelles technologies et la transformation numérique dans ce pays.

« Après la pandémie de Covid-19, les grandes entreprises britanniques ont été obligées de se réorienter et de rétablir leurs chaînes d’approvisionnement. Auparavant, le Royaume-Uni s’orientait vers la Chine, l’Inde, les Philippines et l’Indonésie pour trouver des partenaires commerciaux. Cependant, durant la pandémie, un partenaire britannique de notre société a décidé de redéfinir sa chaîne d’approvisionnement vers d’autres pays, dont le Vietnam. Il s’agit d’une opportunité pour toutes les entreprises vietnamiennes, pas seulement pour FPT », a observé Nguyên Huu Hung Cuong.

Bénéficier des avantages de l’UKFTA

De nombreux produits vietnamiens sont parvenus à entrer sur le sol britannique, mais le potentiel est loin d’être épuisé. Durant la pandémie, des opportunités d’affaires sont apparues pour les entreprises vietnamiennes voulant exporter du matériel médical, des gants, des masques, des trousses de dépistage et de traitement des maladies et des respirateurs. De leur côté, les entreprises britanniques cherchent d’autres sources d’approvisionnement dans les pays émergents, dont le Vietnam, une étoile brillante en Asie du Sud-Est. Le Vietnam est le deuxième pays à signer un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni, après Singapour. Entré en vigueur le 1er janvier 2021, l’UKVFTA a permis de maintenir les conditions préférentielles de commerce entre les deux pays après le Brexit.

Au sujet des changements dans les politiques commerciales du Royaume-Uni et l’environnement d’affaires après le Brexit, Nguyên Canh Cuong, conseiller commercial vietnamien au Royaume-Uni a expliqué : « Les politiques commerciales actuelles du Royaume-Uni n’excluent pas les accords de libre-échange qu’il a signés en tant que membre de l’Union européenne. Le gouvernement britannique applique des politiques commerciales encore plus libérales pour encourager les entreprises à augmenter leurs exportations vers les régions qui se développent dynamiquement dans le monde, dont le Vietnam ».

« Le gouvernement britannique est en train de négocier pour adhérer à l’Accord de partenariat transpacifique (CPTPP) dans les deux ans à venir. C’est le premier grand accord de libre-échange auquel le Royaume-Uni tente de participer dans le but de diversifier ses relations commerciales après le Brexit. Ses politiques commerciales visent à servir au mieux les intérêts de ses citoyens. Depuis le 1er janvier 2021, ses politiques sur les importations se sont progressivement simplifiées, ce qui permet de rendre moins chers les produits étrangers qui pénètrent son marché. En outre, ses mesures de défense commerciale seront réformées dans un proche avenir. Il est important que les entreprises vietnamiennes se préparent pour les recours commerciaux imposés par le gouvernement britannique. Actuellement, les exportateurs étrangers doivent se munir d’un nouveau certificat qui se réfère aux règlements britanniques et non à ceux de l’UE », a précisé Nguyên Canh Cuong.

En raison de la pandémie de Covid-19, les comportements des consommateurs britanniques ont fortement changé. En effet, le commerce électronique se développe fortement et l’emporte sur le commerce physique. De nombreuses entreprises vietnamiennes se montrent dynamiques en cherchant à en profiter immédiatement, mais il en reste encore qui ont décidé d’attendre que la pandémie soit terminée. Nguyên Canh Cuong a estimé : « Les opportunités d’exportations sur le marché britannique sont flagrantes. Cependant, des entreprises vietnamiennes ne sont pas prêtes pour en bénéficier. Plusieurs d’entre elles ont reçu des commandes d’exportations de matériel médical, mais ont dû les annuler faute de certificat adéquat ».