Allocution du SG et Président du Vietnam Nguyên Phu Trong lors du débat général de haut niveau de la 75e session de l’Assemblée nationale de l’ONU

Nhân Dân en ligne – Le 25 septembre (heure du Vietnam), le Secrétaire général du Parti communiste du Vietnam (PCV) et Président de la République, Nguyên Phu Trong, a adressé un message important au débat général de haut niveau de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations Unies tenue du 22 au 29 septembre 2020 à New York (États-Unis).

Le Secrétaire général du PCV et Président du Vietnam Nguyên Phu Trong. Photo : MAE du Vietnam.
Le Secrétaire général du PCV et Président du Vietnam Nguyên Phu Trong. Photo : MAE du Vietnam.

Le Journal Nhân Dân en reproduit le texte intégral :

Votre Excellence, Monsieur Volkan Bozkir, Président de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations Unies,

Votre Excellence, Monsieur António Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies,

Mesdames et Messieurs,

Je tiens à féliciter S.E. Volkan Bozkir pour son élection à la présidence de la 75e Assemblée générale des Nations Unies. Je suis convaincu que sous sa direction éclairée, notre session sera un succès.

Je voudrais également exprimer ma reconnaissance pour les contributions importantes que S.E. Tijjani Muhammad-Bande, Président de la 74e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, et S.E. António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, ont eues malgré les grands défis qui sont apparus à la suite de la pandémie de COVID-19.

Monsieur le Président,

Nous célébrons le 75e anniversaire des Nations Unies et entrons dans la troisième décennie du XXIe siècle dans des circonstances particulières.

Pour la première fois dans l’histoire, les dirigeants des États membres ne peuvent pas se réunir pour le débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies. Cela ne diminue cependant en rien, notre détermination et notre capacité à délibérer et à rechercher des solutions aux problèmes d’intérêt commun.

Je fais écho à l’évaluation du Secrétaire général, selon laquelle nous sommes confrontés aux défis les plus graves depuis la création de l’ONU, en particulier les impacts de la pandémie du COVID-19 sur l’économie, la société, la politique et, surtout, la vie humaine.

Monsieur le Président,

Dans ce contexte, je salue le thème de notre session : « L’avenir que nous voulons, l’ONU qu’il nous faut : réaffirmer notre engagement collectif en faveur du multilatéralisme - répondre au COVID-19 par des actions multilatérales efficaces ». Permettez-moi de partager certaines de mes réflexions dans ce sens.

Premièrement, les mécanismes multilatéraux mondiaux et régionaux doivent être renforcés. Nous avons besoin d’une Organisation des Nations Unies véritablement cohésive et inclusive, où chaque membre, grand ou petit, riche ou pauvre, puisse avoir voix au chapitre pour décider des questions d’intérêt commun. L’ONU doit servir d’incubateur des initiatives de coopération multilatérale pour la paix, le développement et la prospérité. D’autres réformes devront être entreprises pour transformer l’ONU en une organisation plus forte et plus efficace, capable de remplir son rôle d’harmonisation des intérêts et des comportements des États face aux changements considérables que nous observons en ce moment.

Deuxièmement, la Charte des Nations Unies et les principes fondamentaux du droit international doivent être défendus et établis en tant que normes de comportement, pour tous les pays dans les relations internationales contemporaines. Nous devons être persévérants et résolus à faire progresser la coopération et l’amitié pour lutter contre les conflits et l’hostilité. Nous devons privilégier le dialogue à l’affrontement et le règlement pacifique des différends aux actes unilatéraux coercitifs. Dans cet esprit, le Vietnam demande la levée des sanctions unilatérales qui nuisent au développement socioéconomique des pays et aux moyens de subsistance des populations, en particulier l’embargo imposé à Cuba.

Troisièmement, la pandémie du COVID-19 sert d’avertissement au monde entier, exigeant de notre part des engagements plus forts et des actions plus concrètes pour promouvoir un développement durable, inclusif et centré sur l’homme. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 doit continuer à être le cadre de notre coopération pour surmonter cette pandémie et pour promouvoir une reprise durable. Nos politiques et nos actions doivent être centrées sur l’intérêt de nos peuples, afin qu’aucun citoyen ni aucun pays ne soient laissés pour compte. Les pays en développement doivent recevoir une aide financière, une aide technologique et commerciale pour réaliser les objectifs de développement durable.

Monsieur le Président,

Il y a 75 ans, le 2 septembre 1945, le Président Hô Chi Minh a prononcé la Déclaration d’indépendance qui a proclamé la naissance de la République démocratique du Vietnam (aujourd’hui République socialiste du Vietnam). Depuis ces premiers jours, le Président Hô Chi Minh a adressé à plusieurs reprises des lettres aux membres fondateurs de l’ONU, exprimant le désir du Vietnam de devenir membre de l’Organisation. Bien que cette aspiration ne soit devenue réalité qu’en 1977, la longue et tenace lutte du Vietnam pour gagner et défendre son indépendance nationale, sa souveraineté et son intégrité territoriale a servie de manière efficace au mouvement mondial pour la paix, la démocratie et le progrès social, ainsi qu’aux nobles objectifs auxquels l’ONU aspire.

Permettez-moi de saisir cette occasion, au nom du peuple vietnamien, pour exprimer ses profonds remerciements à l’égard du large soutien des pays et amis internationaux à sa cause juste pour l’indépendance et à son œuvre de construction nationale hier et aujourd’hui.

Le Vietnam était autrefois un pays pauvre et arriéré ravagé par la guerre et étranglé par l’embargo. Après 35 ans de renouveau (Dôi moi), le Vietnam est devenu un pays en développement à revenu intermédiaire et vise à devenir un pays industriel à revenu élevé d’ici 2045.

Dans la lutte contre le COVID-19, malgré les difficultés, le Vietnam a enregistré des résultats positifs et remarquables. Nous avons réussi à contenir la pandémie tout en favorisant le développement social et économique. Par solidarité internationale et sachant que la pandémie ne sera vaincue que lorsque nous aurons tous gagné, le Vietnam s’est engagé dans la coopération et le partage d’expériences avec de nombreux pays, y compris le soutien apporté aux personnes les plus touchées par la pandémie et aux efforts internationaux communs.

Le Vietnam mène une politique étrangère d’indépendance, d’autosuffisance, de multilatéralisation et de diversification de ses relations. En tant que partenaire fiable et membre actif et responsable de la communauté internationale, le Vietnam attache de l’importance aux travaux de l’ONU et a élargi sa coopération globale avec l’Organisation. Le Vietnam travaillera avec les États membres pour rendre l’ONU plus démocratique, transparente et efficace.

En tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour la période 2020-2021, le Vietnam promeut le dialogue, la désescalade des tensions et de la confrontation et des solutions justes et raisonnables aux problèmes régionaux et mondiaux de paix et de sécurité.

Nous défendons le multilatéralisme et le respect du droit international et de la Charte des Nations Unies, et renforçons les relations entre l’ONU et les organisations régionales, en particulier avec l’ASEAN.

En tant que président de l’ASEAN 2020, le Vietnam travaille avec les autres États membres pour construire une région de paix, d’amitié et de coopération, afin de concrétiser la vision de l’ASEAN en tant que communauté politiquement cohésive, économiquement intégrée et socialement responsable. En collaboration avec les pays de l’intérieur et de l’extérieur de la région, nous nous engageons à maintenir et à promouvoir la paix, la stabilité, la sécurité et la sûreté maritimes ainsi que la liberté de navigation dans la Mer Orientale, conformément au droit international, en particulier la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982. Nous appelons toutes les parties concernées à faire preuve de retenue, à éviter les actes unilatéraux qui compliqueraient la situation et à régler les différends par des moyens pacifiques dans le respect des processus diplomatiques et juridiques.

Monsieur le Président,

Au cours des 75 dernières années, les États membres ont minutieusement bâti une Organisation des Nations Unies pour la paix, la coopération et le développement. Nous avons le devoir de renforcer et de revigorer la plus grande organisation multilatérale du monde, en particulier face aux immenses défis et opportunités du XXIe siècle.

Je vous remercie de votre attention !