Le Vietnam fait des progrès considérables en matière de droits des femmes

Nhân Dân en ligne - Le Vietnam fait des progrès considérables en matière de droits des femmes. C’est ce qu’a estimé la responsable du Bureau de l'ONU Femmes au Vietnam, Elisa Fernandez Saenz, lors d’une récente interview accordée au Journal Tuôi Tre (Jeunesse) sur les droits des femmes et des progrès du Vietnam dans ce domaine à l’occasion de la Journée internationale de la Femme, le 8 mars.

La responsable du Bureau de l'ONU Femmes au Vietnam, Elisa Fernandez Saenz, porte le Ao dai, tunique traditionnelle des femmes vietnamiennes. Photo : ONU Femmes au Vietnam.
La responsable du Bureau de l'ONU Femmes au Vietnam, Elisa Fernandez Saenz, porte le Ao dai, tunique traditionnelle des femmes vietnamiennes. Photo : ONU Femmes au Vietnam.

Au Vietnam, la Journée internationale de la Femme (JIF) est une occasion pour honorer les contributions des femmes au développement du pays. Ce jour-là, les hommes vietnamiens offrent souvent de belles fleurs ou de petits cadeaux à leurs femmes ou ils les aident à faires des tâches ménagères, selon Elisa Fernandez Saenz.

Elle a poursuivi : « Pourtant, l'intention et l'esprit de la JIF sont bien plus qu'une reconnaissance d'une journée. C’est le jour où le monde fait le bilan des progrès que nous avons accomplis et des lacunes qui restent à accomplir pour réaliser les droits des femmes et l’égalité des sexes dans tous les coins du monde ».

La responsable du Bureau de l'ONU Femmes au Vietnam a donc appelé tout le monde à se débarrasser de la stigmatisation et à mettre fin à la discrimination qui est profondément enracinée dans la culture et la société.

En ce qui concerne les progrès du Vietnam en matière de droits des femmes, Elisa Fernandez Saenz a hautement apprécié les efforts du pays dans le renforcement des droits et du rôle des femmes vietnamiennes dans la société, notamment dans l’accès à l’éducation et à la santé maternelle, et le renforcement du cadre juridique et institutionnel sur l’égalité des sexes.

Le Code du travail amendé, approuvé par l’Assemblée nationale vietnamienne en novembre dernier, a ajouté un certain nombre de dispositions visant à promouvoir et protéger davantage les droits des femmes.

Selon elle, il y a cinq changements importants : (1) un écart d'âge légal de départ à la retraite réduit entre les hommes et les femmes (de cinq à deux ans), (2) la suppression de l'interdiction des femmes dans certains types d'emplois, (3) le soutien aux travailleurs (hommes et femmes) dans la garde des enfants en demandant à l'État et aux employeurs de planifier et d'organiser des garderies et des jardins d'enfants, (4) la garantie de l'égalité des droits d’accès aux soins de santé génésique et à l'éducation des enfants en reconnaissant aux travailleurs masculins le droit au congé de paternité, (5) une définition améliorée du harcèlement sexuel sur le lieu de travail.

Lors de l’interview, la responsable du Bureau de l'ONU Femmes au Vietnam a également donné des recommandations pour que le Vietnam fasse progresser l'égalité des sexes.

Elle a souligné que l'inégalité entre les sexes et la discrimination à l'égard des femmes et des filles restaient une injustice écrasante à travers le monde. Aujourd'hui, aucun pays ne peut prétendre avoir atteint l'égalité des sexes.

Au Vietnam, des inégalités demeurent. Alors que l'Assemblée nationale a sa première présidente, 72,7% des députés sont toujours des hommes et il n'y a actuellement aucune femme ministre.

Un écart salarial de 13% persiste entre les hommes et les femmes, avec une concentration continue de femmes dans les emplois faiblement rémunérés du secteur informel, qui ne relèvent pas du champ d'application du Code du travail, sans accès à la protection sociale.

La prévalence de la violence à l'égard des femmes et des filles reste trop élevée et il existe un déséquilibre du ratio homme/femme à la naissance (112 garçons / 100 filles).

En moyenne, les femmes effectuent trois fois plus de soins et de travaux domestiques non rémunérés que les hommes. Les femmes et les filles des minorités ethniques sont confrontées à plus de défis et d'inégalités de genre par rapport au groupe principal Kinh (vietnamien).

Cela démontre la persistance de préjugés sexistes et de valeurs plus élevées attribuées aux hommes, ce qui continue d'alimenter la discrimination à l'égard des femmes.

En tant que président de l'ASEAN pour 2020 et membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour 2020-2021, le Vietnam a des opportunités uniques et synergiques pour montrer son rôle de premier plan dans la promotion de l'égalité des sexes dans la région et dans le monde.

« Nous devons promouvoir la participation des femmes aux postes de direction et de prise de décision dans tous les secteurs : gouvernement, secteurs privés et organisations sociales. Nous devons nous attaquer aux normes sociales et culturelles persistantes qui discriminent, et nous avons besoin que les initiatives et les engagements soient pleinement financés », a-t-elle insisté.

En outre, Elisa Fernandez Saenz a souligné la nécessité d’investir dans les systèmes de protection sociale, les services publics et les infrastructures durables pour soutenir la productivité accrue et la viabilité économique du travail des femmes dans l’économie informelle.

En tant que responsable du Bureau de l'ONU Femmes au Vietnam, Elisa Fernandez Saenz, s’est engagée à continuer à soutenir le peuple et le Gouvernement du Vietnam pour promouvoir davantage l'égalité des sexes en renforçant l'autonomisation économique des femmes, en renforçant la voix et la capacité des femmes dans les activités climatiques, en mettant fin à la violence contre les femmes et les filles, en améliorant l'accès des femmes à la justice et en faisant l'égalité des sexes un élément clé du cadre juridique, des politiques et des plans nationaux.