Une jeune vietnamienne devient analyste de données pour le gouvernement néo-zélandais

Nhân Dân en ligne - Avant de travailler au ministère du Commerce, de l’Innovation et de l’Emploi de Nouvelle-Zélande, Nguyên Thiên Tu Vinh a échoué à l’université pendant deux années consécutives, a été rejetée par 200 entreprises et a travaillé comme agent d’entretien dans un supermarché.

Nguyên Thiên Tu Vinh, analyste de données pour le gouvernement néo-zélandais. Photo : vietnamnet.vn
Nguyên Thiên Tu Vinh, analyste de données pour le gouvernement néo-zélandais. Photo : vietnamnet.vn

Nguyên Thiên Tu Vinh (née en 1991) est la plus jeune de sa famille. Enfant, elle était différente de ses deux sœurs aînées. Elle aimait la liberté, détestait être confinée et était un peu rebelle.

Pendant ses années de lycée, il lui arrivait de ne pas assister aux cours et d’être indisciplinée.

Barrière linguistique

Craignant que leur fille ne puisse pas entrer à l’université du Vietnam, les parents de Tu Vinh l’ont persuadé de suivre un cours conjoint en économie entre l’Université d’économie de Hô Chi Minh-Ville et l’Université Victoria de Wellington, en Nouvelle-Zélande.

Le cours n’exigeait que des notes d’anglais conditionnelles et l’obtention du diplôme d’études secondaires, Vinh a donc été admise.

Avant de venir en Nouvelle-Zélande, Vinh a passé le test IELTS et a réussi avec un score de 6,5. Elle pensait que ses compétences en anglais étaient assez bonnes, mais lorsqu’elle a mis le pied en Nouvelle-Zélande, elle s’est rendu compte qu’elle ne comprenait pas ces professeurs et qu’elle n’était pas en mesure de communiquer avec les autres étudiants.

La jeune fille a expliqué que lorsqu’elle étudiait l’anglais au Vietnam, le professeur s’était principalement concentré sur la grammaire et l’accent. Cependant, l’accent des Néo-Zélandais est très différent de celui de l’anglais américain.

«Au début, j’ai rencontré la barrière de la langue. Les frais de scolarité étaient incroyablement élevés par rapport à mon revenu familial. Si je devais repasser les examens, cela me coûterait très cher. Alors, j’ai décidé de réussir les examens».

Ne voulant pas devenir un fardeau pour sa famille, Nguyên Thiên Tu Vinh a fait de son mieux pour améliorer son niveau en demandant aux étudiants vietnamiens de sa classe d’emprunter leurs cahiers et en enregistrant les leçons des enseignants. Après trois mois, ses scores se sont peu à peu améliorés.

Pour gagner de l’argent, Vinh a dû travailler comme agent d’entretien dans un supermarché. Parallèlement à cela, elle a abandonné les cours d’économie et a décidé de passer à l’administration des affaires.

Déterminée à rester en Nouvelle-Zélande après l’obtention de son diplôme, la jeune vietnamienne s’est rapidement mise à la recherche d’un emploi.

200 entretiens ratés

En 2014, la Nouvelle-Zélande autorisait les étudiants à rester un an pour trouver du travail. S’ils ne pouvaient trouver aucun emploi pendant cette période, ils devaient retourner au Vietnam. Au cours de cette année, Vinh a décidé d’envoyer son CV à près de 200 entreprises. Cependant, elle a été rejetée par chacune d’entre elles.

Sa famille l’a appelée et cela l’a poussé à continuer de chercher un emploi. « Mes parents ont pensé que j’avais échoué dans ma recherche d’emploi en Nouvelle-Zélande. J’étais déterminé à prouver que j’étais assez fort pour réussir ici ».

Consciente de ses propres défauts, elle a rejoint des cours en ligne pour l’analyse et la gestion des données. Dans le même temps, elle a continué à envoyer son CV et a répondu à des centaines d’entretiens par téléphone.

Enfin, en septembre 2016, la jeune fille a été simultanément invitée à travailler en tant qu’analyste de données pour le ministère de l’Électricité, le ministère de l’Éducation, et le ministère du Commerce, de l’Innovation et de l’Emploi de la Nouvelle-Zélande.

Vinh se souvient qu’au moment de sa candidature au ministère de l’Électricité, elle avait utilisé ses expériences d’agent d’entretien pour répondre au service des ressources humaines.

En effet, elle a partagé que pendant le temps qu’elle travaillait au supermarché, elle avait utilisé les compétences qu’elle avait acquises à l’école pour améliorer le processus de travail. Chaque semaine, elle devait acheter des produits de nettoyage et calculer combien ils coûtaient et combien de temps ils dureraient pour faire un rapport.

Après 18 mois de travail au ministère de l’Électricité, Vinh s’est mise à la recherche d’une meilleure opportunité. En 2018, lorsque le ministère du Commerce, de l’Innovation et de l’Emploi a publié un avis de recrutement pour le développement de bases de données, elle a décidé d’y postuler, bien qu’elle n’ait pas étudié dans ce domaine.

Avec sa confiance, Vinh a convaincu le recruteur. De plus, elle avait aussi reçu un cours de formation de trois mois sur la programmation.

Après son voyage de 10 ans, Tu Vinh s’est rendu compte que son échec précédent ne définissait pas sa vie ou la personne qu’elle voulait devenir.

« On se moquait de moi quand je travaillais comme agent d’entretien dans le supermarché. J’avais également échoué à 200 entretiens, mais ces moments m’ont permis de devenir ce que je suis aujourd’hui », a déclaré Nguyên Thiên Tu Vinh.