Vietnam

Huê célèbre les trésors de la rivière des Parfums au musée

Nhân Dân en ligne - Le musée Sông Hương (rivière des Parfums) verra bientôt le jour à Huê, dans la province de Thua Thiên Huê (au Centre du Vietnam). Cet établissement privé exposera quelque 7 000 anciens objets en céramique repêchés dans ce cours d’eau traversant l’ancienne capitale impériale du Vietnam.

La Pr.-Dr. Thái Kim Lan éprouve un grand amour pour les anciennes céramiques enfouies sous les eaux de la rivière des Parfums à Huê. Photo : LD.
La Pr.-Dr. Thái Kim Lan éprouve un grand amour pour les anciennes céramiques enfouies sous les eaux de la rivière des Parfums à Huê. Photo : LD.

"Ces objets en céramique vieux de plusieurs siècles ont tous été repêchés dans le lit de la rivière des Parfums (Sông Hương) durant une trentaine d’années", révèle la Pr.-Dr. Thái Kim Lan, patronne du futur musée Sông Hương.

Cette Viêt kiêu d’Allemagne donne des cours de philosophie et de bouddhologie dans des universités en Allemagne et à Huê.

"Il me semble que j’ai un amour prédestiné pour les anciennes céramiques enfouies sous les eaux de la rivière des Parfums", avoue-t-elle.

Avec un brin d’orgueil, elle raconte son histoire survenue il y a 30 ans.

Une passion née au cours d’une promenade

À Huê, existe un contingent de plongeurs amateurs qui pratiquent le repêchage d’antiquités enfouies dans le lit de la rivière des Parfums. Leur butin, des céramiques pour l’essentiel, ils le mettent en vente sur le trottoir.

"Il y a 30 ans, alors que je faisais une promenade dans la rue Trân Hung Dao, accompagnée de mon frère, le peintre Thái Nguyên Bá, je suis tombée sur des personnes proposant à la vente sur le trottoir des vases, des pots et d’autres objets en céramique. J’ai été ensorcelée devant ces articles repêchés sous les eaux de Sông Hương. En les contemplant, il me semblait me relier avec le passé", s’enthousiasme la Professeure Viêt kiêu.

Son amour pour les anciennes céramiques a grandi de jour en jour. Elle a cherché à en acheter soit auprès de ces plongeurs, soit chez des collectionneurs locaux dont le chercheur en histoire Hô Tân Phan.

Selon les études scientifiques, ces objets datent de diverses périodes historiques, de la préhistoire jusqu’au temps de la culture de Đại Việt, en passant par celle du Champa (IIe - XVe siècles).

"Chacun a son âme ainsi que son histoire liée à l’existence humaine. En commun, ils reflètent le mode de vie et la créativité des hommes d’autrefois", observe la Pr. Thái Kim Lan.

De l’idée à l’exécution, un projet faisable

Thái Kim Lan a en sa possession plus de 7 000 céramiques. L’idée d’établir à Huê un musée d’anciennes céramiques repêchées dans le lit de la rivière des Parfums lui est venue en tête en 2018.

Le futur ouvrage, du nom de musée Sông Hương, fera son apparition dans l’enceinte du domaine réservé au culte des ancêtres de la lignée de Thái Kim Lan, situé en amont de la rivière des Parfums, plus exactement au 120, rue Nguyên Phuc Nguyên.

Ce sera un espace culturel qui racontera l’histoire nationale à travers les trésors d’une rivière poétique traversant l’ancienne capitale impériale du Vietnam.

"Les visiteurs pourront contempler la beauté du cours d’eau avant de pénétrer dans le musée. Face à ces vieux objets, ils ressentiront mieux la grandeur de l’histoire millénaire et de la culture du pays", explique Mme Lan, pleine de confiance.

La création d’un nouveau musée n’est pas chose simple. Nombreuses sont les étapes à suivre. Avant tout, c’est l’étape de classification et de systématisation des objets qui prend pas mal de temps. Vient ensuite celle de l’expertise scientifique.

"Il s’agit d’un travail important à effectuer avec minutie et précision", selon le Dr. Nguyên Anh Thu, professeur à l’Université de Hanoï, spécialiste du patrimoine culturel, responsable de cette mission confiée par Mme Lan.

Pour lui, "le travail le plus important sera de choisir les objets les plus typiques pour une meilleure exposition. Ce qui permettra aux visiteurs de mieux comprendre chacune des périodes historiques qui se sont succédées".

Déjà, le projet du musée est tracé : un espace extérieur marqué par une "allée de la céramique" conduisant à un "jardin de la céramique".

L’espace intérieur exposera les objets divisés en quatre groupes : les trois premiers concernant les cultures de Sa Huỳnh antérieur - Sa Huỳnh, du Champa et du Đại Việt ; le quatrième présentera des céramiques provenant de l’étranger (que sont le Japon et la Chine).

Hormis la création du musée Sông Hương proprement dit, Thái Kim Lan et Nguyên Anh Thu comptent écrire une brochure en plusieurs langues sur les céramiques exposées. Par ailleurs, "un projet de numérisation des données du musée sera envisagé dans l’avenir", affirme Mme Kim Lan.