L’égalité des sexes parmi les minorités progresse à grands pas au Vietnam

Nhân Dân en ligne - Le Vietnam a réalisé des progrès remarquables en matière d’égalité des sexes au sein des minorités ethniques et dans les régions montagneuses au cours de la période 2015-2019. C’est ce que montrent deux rapports récemment rendus publics.

Le taux de scolarisation chez les ethnies minoritaires a augmenté de 15,2% entre 2015 et 2019. Photo : VNA
Le taux de scolarisation chez les ethnies minoritaires a augmenté de 15,2% entre 2015 et 2019. Photo : VNA

Les rapports "Chiffres sur les femmes et les hommes des ethnies minoritaires au Vietnam pour la période 2015-2019" et "Questions de genre dans les zones de minorités ethniques au Vietnam" donnent des informations sur les femmes et les hommes des ethnies minoritaires pendant la période 2015-2019. Ils fournissent des résultats d’analyses et des recommandations politiques pour la promotion de l’égalité des sexes dans les zones du pays peuplées de minorités ethniques.

Ces données et informations ont été calculées sur la base des résultats de l’enquête sur la situation socio-économique des 53 minorités ethniques du Vietnam, réalisée par le Département des statistiques, en coopération avec le Comité pour les affaires ethniques, entre 2015 et 2019. Principaux sujets abordés : population, infrastructures et biens ; travail, emploi et revenu ; éducation et formation ; santé et environnement...

Selon ces rapports, le pays a obtenu des résultats positifs en matière d’égalité des sexes dans les régions montagneuses et d’ethnies minoritaires. De nombreux indices sur les biens et l’accès aux services principaux se sont améliorés.

Concrètement, entre 2014 et 2018, le revenu moyen mensuel par habitant chez les minorités ethniques a été multiplié par 1,8. Notamment, celui des ménages où les femmes sont le pilier est toujours supérieur à celui de leurs homologues masculins.

Le taux de foyers ayant accès à Internet (Wi-Fi, câble ou 3G) a été multiplié par 9,4, passant de 6,5% en 2015 à 61,3% en 2019. Le taux de personnes bénéficiaires de l’assurance-maladie a atteint 93,5%, avec aucune différence entre les hommes et les femmes.

En outre, la proportion de scolarisation a augmenté de 15,2% entre 2015 et 2019. Ce progrès chez les filles ( 15,9%) est supérieur à celui chez les garçons ( 14%). Le taux de mariage d’enfants a également diminué de 4,7 points.

Des problèmes persistants

À côté des progrès obtenus, ces rapports mettent également en évidence les problèmes de genre qui affectent les femmes et les filles des minorités ethniques. Ils indiquent que les femmes sont plus susceptibles d’occuper des emplois précaires et sont plus vulnérables sur leur lieu de travail que leurs homologues masculins.

Le pourcentage de femmes âgées de 10 à 49 ans qui accouchent dans des établissements de santé n’est que 86,4%, contre plus de 99% chez les femmes de l’ethnie majoritaire Kinh. Ces deux rapports indiquent que les problèmes liés aux minorités ethniques, à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes appartenant à des minorités ethniques nécessitent une attention particulière.

Bùi Tôn Hiên, directeur de l’Institut des sciences sociales, fait savoir que dans les communautés d’ethnies minoritaires, les femmes et les filles sont souvent plus défavorisées dans l’accès aux opportunités et aux ressources en raison des normes sociales qui leur imposent une position inférieure, limitent leurs options lors de l’accouchement et nécessitent qu’elles s’occupent en priorité des travaux domestiques. L’intersection de diverses formes de discrimination fondée sur le sexe et l’ethnicité a le plus grand impact.

"L’objectif de ces rapports est de fournir aux parties prenantes une image plus claire de la situation actuelle de l’égalité des sexes. Ils montrent quelles questions de genre sont bien traitées par le gouvernement et lesquelles nécessitent des efforts continus", partage Elisa Fernandez Saenz, représentante de l’ONU Femmes (entité des Nations unies consacrée à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes).

Selon elle, les questions d’égalité des sexes qui recoupent l’ethnicité sont souvent difficiles à aborder et nécessitent une approche globale, ainsi que des engagements d’investissement financier.

Elisa Fernandez Saenz s’est déclarée convaincue que ces rapports contribueraient à la promotion d’un développement socio-économique durable dans les zones peuplées de minorités ethniques.

Pour sa part, Luu Xuân Thuy, directeur général du Département des affaires des minorités ethniques relevant du Comité des affaires ethniques, estime que l’analyse de la situation de l’égalité des sexes dans les zones de minorités ethniques est une base utile essentielle pour concevoir des politiques et programmes d’intervention visant à garantir que les femmes ne soient pas laissées de côté.

Ces rapports ont été réalisés par l’ONU Femmes, en coordination avec l’Institut des sciences du travail et des affaires sociales du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, et le Comité des affaires ethniques, avec le soutien financier de l’ambassade d’Irlande au Vietnam.

Selon le recensement national de la population et du logement en 2019, en avril de cette même année, le Vietnam comptait 96,2 millions d’habitants, dont 85,3% de l’ethnie majoritaire Kinh et 14,7% des 53 autres groupes ethniques. Quelque 86,2% des membres des minorités ethniques vivent en zone rurale.