Bienvenue chez les Co Tu d’A Rôh

Nhân Dân en ligne - Cap aujourd’hui sur A Rôh, un village de la commune de Lang (rattaché au district de Tây Giang, dans la province centrale de Quang Nam), où vivent des Co Tu, une ethnie minoritaire du Vietnam. Nous assistons aujourd’hui à la répétition d’une fête dans la maison communale appelée Guol, l’espace où se déroulent toutes les activités communautaires du village.

Bienvenue chez les Co Tu d’A Rôh

Dès que la pluie s’est arrêtée, les femmes du hameau d’A Rôh se sont rassemblées devant la Guol pour danser. Elles sont une vingtaine, essentiellement des femmes d’A Rôh. Ces danseuses amatrices vont représenter la commune de Lang lors de la fête des ethnies minoritaires du Vietnam qui se tiendra quelques jours plus tard dans le chef-lieu du district de Tây Giang.

Même si elles connaissent par cœur chaque mouvement, ces femmes s’entraînent assidûment, explique A Lang Dung, l’une d’entre elles:

« Toutes les femmes Co Tu savent danser. Je savais danser quand j’étais en seconde au lycée. J’ai appris la danse de ma grand-mère et de ma mère. Mes filles m’ont aussi suivie. »

Lors de la fête des ethnies minoritaires du Vietnam à Tây Giang, les femmes Co Tu interpréteront devant le public leur danse traditionnelle tung tung da da. Le patriarche du village, A Lang Bach, dirige la troupe le temps de la répétition.

Après avoir salué les danseuses, le patriarche retourne à la maison Guol pour animer un atelier de vannerie pour les hommes. Ces derniers doivent préparer la perche rituelle et des jouets d’enfants qui seront utilisés lors de la fête. Ils confectionnent aussi des percussions artisanales avec des cannettes remplies de cailloux.

Le patriarche A Lang Bach est très heureux de nous accueillir. Il nous présente les habits traditionnels des Co Tu:

« Ceci s'appelle Kun en langue Co Tu. Et voici un vitvot. Et cet objet sert à tresser les cheveux. Même si vous n’avez pas de longs cheveux, vous devez porter ceci pour faire semblant.»

A Viêt Hich, un autre villageois, ajoute:

« Auparavant, les hommes comme les femmes avaient de longs cheveux tressés en chignon. Le chignon et la dent de sanglier faisaient d’ailleurs partie des bijoux masculins. »
Les hommes réunis dans la maison Guol ont transformé 10 cannettes en percussions artisanales. Pour la perche rituelle, il leur faut encore quelques jours pour trouver des matières supplémentaires.

Devant la Guol, les femmes continuent de danser, accompagnées musicalement par un groupe de petits garçons secouant énergiquement des cannettes remplies de cailloux. Les enfants plus jeunes observent les gestes perpétués par le patriarche et les hommes du village pour confectionner la perche rituelle. Ils savent qu’un jour, ils devront, à leur tour, transmettre ce savoir ancestral.