54 ethnies

du Vietnam

Le Vietnam est un pays multiethnique. La communauté des minorités ethniques au Vietnam s’est formée et développée à travers l’histoire millénaire de construction et de défense de la nation. L’histoire des groupes ethniques est étroitement liée à celle du Vietnam depuis des milliers d’années. L’étude sur l’histoire de la formation et du développement des groupes ethniques ne peut donc être séparée de celle de la nation vietnamienne, qui comprend à la fois les ethnies majoritaires et minoritaires.

Selon les recherches scientifiques interdisciplinaires, depuis la protohistoire, le Vietnam a été un lieu de résidence de différentes tribus. Avec l’invention de l’agriculture, elles ont progressivement abandonné le mode de vie de chasse et de cueillette pour s’installer de façon sédentarisée. Les fouilles archéologiques montrent que dans différentes régions du Vietnam, sont apparues des cultures préhistoriques, reflétant la diversité et l’unité des premiers groupes de population de l’histoire nationale.

Dans le processus d’adaptation à la nature pour survivre et de lutte contre les envahisseurs, les populations d’origines, de langues, de coutumes et de cultures différentes se sont volontairement rassemblées dans une communauté et sont devenues les ancêtres des groupes ethniques actuels. Parmi les 54 ethnies du Vietnam, certaines sont autochtones, d’autres s’y sont installées à la suite des migrations diverses.

Les migrations ont duré jusqu’avant la Révolution d’Août en 1945 et certaines ont même eu lieu après 1945. Cela a entrainé une répartition à la fois dispersée et imbriquée de la population au Vietnam. Faute d’histoire écrite, le processus d’ethnogenèse du peuple vietnamien d’autrefois est principalement connu par le biais des légendes.

Les œuvres folkloriques et les données archéologiques ultérieures servent de base pour les recherches sur la formation et le développement des différentes ethnies du Vietnam.

Communauté des ethnies au Vietnam

Le 2 mars 1979, l’Office général des statistiques de la République socialiste du Vietnam a annoncé que le pays comptait 54 ethnies, dont les Kinh (Việt) représentaient plus de 85,4 % de la population totale.

Les Kinh demeuraient principalement dans les régions septentrionales et les deltas du Nord. Ils pratiquaient essentiellement la riziculture inondée et savaient appliquer les progrès scientifiques et maîtriser les systèmes d’irrigation.

Outre l’activité agricole, les Kinh ont une bonne expertise dans la pêche. Ils pratiquent également, depuis très tôt, d’autres activités de production : élevage et artisanat. Mâcher du bétel, fumer du thuốc lào (tabac vietnamien) et boire du thé sont des traits culturels typiques des Kinh.

Les 53 groupes ethniques restants sont appelés minorités ethniques, représentant environ 14,6 % de la population totale du pays.

Les minorités ethniques vivent souvent en communautés, imbriquées les unes dans les autres et avec les Kinh. Selon la décision no 861/QD-TTg, du 4 juin 2021, approuvant la liste des communes de la Région III, de la Région II et de la Région I en fonction du niveau de développement des zones de minorités ethniques et de montagne pour la période 2021-2025, il y a 3 434 communes abritant des minorités ethniques et des zones montagneuses dans 51 provinces et villes.

Les minorités ethniques vivent désormais dans toutes les régions du pays, mais principalement dans les zones montagneuses, frontalières, reculées et éloignées.

Environ 6,7 millions de personnes habitent dans des provinces montagneuses du Nord, environ 2 millions de personnes dans les hauts plateaux du Centre, 1,9 million de personnes dans le Centre septentrional et la côte du Centre et 1,4 million de personnes dans le Sud-Ouest. Le reste vit dispersé dans les provinces et les villes à travers le pays.

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Certaines ethnies, comme les Khmer, les Chăm, les Hoa, vivent concentrées dans les plaines et les zones urbaines (régions du Centre et du Sud), les minorités ethniques restantes résident principalement dans des zones montagneuses dangereuses et escarpées qui sont souvent fortement exposées au changement climatique et aux catastrophes naturelles. Ce sont aussi des régions dont le niveau de développement socioéconomique est très bas et où le niveau de vie de la population est encore modeste.  

Plusieurs ethnies minoritaires doivent faire face à des défis, tels que des différences sociales de plus en plus marquées, un fossé grandissant entre riches et pauvres, la disparition des valeurs culturelles traditionnelles, la faible qualité des ressources humaines et un accès limité aux avantages du développement scientifique et technologique. À cela s’ajoute le fait que des forces hostiles diffament les politiques vietnamiennes en matière ethnique et religieuse pour inciter les minorités ethniques à des actions sapant l’unité nationale. Ces problèmes ont d’ores et déjà un impact négatif sur la vie des communautés ethniques, menaçant le développement durable des régions ethniques du Vietnam.

Malgré leur origine diverse, les ethnies du Vietnam, à travers l’histoire, ont su former une communauté solide et s’entraider pour conquérir la nature et lutter contre les envahisseurs. Cela est la base de la tradition de solidarité qui s’est forgée au cours des milliers d’années d’histoire de construction et de défense de la nation.

En 1930, le Parti communiste vietnamien a vu le jour. Sous sa direction judicieuse, les 54 ethnies du Vietnam ont fait preuve de solidarité pour gagner l’indépendance nationale, chasser les colonialistes et les impérialistes, unifier le pays et le construire sur la voie socialiste.

Sur le plan culturel, au cours de près de mille ans de domination, les dynasties féodales du Nord ont utilisé tous les moyens perfides à leur disposition pour assimiler la culture de notre peuple. Mais grâce à la forte vitalité de la culture nationale, la solidarité et la volonté indomptable des habitants, le peuple vietnamien non seulement ne s’est pas laissé assimiler, mais s’est développé dans tous les domaines en créant l’identité multiethnique du Vietnam.

Caractéristiques de base des groupes ethniques au Vietnam

Les effets du développement inégal dû à l’histoire

Le succès de la Révolution d’Août et l’établissement d’un nouvel État de la classe ouvrière et de la paysannerie ont supprimé les inégalités politiques. Toutes les ethnies de notre pays ont les mêmes droits juridiques. Cependant, en raison des grandes différences en termes de conditions naturelles, socioéconomiques et culturelles, il existe, en réalité, une disparité qui tend à se creuser entre les groupes ethniques.

Le développement inégal s’explique également par la différence des traditions historiques des groupes ethniques. Certains d’entre eux ont franchi le seuil de la civilisation en créant un État et une langue écrite, mais d’autres n’ont même pas de système d’écriture. Les régimes d’oppression au cours de l’histoire ont également contribué à cette inégalité.

Bien qu’ils soient sur le même territoire vietnamien, les groupes ethniques s’y sont installés à des périodes différentes. Certains groupes y ont élu domicile dès le début, mais il y a eu de nouvelles arrivées. Leur cohabitation a apporté des avantages, mais a également créé des défis à relever.

Un autre processus existe aussi, par lequel des sous-groupes d’une grande ethnie se sont développés de manière différente et, avec le temps, ont pu se séparer en groupes ethniques distincts.

Bien qu’elles soient issues de la civilisation du riz, certaines ethnies privilégient l’agriculture intensive avec trois récoltes sur deux ans, d’autres l’agriculture extensive et itinérante sur brûlis avec une récolte par an.

Les groupes ethniques qui mènent une vie sédentaire ont un rythme de développement plus rapide que ceux vivant de manière nomade. Les effets de l’économie marchande sur ces peuples se font également sentir à des degrés divers.

La vie encore difficile et le niveau de développement encore bas dans de nombreux domaines, font également perdre à de nombreux groupes ethniques leurs droits égaux aux avantages de la modernité. L’analphabétisme rend plus difficile leur accès aux opportunités de transfert technologique.

Plusieurs ethnies connaissent également des inégalités internes, notamment entre les populations urbaines et rurales. Dans le cas des Khmers, les différenciations économiques et sociales sont évidentes entre ceux qui vivent dans les zones côtières allant de Trà Vinh à Kiên Giang et ceux qui vivent dans les zones frontalières de Châu Dôc (An Giang) et de Hà Tiên (Kiên Giang).

La recherche sur les impacts de la loi de développement inégal montre l’importance de prendre en compte les différentes pratiques de chaque groupe ethnique et les relations des hommes avec leur milieu de vie lors de la mise en œuvre de la stratégie de développement socioéconomique.

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Coexistence imbriquée

Selon les anciennes annales, au moment de la fondation du pays, les anciens Việt (les Kinh) furent à l’origine des Lạc et des Âu. Les archéologues ont découvert des ensembles de reliques de la même époque et géographiquement proches, comme Mả Đống, Gò Bông ou Sơn Tây mais ne sont pas parvenus à préciser si ces reliques appartiennent aux Lạc Việt ou aux Âu Việt.

Il en est de même pour le tambour en bronze Đông Son, symbole de la civilisation Đông Sơn. Il est le résultat du travail créatif de nombreuses ethnies. 

À travers les périodes historiques, les migrations et l’esprit de solidarité contre les envahisseurs étrangers ont rapproché les ethnies. Cette situation se poursuit à ce jour. Dans certaines régions, plusieurs ethnies cohabitent au sein des mêmes villages et hameaux.

Au niveau des districts et des provinces, il existe une résidence mixte de différents groupes ethniques. C’est aussi le cas à Hanoï.

La cohabitation pluriethnique est en fait une caractéristique de la culture vietnamienne. Elle a des effets tant positifs que négatifs.

En effet, la coexistence a apporté des contributions positives au développement socioculturel de la nation. Vivre proches les uns les autres à travers les mariages efface les barrières de l’exogamie.

Le rapprochement des personnes de différentes origines favorise les échanges culturels et l’acculturation. Cependant, les germes du nationalisme qui existent toujours dans le processus de développement peuvent conduire à des phénomènes nuisant à la tradition culturelle de la nation.

Vivre ensemble, s’entraider et se soutenir dans la production enrichit la qualité de vie de chaque groupe ethnique, apportant un bénéfice commun qui est le développement global. Toutefois, les conflits économiques sont inévitables.

Dans le passé, avec le mode de propriété collective, le fait que la majorité détienne le pouvoir de décision dans les coopératives provoqua un sentiment d’infériorité chez les minorités ethniques.

Par ailleurs, l’empiètement sur les terres dû aux activités de développement économique a également eu des effets négatifs sur l’unité nationale.

En ce qui concerne la langue, dans les zones où cohabitent les minorités ethniques et les Kinh, il existe un phénomène du bilinguisme, voire de multilinguisme.

L’avantage, c’est que cela crée une communauté multiethnique promouvant la responsabilité et l’unité des actions.

 À l’inverse, il existe un autre phénomène : des groupes ethniques vivant ensemble, mais refusant d’apprendre et de respecter les coutumes de l’autre, ce qui conduit à des conflits.

Au niveau national, les Tày par rapport aux Việt (Kinh) sont des minorités ethniques, mais dans la zone de résidence des Tày dans certaines régions du Nord-Est, les Việt sont des minorités ethniques.

 Les Ê Đê résident dans la province de Dak Lak, mais leurs lieux de résidence sont les régions ethnohistoriques et non économiques et culturelles. Les lacunes de la direction et de la mise en œuvre des politiques ethniques dans certaines localités, à certains moments, sont à l’origine de l’émergence du nationalisme et d’agitation ethnique qui pourraient être évitées.

Dans le processus du développement socioéconomique du pays, la loi de la coexistence influence également la structure de la population dans les zones ethniques. Elle a entrainé l’augmentation rapide de la proportion des Kinh dans les endroits peuplés de minorités ethniques.

Dans le Nord-Ouest et Viêt Bac, la proportion des Kinh est passée de 40 % à 50 % et dans les hauts plateaux du Centre, de 60 % à 80 %. Face à cette tendance irréversible du développement socioéconomique des zones ethniques, nous avons besoin d’une explication théorique correcte.
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Culture des ethnies

La culture est la quintessence de chaque peuple

Le terme « culture » est défini de nombreuses manières. Après la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de gens ont reconnu l’avantage de l’approche systémique en définissant la culture comme un système qui régit le mode de vie d’un peuple. Ce système comprend tout ce qui appartient à la pensée, à la philosophie, aux croyances, aux coutumes, aux traditions, à l’art et à la littérature, mais aussi ce qui appartient aux couches sociales comme le mariage, la famille, la parenté, l’ethnie, le rôle de l’individu dans la communauté, ainsi que ce qui appartient à l’environnement écologique et aux ressources renouvelables et non renouvelables. 

Le premier sous-système était autrefois appelé la culture matérielle, ou la culture visant à assurer les besoins vitaux comme l’hébergement, l’alimentation, l’habillement, le déplacement, etc. Certaines personnes ont également mentionné la question de la qualité de vie représentée par la longévité, la bonne santé et la nutrition suffisante.

Le deuxième sous-système est connu sous le nom de culture intellectuelle. Dans l’ère scientifique et technologique d’aujourd’hui, l’éducation et les équipements technologiques et de l’information modernes sont indispensables pour accéder à la connaissance.

Le troisième sous-système est généralement considéré comme une structure. À côté de cela, on mentionne aussi la notion de « fonctionnalité », car sans fonctionnalité la structure ne peut pas fonctionner. Bien que les structures culturelles comme le temple et la pagode soient détruites pour de nombreuses raisons objectives ou subjectives, tant que leur fonctionnalité existe, les gens continuent à les reconstruire.

Les activités de développement socioéconomique causant de la pollution et dégradant l’environnement sont perçues comme un acte contraire à l’éthique.

Vivre en harmonie avec la nature est l’une des caractéristiques des cultures orientales. Cette approche est reconnue dans le monde entier.

Jusqu’à présent, il y a encore des gens qui croient à tort que les cultures ethniques de certaines régions sont des cultures primitives. Pendant longtemps, avec une approche schématique rigide, de nombreuses personnes ont utilisé des indicateurs de développement social pour mesurer le niveau de développement de la culture.

La société humaine sur la voie de l’évolution et du développement connait des fluctuations. Évaluer la culture selon des critères sociaux est correct, mais insuffisant, il y a donc encore de nombreuses erreurs dans ce domaine.

Si la culture est la quintessence de chaque peuple, il n’est pas possible de déterminer une norme sur la base d’un niveau de développement social élevé ou faible.

Chez les Kinh et certains groupes ethniques patriarcaux, l’utilisation du terme « cưới chồng » (prendre mari) est un peu ironique. Il en va de même pour certaines ethnies matrilinéaires telles que les Ê Đê, les Chăm, lorsque l’on utilise le terme « lấy vợ » (prendre femme). Mais cela ne montre pas qu’un peuple est plus en retard que l’autre.

Une médecine ancestrale d’un peuple est la cristallisation de nombreuses générations et doit être vulgarisée, car elle est un bien commun.

L’histoire de Kiêu est un produit de la société féodale, mais ce n’est pas à cause de cela qu’elle n’occupe pas une place importante dans la culture vietnamienne moderne.

La quintessence culturelle se cristallise à travers un processus d’expérimentation. Elle existe de manière indépendante de la forme socioéconomique contemporaine.

Prendre en compte les éléments socioéconomiques et culturels de chaque région vise à protéger et développer la culture des ethnies.

Découvrir, collectionner, rechercher et identifier la culture des ethnies, c’est encourager les ethnies à renforcer leur confiance et à contribuer au trésor commun de la culture vietnamienne.
Il est important pour nous de faire de la culture une force motrice de développement socioéconomique dans les zones de minorités ethniques.

Les relations entre l’économie, la culture et la synchronie-diachronie

L’économie, la société et la culture des ethnies font partie intégrante de celles du Vietnam et sont étroitement liées à celles du monde. Du point de vue de la diachronie, l’économie, la société et la culture de chaque ethnie sont le résultat du processus d’intégration et de cristallisation qui hérite des traditions historiques.

Sur les tambours en bronze de Đông Son, se trouvent des motifs décoratifs en forme de bateau. À ce jour, chez de nombreuses ethnies, il existe encore des courses de bateaux. Un regard sur le passé nous permet de découvrir notre origine et d’avoir une forte confiance en l’avenir.

En raison de conditions différentes de formation et de développement, l’histoire a des effets différents sur chaque ethnie. Les structures des centres culturels et religieux de chaque groupe ethnique ont des différences, par exemple, certaines ethnies considèrent les maisons communales comme des centres culturels et d’autres considèrent que ce sont les temples et les pagodes.

Dans le développement socioéconomique, la mesure du temps dans chaque ethnie est également différente. Certaines ethnies se basent sur les saisons de récolte, certaines se basent sur les phases de la lune tandis que d’autres utilisent le calendrier luni-solaire.

Du point de vue de la synchronie, les personnes qui suivent l’approche géoculturelle divisent les régions culturelles selon le développement économique. Cependant, l’indépendance de la culture démontre que la division des régions en fonctions des caractéristiques économiques est erronée.

La région montagneuse et centrale du nord est la zone économique I, mais culturellement, il s’agit de trois régions : le Nord-Ouest, le Viêt Bac et le Centre.

Le Centre septentrional est la zone économique III, mais culturellement, il s’agit de deux régions : l’une regroupe Thanh Hoa et Nghê An et l’autre Quang Binh, Quang Tri et Thua Thiên Huê. La province de Hà Tinh n’abrite pas de minorités ethniques.

La région côtière du Centre méridional est la zone économique IV, mais culturellement, il s’agit de deux régions : la région centrale du Centre et la région de la culture de l’ethnie Chăm.

La région des Hauts Plateaux du Centre (Tây Nguyên) est la zone économique V, mais elle peut être divisée en trois régions, deux régions peuplées des habitants des blocs d’origine sud-asiatique et une région peuplée de la population d’origine austronésienne. La région culturelle khmère couvre en fait les deux zones économiques VI et VII.

Dans la relation synchronique, chacune des régions économiques et culturelles susmentionnées comprend également de nombreuses économies et cultures de groupes ethniques. Dans la région du Viêt Bac, en plus de la culture des Viêt, il y a aussi les cultures des Tày, Nùng, Dao, H’Mông, Sán Chay et Lô Lô. La région culturelle khmère, en plus des Khmer, compte également des Việt, des S’Tiêng, des Chăm et des Hoa. La cohabitation harmonieuse des cultures des groupes ethniques donne les particularités à chaque région socioéconomique.

Le fait que de nombreux groupes ethniques résident dans de nombreuses régions de différents pays n’est pas rare.

Les Khmer au Vietnam sont minoritaires, mais au Cambodge, ils sont majoritaires. C’est comme le cas des Thái, ils sont minoritaires au Vietnam, mais majoritaires en Thaïlande et au Laos.  

Avec l’ouverture des échanges internationaux actuels, un nouveau phénomène est apparu, enrichissant cette théorie. C’est le cas où un Vietnamien ne connait pas le vietnamien, un Mông ne connait que l’anglais, ou un Thái ne connait que le français.

Dans le passé, on croyait souvent que tout groupe ethnique qui ne parlait pas sa langue maternelle était considéré comme ayant perdu son identité culturelle. En réalité, une partie de ces minorités ethniques, afin de protéger leur identité culturelle nationale lorsqu’elles sont éloignées de leur patrie ancestrale, ont conservé de nombreuses coutumes et pratiques traditionnelles. Le rôle de la culture comme moteur du développement socioéconomique est quelque chose qui doit être étudié en profondeur.

Les groupes ethniques de notre pays résident dans une vaste zone, comprenant des plaines, des zones côtières, des zones montagneuses, des zones frontalières et des îles, dont les zones peuplées des minorités ethniques représentent les trois quarts de la superficie du pays.

En plus de quelques minorités ethniques réparties dans les régions centrales, les plaines, les zones côtières et les grandes zones urbaines, les minorités ethniques cohabitent dans des communautés, de manière imbriquée avec les Kinh dans 54 provinces et villes, 503 districts, 5 468 unités administratives au niveau des communes, dont 382 communes frontalières limitrophes de la Chine, du Laos et du Cambodge.

Leurs principales zones de résidence sont le Nord-Ouest, les Hauts plateaux du Centre, le Sud-Ouest, et l’Ouest de la Côte centrale. Il s’agit des zones possédant de nombreuses ressources minérales précieuses et des diversifiés sur une superficie forestière de 14 415 381 ha, et se trouvant dans des emplacements importants où s’implantent les projets hydroélectriques nationaux qui fournissent de l’électricité et de l’eau pour les zones en aval et les deltas.

Les zones montagneuses, où vivent des minorités ethniques, occupent une position particulièrement importante en termes de défense et de sécurité nationales. Depuis longtemps, les zones montagneuses, les zones frontalières et les îles ont toujours été identifiées comme le bouclier du pays. Avec des zones clés et dangereuses et le patriotisme des minorités ethniques, les régions montagneuses et ethniques sont devenues un appui solide du peuple dans la lutte pour la libération nationale.

Dans la période actuelle, les zones frontalières sont des places fortifiées de la Patrie et des zones stratégiques dans le maintien de la défense et de la sécurité nationales, contre les forces hostiles.

Depuis l’accession à l’indépendance nationale (en 1945) et la réunification du pays (en 1975), notre Parti et notre État ont accordé une grande priorité et un soutien à tous les groupes ethniques, en particulier ceux qui vivent dans les zones éloignées et particulièrement difficiles. Le but étant une mise en œuvre cohérente du principe selon lequel les groupes ethniques du Vietnam sont égaux, unis, se respectent mutuellement et s’entraident pour se développer.

Les ethnies de notre pays, des plaines aux montagnes, s’unissent pour développer l’économie, la culture et la société, et maintenir la sécurité et la défense. Cette solidarité doit continuer à être valorisée. Pour ce faire, il est important de rechercher et mettre en œuvre des politiques adéquates et efficaces pour résoudre rapidement les difficultés rencontrées dans le développement socioéconomique des zones ethniques à l’ère industrielle et technologique.

Réalisation & Dessin : Nhân Dân en ligne