Diên Biên Phu

une source de fierté et de confiance pour les peuples opprimés

Les soldats marchent vers le Nord-Ouest du Vietnam pour participer à la campagne de Diên Biên Phu en 1954. Photo : VNA.

Les soldats marchent vers le Nord-Ouest du Vietnam pour participer à la campagne de Diên Biên Phu en 1954. Photo : VNA.

La Victoire de Diên Biên Phu est emblématique de son époque et a grandement contribué au mouvement de lutte pour la paix et le progrès de l’humanité. Elle a encouragé les pays colonisés en Asie, en Afrique et en Amérique latine à se lever pour se libérer du colonialisme. Diên Biên Phu est devenu une source de fierté pour les peuples opprimés et les amoureux de la paix dans le monde entier, suscitant l’admiration et le respect chez des adversaires de l’autre côté de la ligne de front. Nous tenons à vous présenter certains commentaires et évaluations des médias nationaux et étrangers sur la Victoire de Diên Biên Phu, à l’occasion du 60e anniversaire de cette victoire historique (7 mai 1954 – 7 mai 2014).

Couverture du livre « Diên Biên Phu — Un coin d’enfer » du journaliste Bernard Fall.

Couverture du livre « Diên Biên Phu — Un coin d’enfer » du journaliste Bernard Fall.

« DIÊN BIÊN PHU signifie l’échec des plans coloniaux. La libération de ce camp retranché a prouvé la puissance de l’Armée populaire vietnamienne et la volonté inébranlable du peuple vietnamien de défendre résolument sa liberté et son indépendance. La leçon tirée de Diên Biên Phu affirme que tous les complots visant à résoudre le problème d’Indochine par la guerre coloniale ont été déjoués.

(l’article “Diên Biên Phu, échec du plan colonial” publié sur le journal soviétique Krasnaya Zvezda [Étoile rouge], du 6 au 8 mai 1954)

« Les recherches montrent que la révolution de libération nationale est un événement fondamental de notre époque. La plus grande force du monde est l’aspiration à l’indépendance nationale. […] Le président Eisenhower a dû subir les conséquences politiques de Diên Biên Phu et de l’expulsion des Occidentaux du Vietnam en 1954. »

(Mille jours : John F. Kennedy à la Maison-Blanche d’Arthur Schlesinger, publié à Paris en 1966)

« Pour les mouvements de libération nationale à travers le monde, que ce soit en Afrique, en Asie ou en Amérique latine, l’expérience vietnamienne sera une source d’inspiration et une flamme d’espoir. Pour ceux qui s’opposent aux mouvements de libération nationale, l’événement était un avertissement de leur échec inévitable. Pour le tiers monde, le Vietnam restera certainement un symbole de la volonté de vaincre et une preuve éternelle de la légitimité de la lutte pour l’indépendance nationale. Le Vietnam sera inscrit comme un moment décisif dans l’histoire de notre siècle. »

(Journal cubain de diplomatie, janvier 1973)

« Pour les Marocains ainsi que pour tous les peuples d’Afrique, le Vietnam a démontré de manière éloquente que les impérialistes les plus arrogants pouvaient être vaincus, même si les forces impérialistes et leurs nombreux alliés sont puissants. Vous avez prouvé que malgré les obstacles, la pauvreté, et le manque de ressources, une nation déterminée à retrouver sa liberté pouvait vaincre ses ennemis. »

(Extrait de la lettre de félicitations envoyée au IIIe congrès du Parti du Travail du Vietnam en 1960, de Ali Yata, Secrétaire général du Parti communiste du Maroc).

Cette victoire a renforcé la confiance du peuple algérien dans le fait que l’ennemi n’est pas invincible, que le joug n’est pas éternel, et que l’aube d’une nouvelle ère succédera à la longue nuit du colonialisme.
Président du Conseil des ministres de l’Algérie

[extrait de « Le Tonnerre de Diên Biên Phu », maison d’édition de l’Armée populaire, 1974, p.378]

« Le Parti communiste indien et les démocrates indiens ont toujours suivi de près la lutte acharnée et de longue durée du peuple vietnamien contre l’impérialisme, sous la direction judicieuse et héroïque du Parti communiste dirigé par le camarade Hô Chi Minh, surnommé affectueusement Oncle Hô. La Révolution d’Août et le soulèvement patriotique contre les envahisseurs de l’Armée populaire du Vietnam, qui se termina par la grande victoire de Diên Biên Phu et les Accords de Genève de 1954, ont été largement salués en Inde. La victoire d’un si petit pays contre les puissants colons français a encouragé les Indiens et leur a fait croire davantage en leur avenir. »

[Extrait de la lettre de félicitations envoyée au IIIe congrès du Parti du Travail du Vietnam en 1960, du Parti communiste indien, publié sur le Journal Nhân Dân le 10 septembre 1960]

Vive la brave et glorieuse Diên Biên Phu !

[…] L’esprit combatif et l’organisation de la campagne de Diên Biên Phu ont montré le talent du leadership militaire du Parti du Travail du Vietnam et du Comité central sous Hô Chi Minh et des dirigeants de l’Armée populaire vietnamienne.
Le général Batov.

[Extrait de ce qu’a écrit le général Batov sur le Livre d’Or du Musée de l’Armée du Vietnam]

« Nous [les Français] avons perdu cette bataille pour quelle raison ? Tout d’abord à cause de certaines qualités des gens contre qui nous nous sommes battus.

… Combien de généraux de corps d’armée, de divisions et de régiments de notre armée ont su endurer les difficultés avec les soldats et ont vécu comme eux, ont marché en silence, humblement, sans tambour ni trompette, mais redoutable comme nos adversaires qui nous entourent ? ».

« Leurs généraux de l’armée vietnamienne ne sont rien d’autre que des soldats ordinaires, sinon qu’ils sont plus âgés et ont quelques étoiles accrochées à leurs uniformes. Ils portent les mêmes vêtements en tissu de qualité médiocre, les mêmes types de chaussures, et les mêmes casquettes à bouton de liège. Les colonels se déplacent à pied comme des fantassins. Ils vivent de rations de riz qu’ils apportent et de tubercules déterrés ici et là dans la forêt, de poissons pêchés dans le lit des ruisseaux, là où ils venaient de puiser de l’eau pour boire. Ils n’ont pas de belles secrétaires, ni de régimes spéciaux, ni de voitures, ni de drapeaux qui flottent au vent. Mais, Seigneur, la victoire est la leur ! ».

[Jules Roy— ancien colonel de l’Armée française, dans le livre « La Bataille de Diên Biên Phu », citant « Le Tonnerre de Diên Biên Phu », Maison d’édition de l’Armée populaire, 1974].

Il est vraiment regrettable que nous ayons perdu la bataille. Mais il faut reconnaître que les Vietnamiens ont mené un combat courageux. À ce jour, je garde toujours une grande admiration pour eux.

Le colonel Bigeard, ancien major du régiment de parachutistes coloniaux à Diên Biên Phu, selon « Le Tonnerre de Diên Biên Phu », Maison d’édition de l’Armée populaire, 1974).

Contenu : Thanh Thê
Dessin : Trung Hung