La presse révolutionnaire a toujours été une arme tranchante, accompagnant les victoires de la révolution vietnamienne. Elle requiert en permanence des journalistes dotés des qualités d’un « révolutionnaire » : fidélité à l'idéal, dévouement au travail.

Grand journaliste, le Président Hô Chi Minh a donné l’exemple en utilisant la presse comme un outil efficace et percutant tout au long de la lutte, dans toutes les circonstances.

Nous gardons en mémoire ses recommandations sur le rôle et les missions de la presse, sur la formation morale révolutionnaire, et sur les qualités éthiques et personnelles que doivent cultiver les professionnels du journalisme.

Une presse révolutionnaire au service du peuple, issue du peuple

Le Président Hô Chi Minh a souligné le rôle majeur de la presse dans l’œuvre de construction et de redressement national. La presse doit à la fois contribuer à bâtir et à défendre la nouvelle société. Elle joue un rôle essentiel dans l’accélération du développement social en informant en temps utile sur la situation économique, sociale et culturelle. Elle est chargée de la mission de diffuser, d’expliquer et d’orienter la mise en œuvre des lignes directrices du Parti, ainsi que des politiques socio-économiques de l’État, tout en assurant le contrôle et l’évaluation de leur pertinence.

Lors du 2ᵉ Congrès de l’Association des journalistes vietnamiens, le 16 avril 1959, le Président Hô Chi Minh a souligné : « Notre presse ne s’adresse pas à une minorité, mais sert le peuple. Elle a pour mission de diffuser et d’expliquer les lignes et les politiques du Parti et du Gouvernement ; elle doit donc revêtir un caractère populaire et un esprit combatif. »

Le Président Hô Chi Minh au 3ᵉ Congrès de l’Association des journalistes vietnamiens. Photo : Archives.

Le Président Hô Chi Minh au 3ᵉ Congrès de l’Association des journalistes vietnamiens. Photo : Archives.

La presse révolutionnaire doit remplir efficacement son rôle de pont entre le Parti, l’État et le peuple. Elle constitue un canal d'information bidirectionnel, permettant au peuple de comprendre et de mettre en œuvre les politiques du Parti, tout en transmettant ses préoccupations et ses aspirations concernant les insuffisances des politiques et des mécanismes actuels, afin qu’ils soient ajustés de manière plus appropriée. 

Dans ce domaine, la presse détient une force particulièrement puissante. À l’avenir, ce rôle ne fera que croître, en raison des exigences objectives du développement. 

Chaque journaliste doit voir clairement son rôle et sa mission. Il lui faut actualiser ses connaissances, s'efforcer de se cultiver, de se forger, d’élever à la fois son niveau de conscience et ses qualités personnelles, ses compétences comme ses qualités morales, afin de s'adapter et de répondre aux changements de plus en plus rapides de la société à l'ère de la révolution technologique.

Le journaliste, un serviteur du peuple

Pour les cadres révolutionnaires, le Président Ho Chi Minh a déclaré : « Servir le peuple est un honneur glorieux ». Il a souligné : « Les cadres et les employés, du plus haut au plus bas niveau, sont tous les serviteurs du peuple ; ils doivent, de tout cœur, servir le peuple ».

Les séductions brillantes de la vie matérielle tendent souvent à orienter l’homme vers des attitudes et des comportements individualistes et utilitaristes.

Pour lutter contre cela, dans son travail comme dans sa vie, chacun doit adopter l’esprit : « Chacun pour tous, tous pour chacun ». Chacun doit savoir placer les intérêts de la nation, de la révolution et de la société au-dessus de ses intérêts personnels.

Les journalistes sont des acteurs sociaux actifs à travers leurs activités professionnelles. Ils doivent assumer pleinement leur responsabilité sociale dans chaque action journalistique, en valorisant le bien, le positif, en détectant et en combattant le mal, le négatif.

Les journalistes doivent être proches du peuple et apprendre de lui pour progresser, et refléter de manière claire, fidèle et en temps réel la réalité sociale.

Les journalistes révolutionnaires doivent toujours garder à l'esprit l’enseignement du Président Ho Chi Minh adressé aux serviteurs du peuple dès les premiers jours de la construction du pouvoir révolutionnaire : « Ce qui est bénéfique pour le peuple, il faut le faire de toutes nos forces. Ce qui lui est nuisible, il faut l’éviter de toutes nos forces. » (3)

Pour ce faire, les journalistes doivent constamment s'entraîner à détecter et à transmettre les enjeux de la vie sociale. Mais surtout, ils doivent avoir une âme pure et une volonté inébranlable pour que leur plume ne soit jamais courbée sous les tentations. Ils doivent aussi s’imprégner profondément de la réalité.

Le Président Ho Chi Minh imposait aux journalistes une exigence très élevée, les obligeant à suivre de près la situation afin de refléter fidèlement la réalité, car, selon lui, « En restant enfermé dans un bureau, on ne peut pas écrire des choses concrètes. »

Un journaliste rencontre des habitants dans les rues de Saïgon le matin du 30 avril 1975. Photo : VNA.

Un journaliste rencontre des habitants dans les rues de Saïgon le matin du 30 avril 1975. Photo : VNA.

C’est en saisissant rapidement la situation que l’on peut suivre efficacement l’application des missions, découvrir ce qui est bon, critiquer ce qui ne l’est pas, et ainsi bien remplir les deux fonctions essentielles de la presse : l’information et la critique.

C’est lui — le Président Hô Chi Minh — qui a montré l’exemple en posant de telles exigences. Sur les pages de la presse, en particulier dans le journal Nhân Dân, sous le pseudonyme C.B, il a régulièrement publié de nombreux articles valorisant les personnes exemplaires, les bonnes pratiques, et les méthodes efficaces dans la construction du nouveau régime par le peuple.

Il soulignait également les insuffisances à corriger dans les activités des différents niveaux, secteurs et localités. Parmi les thèmes qu’il a abordés à plusieurs reprises : le maintien de l’ordre public, la prévention des inondations et des tempêtes, la campagne du Nouvel An pour planter des arbres, les comportements à encourager ou à blâmer dans la mise en œuvre d’un mode de vie nouveau, l’épargne pour bâtir le socialisme, et la lutte pour la réunification nationale.

Le Président Hô Chi Minh assiste le 12 janvier 1967, à Hanoï, au Congrès d’émulation des Jeunes volontaires engagées dans la résistance contre les Américains. Photo d’archives

Le Président Hô Chi Minh assiste le 12 janvier 1967, à Hanoï, au Congrès d’émulation des Jeunes volontaires engagées dans la résistance contre les Américains. Photo d’archives

Dans son œuvre célèbre Rectifier les méthodes de travail (en octobre 1947), le Président Hô Chi Minh rappelait : « Dans toutes les circonstances, les membres du Parti et les cadres doivent toujours s’efforcer de travailler, de lutter, d’apprendre pour élever leur niveau culturel, intellectuel et politique »

Le journaliste doit cultiver en permanence une éthique révolutionnaire

Dès 1927, dans son ouvrage « La voie révolutionnaire » — reconnu comme Trésor national — Nguyen Ai Quoc avait défini les qualités essentielles d’un révolutionnaire :

Vis-à-vis de soi-même :
Être travailleur et économe.
Être aimable sans être égoïste.
Savoir corriger ses fautes.
Être prudent sans timidité.
Aimer poser des questions.
Faire preuve de patience.
Avoir l’esprit de recherche.
Agir dans l’intérêt public, sans égoïsme.
Ne pas rechercher la renommée, ni être arrogant.
Faire ce que l’on dit.
Garder fermement ses convictions.
Savoir se sacrifier.
Ne pas être avide de biens matériels.
Savoir garder les secrets.

Vis-à-vis des autres :
Être tolérant envers les individus.
Être strict avec le collectif.
Être prêt à enseigner les autres.
Être franc sans être impulsif.
Savoir observer les gens.

Dans le travail :
Analyser soigneusement les situations.
Prendre des décisions fermes.
Être courageux.
Respecter l’organisation.

Le Président Hô Chi Minh lisant le journal Nhân Dân dans la base de Viet Bac. Photo d’archives.

Le Président Hô Chi Minh lisant le journal Nhân Dân dans la base de Viet Bac. Photo d’archives.

Bien que la terminologie actuelle ait quelque peu évolué par rapport au langage d'il y a un siècle, ces principes restent tout à fait pertinents aujourd'hui. Chaque cadre et membre du Parti peut s'en imprégner et les appliquer personnellement.

Il en va de même pour les cadres et membres du Parti qui travaillent dans le journalisme. Les qualités morales et le caractère des journalistes font partie de ces principes généraux, et au-delà, la moralité et le caractère des cadres qui rédigent des articles de presse comportent également des exigences spécifiques à la déontologie professionnelle et de la fonction publique. 

Le Président Hô Chi Minh utilisait souvent les termes « Cán bộ viết báo » (cadre rédacteur de presse) ou « Người làm báo » (journaliste) au lieu de « Phóng viên » (reporter) lorsqu'il abordait les questions relatives aux ressources humaines dans le journalisme. Cette simplicité dans le choix des mots en dit long sur le style du journaliste numéro un et leader de la révolution vietnamienne. Lors du troisième Congrès de l'Association des Journalistes le 8 septembre 1962, il a souligné : « Les cadres journalistes sont aussi des soldats révolutionnaires. La plume et le papier sont leurs armes acérées. Pour accomplir leur noble mission, les cadres journalistes doivent cultiver la moralité révolutionnaire ». 

Dans le développement et le perfectionnement des qualités des révolutionnaires, le Président Ho Chi Minh a particulièrement insisté sur les vertus de diligence, d'économie, d'intégrité, de probité et d'impartialité (cần, kiệm, liêm, chính, chí công vô tư). Il a maintes fois répété cette expression dans ses écrits et discours. 

Ces anciens concepts, issus du Confucianisme, ont été associés par lui aux missions de la résistance et de la construction nationale, acquérant ainsi un contenu moderne et révolutionnaire. Les critères de diligence, d'économie, d'intégrité, de probité et d'impartialité sont des normes morales, des objectifs de perfectionnement pour chaque Vietnamien patriote, mais chaque cadre et membre du Parti doit en être un exemple.

L’Oncle Hô avec les cadres et reporters du journal Su That, prédécesseur du Journal Nhân Dân, en 1951. Photo d'archive.

L’Oncle Hô avec les cadres et reporters du journal Su That, prédécesseur du Journal Nhân Dân, en 1951. Photo d'archive.

Le Président Hô Chi Minh a toujours insisté sur ces critères, car : « Dans toute action, nous n'avons qu'un seul but : servir nos compatriotes, servir la Patrie. Nous n'avons qu'un seul principe : l'impartialité » [7]. Par la suite, il a encore souligné à plusieurs reprises, dans de nombreux écrits et discours l'éthique du cadre révolutionnaire, la nécessité d'élever la moralité révolutionnaire et d'éradiquer l'individualisme. 

Pour les journalistes, cette exigence est d’autant plus cruciale qu’ils ont aussi pour mission d’exercer les fonctions sociales de la presse en transmettant les informations au public : refléter la réalité, formuler des critiques, orienter l’opinion, anticiper les évolutions et organiser les débats. 

Selon le Président Hô Chi Minh, la manière la plus efficace pour progresser dans le journalisme est de s’entraider dans la critique et l’autocritique. Il affirmait : « La critique et l’autocritique (en italique dans l’original) sont des armes indispensables et extrêmement aiguisées. Elles nous aident à corriger nos erreurs et à valoriser nos qualités. C’est grâce à leur bon usage que notre Parti et notre peuple progressent sans cesse. Il en va de même pour la presse ». 

La critique doit être sérieuse, fondée, responsable, et appuyée sur des faits. Elle doit s’exercer dans un esprit sincère, constructif, dans le but de « soigner les maux pour sauver les hommes ». Il ne faut pas critiquer à la légère, sans assumer ses responsabilités.

Cultiver le talent tout en forgeant la vertu

La culture vietnamienne s’est développée sur une civilisation agricole plurimillénaire. Cette culture, bien qu’empreinte de nombreuses fiertés, présente encore des limites, des lacunes qui ne sont pas entièrement surmontées. Reconnaître à la fois ses forces et ses faiblesses, tout en préservant les traditions et cultivant les qualités morales, implique également de s’instruire et de se mettre à jour continuellement afin d’améliorer ses compétences. Car cultiver la vertu doit aller de pair avec le développement des talents. 

À partir de la réalité de la révolution, le Président Hô Chi Minh n’a cessé de souligner l’importance pour un cadre révolutionnaire de parfaire à la fois ses qualités morales et ses capacités professionnelles. Le renforcement global des compétences permet d’accroître l’efficacité du travail, d’éviter les erreurs dues à l’immaturité ou au manque de maîtrise des connaissances scientifiques. L’apprentissage est une tâche permanente, exigeant un effort inlassable de chacun. 

Pour le Président Hô Chi Minh, l’apprentissage est un long chemin sans fin, une échelle sans dernier échelon. L’acquisition de nouvelles connaissances afin de suivre le rythme du progrès civilisationnel est indispensable. Les journalistes, avant même d’entrer en action, doivent maîtriser les sciences et les technologies de pointe pour bien exercer leur métier. Ils doivent aussi être des personnes cultivées, au sens large du terme. 

Le Président Hô Chi Minh a précisé : « L'apprentissage et l'élévation du niveau personnel doivent contribuer à servir le peuple et la révolution. L'étude doit porter la signification “Tous pour chacun et chacun pour tous” et non pour des motivations personnelles. Le perfectionnement sous tous les aspects pour posséder à la fois vertu et talent constitue un devoir quotidien. Chaque cadre révolutionnaire doit réunir pleinement vertu et talent, aucun aspect ne pouvant faire défaut, car “

Avoir du talent sans vertu rend inutile, mais avoir de la vertu sans talent rend toute tâche difficile”. Pour les journalistes, les exigences de qualité morale et de caractère doivent être placées au même niveau que la maîtrise professionnelle ».

Lors du IIIe Congrès de l'Association des journalistes du Vietnam, le Président Hô Chi Minh a affirmé : « Les journalistes sont aussi des combattants révolutionnaires. La plume et le papier constituent des armes tranchantes » (8 septembre 1962).

Lors du IIIe Congrès de l'Association des journalistes du Vietnam, le Président Hô Chi Minh a affirmé : « Les journalistes sont aussi des combattants révolutionnaires. La plume et le papier constituent des armes tranchantes » (8 septembre 1962).

Forger la personnalité et les qualifications des journalistes

En ce qui concerne la personnalité, le dictionnaire vietnamien en donne une définition concise : « Personnalité : caractères et qualités d’une personne ». Dans la psychologie, la personnalité est l’ensemble des traits et caractéristiques qui définissent un individu et le distinguent des autres. Elle se manifeste à travers des relations d’une personne avec les autres, ses comportements et ses interactions avec la collectivité, la société et le monde naturel environnant. Elle évolue tout au long de la vie, dans le passé, le présent et même l'avenir. 

La personnalité représente une valeur construite et formée durant toute l'existence humaine en société. Chaque personne a sa propre personnalité unique, ce qui la rend différente de toutes les autres.  

Le Président Hô Chi Minh a toujours prêté une grande attention au développement des qualités et de la morale révolutionnaires des journalistes vietnamiens. 

Selon le Président Hô Chi Minh, la personnalité du journaliste révolutionnaire vietnamien doit s’enraciner dans les qualités morales et éthiques fondamentales du cadre révolutionnaire. Sur cette base solide, s’édifient les exigences déontologiques de la profession journalistique, que chaque journaliste se doit de respecter strictement et de cultiver avec constance. 

De son vivant, le Président Hô Chi Minh a, à plusieurs reprises, souligné les exigences, les critères ainsi que les principes que chaque journaliste révolutionnaire vietnamien doit saisir et s’efforcer de mettre en pratique. Grand journaliste lui-même, Hô Chi Minh a laissé un exemple éclatant de moralité, de talent et de droiture, que chaque rédacteur se doit de suivre au quotidien. Chaque article de presse doit refléter le niveau de compétence, les convictions ainsi que les qualités et traits personnels du journaliste, incarnant ainsi sa personnalité. 

Afin de produire des écrits ancrés dans la réalité sociale,  le Président Hô Chi Minh soulignait que les journalistes devaient, avant toute chose, définir clairement le sujet, le public destinataire et l’objectif de leurs propos ou de leur écriture. Ce n’est qu’en précisant ces éléments qu’ils peuvent choisir la forme d’expression et le mode de rédaction les plus adaptés, en vue de servir efficacement le but poursuivi.

Dans son discours prononcé lors du 3e Congrès de l’Association des Journalistes du Vietnam, le 8 septembre 1962, le Président Hô Chi Minh a posé les questions étroitement liées que tout journaliste devrait se poser :

« Chaque fois que l’on écrit un article, il faut se demander :

– Pour qui écrit-on ?

– Dans quel but écrit-on ?

– Comment écrire de manière claire, concise et accessible au plus grand nombre ?

Une fois l’article rédigé, il convient de le faire relire et corriger par ses camarades. » 

Le sujet, le public destinataire et l’objectif déterminent la manière de s’exprimer. Une forme d’expression adéquate permet au contenu de rester fidèle au sujet, adapté au public visé et conforme à l’objectif poursuivi. Répondre avec justesse et précision à ces questions témoigne de la personnalité et de l’éthique professionnelle du journaliste.

(Hô Chi Minh : Œuvres complètes)

Le Président Hô Chi Minh offre des fleurs à Phan The Hung, caméraman du Studio de la Télévision, à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, le 1er mai 1968.

Selon le Président Hô Chi Minh, pour bien servir le peuple et être utile à la société, chaque article de presse doit satisfaire à des critères fondamentaux, notamment la véracité.

La vérité est l’exigence première qu’il posait tant dans la parole que dans l’écrit. Cette exigence ne concerne pas seulement les journalistes, mais s’applique également à l’ensemble des cadres et membres du Parti.

Il rappelait souvent : « Il faut écrire ce qui est vrai, ne pas inventer », ou encore « il ne faut pas parler à la légère », « tant qu’on n’a pas enquêté, pas étudié, pas compris clairement, il ne faut ni parler, ni écrire ».

Chaque discours, chaque écrit, chaque reportage doit prendre sa source dans la réalité vivante de la vie, avec des chiffres, des détails, des images et des témoignages vérifiés et sélectionnés. Un bon article doit apporter au lecteur et à l'auditeur un volume d'informations élevé et précis. L'authenticité confère une grande force de persuasion aux articles de presse auprès du public. C'est aussi un facteur important qui forge la « marque » du journaliste, de la chaîne, du journal ou du site d'information. 

- La concision est une exigence assez élevée dans la manière de parler et d'écrire. Selon Hô Chi Minh : « Être concis signifie être soigné, clair, avec un début, une fin, un contenu pratique, percutant et sûr. »

Le caractère concis et succinct des discours et des écrits se manifeste clairement dans le style d'Hô Chi Minh, qui est un héritage et un développement de la sagesse orientale. C'est aussi le résultat du travail assidu de perfectionnement de sa part, dès ses débuts dans l'activité politique et le journalisme révolutionnaire. Ce processus de formation s'est poursuivi sans relâche jusqu'à son dernier article.

Le style n'est pas seulement un style. Le style, c'est l'homme. Le journaliste vit et affirme sa valeur auprès des lecteurs par ses œuvres journalistiques. Le style journalistique révèle également la personnalité du journaliste. Apprendre et s'exercer pour mieux parler et mieux écrire est aussi un processus d'amélioration progressive de ses propres valeurs. Par son style journalistique unique, le grand journaliste Hô Chi Minh a enseigné de nombreuses choses à des générations de journalistes révolutionnaires vietnamiens en matière d'écriture et de prise de parole.

- Être clair, et facile à comprendre. Les idées et les messages de l'article doivent être transmis aux auditeurs, aux spectateurs et aux lecteurs avec des images et des mots familiers, qu'il s'agisse de problèmes concrets de la vie quotidienne de combat et de travail, simple ou de grandes questions nationales ou mondiales. 

Pour parler et écrire de manière claire, simple et facile à comprendre, selon Hô Chi Minh, il faut avant tout « apprendre la manière de parler des masses » afin d'adopter une manière de parler et d'écrire que les masses acceptent comme étant la leur.

La simplicité et la clarté du style journalistique du Président Hô Chi Minh trouvent leur origine dans sa compréhension profonde de l’essence des choses, dans son attachement aux traditions nationales, dans sa connaissance intime de la vie du peuple, jusqu’à son empathie pour la sensibilité et la manière de penser des Vietnamiens.

Pour écrire et s’exprimer de manière claire, simple et accessible, Hô Chi Minh soulignait aussi qu’il fallait combattre les travers consistant à « faire savant », à abuser de mots compliqués ou de termes étrangers. Lorsque des mots étrangers sont devenus familiers, « vietnamisés », il est justifié de les employer. Dans le cas contraire, leur usage est inapproprié. Il en donnait des exemples très parlants : on dit « độc lập » (indépendance) et non « đứng một » (se tenir seul), ou encore on utilise le terme « du kích » (guérilla) et non « đánh chơi » (combattre pour s’amuser)…

Quant à l’abus de mots étrangers, même lorsqu’ils sont utilisés correctement, cela peut être nuisible ; et si, en plus, ils sont employés à tort selon l’expression populaire « dốt hay nói chữ » (les ignorants aiment employer des mots érudits), les dégâts sont encore plus grands, car cela conduit à une transmission erronée du savoir. Les exemples de ce travers sont courants dans la presse actuelle et méritent d’être corrigés : confusion entre « điểm yếu » (faiblesse) et « yếu điểm » (point stratégique), interprétation erronée de « cứu cánh » comme « une aide de secours » (?), usage arbitraire de mots mêlant sino-vietnamien et vietnamien populaire comme « cát tặc » (pilleur de sable), « quặng tặc » (pilleur de minerais), « vàng tặc » (pilleur d’or), ou encore le recours automatique à des expressions sans réflexion, telles que « góa phụ » (veuve), « thăm quan » (visite officielle)...

Le Président Hô Chi Minh avec des journalistes à Diem Mac, province de Thai Nguyen, en 1947. Photo : Musée national d’histoire du Vietnam

Le Président Hô Chi Minh avec des journalistes à Diem Mac, province de Thai Nguyen, en 1947. Photo : Musée national d’histoire du Vietnam

Le Président Hô Chi Minh écrivait dans la presse, faisait du journalisme avant tout pour servir la révolution.

Sa carrière journalistique s’est toujours inscrite dans sa grande œuvre révolutionnaire, indissociable de celle-ci, avec pour unique objectif : libérer la nation, transformer la société, émanciper l’être humain.

Le journalisme révolutionnaire vietnamien est intimement lié à la mission de servir la Patrie et le peuple. Le grand « sujet » du journalisme aujourd’hui - pour reprendre les mots de Hô Chi Minh - c’est l’œuvre de redressement national, de développement rapide et durable du pays, de renforcement du statut national et de défense de la souveraineté, afin que toute la nation progresse avec confiance vers une nouvelle ère.

Les nouvelles missions dans cette étape nouvelle exigent des journalistes qu’ils s’exercent sur tous les plans, qu’ils s’élèvent eux-mêmes afin de posséder à la fois l’intégrité morale, la vertu et le talent, et qu’ils perfectionnent leur personnalité pour contribuer pleinement aux grands objectifs de la nation.

Les réflexions de Hô Chi Minh sur les finalités, les principes, le rôle et les devoirs du journalisme révolutionnaire, ainsi que sur l’éthique, les qualités et la personnalité des journalistes engagés dans la révolution, demeurent vivaces dans nos mémoires. Son exemple de journaliste continue d’inspirer et d’éclairer le chemin de celles et ceux qui exercent aujourd’hui ce métier.

Publicatiobn : le 12 juin 2025
Contenu : Ngo Vuong Anh & Tuyet Loan
Dessin : Dang Nguyen
Photos : Journal Nhân Dân VNA & archives