Après 30 ans d’inscription au patrimoine naturel mondial (1994-2024), la baie d’Ha Long a été gérée, protégée et exploitée efficacement, devenant ainsi une ressource inestimable du Vietnam en général et de la province de Quang Ninh en particulier. Comment évaluez-vous les efforts de Quang Ninh pour préserver la baie d’Ha Long ?

Au cours des 30 dernières années, la province de Quang Ninh a fait preuve d’un engagement remarquable en faveur de la préservation des valeurs universelles exceptionnelles (VUE) de la baie d’Ha Long.

 Grâce à des stratégies de gestion globales et à l’intégration de la conservation du patrimoine dans les politiques de développement, la province a élevé la baie d’Ha Long au rang de symbole mondialement reconnu de l’identité naturelle et culturelle du Vietnam.

La collaboration avec l’UNESCO et des experts internationaux a joué un rôle clé dans l’application d’approches de gestion intégrée qui répondent aux normes mondiales de conservation.

 Ces efforts protègent non seulement le site, mais le positionnent également comme fondement d’une croissance économique durable, le tourisme étant un moteur clé.

La collaboration entre les autorités provinciales et les communautés locales, ainsi que le respect des lignes directrices de l’UNESCO, constituent également une référence pour d’autres régions.

Pour le système actuel du patrimoine naturel mondial, quel rôle et quelle importance joue la baie d’Ha Long ?

La baie d’Ha Long est un site emblématique du Réseau mondial du patrimoine naturel, démontrant l’interaction entre les processus géologiques et une biodiversité unique.

Le site du patrimoine est un symbole d’une beauté naturelle exceptionnelle et d’une importance géologique, avec des milliers de montagnes et d’îlots calcaires vieux de millions d’années. 

Ce site abrite également un écosystème diversifié qui se compose d’espèces marines uniques, contribuant aux efforts internationaux de préservation de la biodiversité.

Il dispose non seulement de valeurs naturelles exceptionnelles, mais est également étroitement lié au patrimoine culturel de la communauté locale, démontrant une relation harmonieuse entre l’homme et la nature.

Il sert de modèle pour les travaux de préservation de la biodiversité et des merveilles naturelles dans le monde entier et en Asie du Sud-Est en particulier.

La reconnaissance de la baie d’Ha Long en tant que patrimoine naturel mondial affirme l’importance de la coopération internationale dans la préservation des merveilles naturelles, la promotion des initiatives transfrontalières et la sensibilisation à la protection du patrimoine mondial.

La province de Quang Ninh a élaboré un nouveau plan directeur pour la gestion et la préservation de la baie d’Ha Long à long terme et avec des ajustements annuels. L’accent est mis sur la lutte contre la destruction des paysages naturels, la garantie du bien-être social, la promotion des valeurs culturelles des villages de pêcheurs au service du développement du tourisme communautaire et la sensibilisation de la population locale à préservation du patrimoine. Comment évalueriez-vous les efforts du Vietnam dans la préservation du patrimoine de la baie d’Ha Long ? Quels sont les points forts du Vietnam dans ce domaine, d’après vous, en comparaison avec d’autres pays ?

L’UNESCO considère les efforts du Vietnam dans la préservation de la baie d’Ha Long comme un exemple pour la préservation d’autres patrimoines mondiaux.

L’intégration des ajustements annuels à votre plan directeur reflète une approche dynamique et votre priorité accordée à la préservation du patrimoine et au développement durable.

La communauté locale est un facteur clé dans les efforts du Vietnam visant à préserver le patrimoine.

En faisant du patrimoine culturel une attraction touristique, le Conseil de gestion de la baie d’Ha Long a réussi à préserver les pratiques culturelles traditionnelles, mais aussi à promouvoir la responsabilité de la communauté locale dans la préservation du patrimoine. Les mesures visant à assurer le bien-être social et à préserver les valeurs culturelles des villages de pêcheurs traduisent la détermination du Vietnam à créer un équilibre entre l’exploitation des valeurs économiques et culturelles du patrimoine.

La promotion de l’écotourisme a contribué à accélérer la croissance économique et le développement durable, ainsi qu’à protéger la biodiversité et la santé des écosystèmes. Cela témoigne d’une relation harmonieuse entre la préservation du patrimoine et les progrès socio-économiques. 

Comparé à d'autres pays, le Vietnam se distingue par la participation créative des parties prenantes et par la priorité accordée à la conservation pour assurer une durabilité à long terme.

Limiter le tourisme de masse et se concentrer sur des activités touristiques durables doivent être la priorité absolue de la baie d'Ha Long et des autres sites du patrimoine mondial.

Le défi majeur en matière de conservation de la culture et du patrimoine réside dans l'augmentation du nombre de touristes, la dégradation de l'environnement et la protection du paysage naturel... À l'avenir, la province de Quang Ninh mettra en œuvre plusieurs projets pour offrir aux visiteurs davantage de moyens de découvrir la nature fascinante de la baie d'Ha Long. Face à ces défis, selon vous, que devons-nous faire pour améliorer encore la conservation ?

Pour renforcer le tourisme durable à la baie d'Ha Long, les mesures suivantes peuvent être envisagées : Élaborer des politiques de gestion des visiteurs plus strictes, y compris des limitations sur la capacité d'accueil des touristes et des bateaux.

Encourager les activités touristiques respectueuses de l'environnement, éliminer les plastiques à usage unique et promouvoir l'énergie verte dans les transports.

Renforcer le cadre juridique pour les entreprises opérant dans la baie afin d'assurer le respect des objectifs de conservation.

Développer des expériences touristiques basées sur la culture et la créativité, reflétant les valeurs du site du patrimoine, et favoriser un lien plus profond entre les visiteurs et le patrimoine. 

Par ailleurs, il est nécessaire d’investir dans les campagnes d’éducation pour sensibiliser les touristes et les parties prenantes locales à l’importance de la protection des valeurs exceptionnelles universelles de la zone patrimoniale.

Il est impératif d’assurer une structure de gouvernance efficace pour une gestion intégrée de la région, garantissant une coordination optimale entre les différentes parties prenantes.

Il convient également de renforcer la coopération internationale pour partager les meilleures pratiques et soutenir des projets durables.

Pourriez-vous proposer des recommandations visant à préserver et valoriser efficacement le patrimoine de la baie d’Ha Long et de l’archipel de Cat Ba ?

L’UNESCO recommande d’établir un cadre de gestion unifié pour la baie d’Ha Long et l’archipel de Cat Ba afin d’assurer la cohérence des efforts de conservation.

En ce qui concerne la recherche scientifique, il est nécessaire d’investir dans des études sur la biodiversité pour orienter les stratégies de conversation et mettre en valeur les richesses écologiques de la région de manière régulière.

Dans le même temps, il faut promouvoir un tourisme durable en élaborant des plans de gestion détaillés, intégrant conversation et développement, ce qui garnatira un équilibre entre les intérêts économiques et la préservation de l’environnement.

Il est essentiel de développer des stratégies de gestion rigoureuses des flux de visiteurs et de concevoir des produits et services touristiques qui offrent des expériences enrichissantes, fondés sur les valeurs patrimoniales du site.

Autonomiser les communautés locales en leur offrant des formations sur le tourisme écologique, l’artisanat traditionnel et l’hôtellerie, afin de renforcer la préservation culturelle et leur participation à l’économie.

Il est crucial de mettre en œuvre des politiques encourageant le développement du tourisme vert grâce à des infrastructures respectueuses de l’environnement et à des réglementations strictes en matière de protection environnementale pour les opérateurs.

Élargir les programmes de formation communautaire pour accroître la participation des populations locales aux efforts de conservation et au développement du tourisme durable.

En termes de sensibilisation, il est nécessaire de développer des initiatives éducatives mettant en avant l’importance écologique et culturelle de la baie, en ciblant à la fois les publics locaux et internationaux.

En outre, il est indispensable de tirer parti de la coopération avec des organisations mondiales de conservation pour obtenir des financements et une expertise technique.

 Les stratégies de gestion doivent être régulièrement mises à jour en fonction des découvertes scientifiques et des contributions des parties prenantes, afin de relever les défis émergents et d’assurer une conservation à long terme.