« Réorganiser le territoire national »

Une révolution, de la volonté du Parti au cœur du peuple, et l’aspiration à une ère de l’essor

Le mandat du XIIIᵉ Congrès du Parti communiste du Vietnam (PCV) a été un mandat riche en émotions, laissant une empreinte historique difficile à effacer. Il a été marqué par une révolution visant à rationaliser l’appareil organisationnel de l’ensemble du système politique. L’opinion publique a qualifié cette démarche de « réorganisation du territoire national », une entreprise ardue, complexe, sensible et sans précédent.

Nguyen Hoa Binh

Membre du Bureau Politique, vice-secrétaire permanent du Comité du Parti
Vice-Premier ministre permanent du gouvernement, a accordé une interview au journaliste du VGP

Monsieur le vice-Premier ministre permanent, à l’heure du bilan d’un mandat qui touche à sa fin, l’opinion publique estime que l’un des faits marquants les plus saillants du mandat du XIIIᵉ Congrès du PCV est la réussite de la révolution de rationalisation de l’appareil organisationnel de l’ensemble du système politique. Pourriez-vous dresser un panorama des résultats les plus notables après près d’un an de fonctionnement selon le nouveau modèle organisationnel ?

Le vice-Premier ministre permanent Nguyen Hoa Binh :

Comme le soulignent les journalistes et l’opinion publique, en mettant en œuvre la Résolution No 18 du Comité central du PCV, nous avons véritablement mené une révolution organisationnelle.

Le peuple parle d’une « réorganisation du territoire national ». Je considère que cette expression est à la fois très imagée et parfaitement juste.

Il ne s’agit pas d’une simple juxtaposition mécanique d’unités administratives, mais bien d’une révolution à objectifs multiples, inédite, qui marque un tournant historique et jette des bases solides pour une ère de développement prospère du pays.

J’ai eu l’occasion d’échanger avec de nombreux dirigeants et experts internationaux, et tous reconnaissent que peu de pays sont capables de mener une telle révolution, et qu’en réalité, très rares sont ceux qui y sont parvenus.

Après près d’un an de mise en œuvre, malgré les difficultés inévitables des premiers temps, lorsque « le sillon n’est pas encore droit », nous pouvons affirmer avoir obtenu dix résultats majeurs :

Nguyen Hoa Binh, membre du Bureau Politique, secrétaire général adjoint permanent du Comité du Parti et vice-Premier ministre permanent du gouvernement. Photo : VGP/Nguyen Hoang.

Nguyen Hoa Binh, membre du Bureau Politique, secrétaire général adjoint permanent du Comité du Parti et vice-Premier ministre permanent du gouvernement. Photo : VGP/Nguyen Hoang.

Premièrement, la création d’un vaste espace de développement économique. La réorganisation des unités administratives a permis de valoriser au maximum les atouts de chaque région économique. Nous avons façonné des pôles urbains de grande envergure, à l’image de Hô Chi Minh-Ville (au Sud du Vietnam) : une mégapole dont la taille économique équivaut aujourd’hui à celle de nombreuses grandes villes du monde, capable de rivaliser à armes égales sur la scène internationale.

Plusieurs localités autrefois pénalisées par un relief morcelé, essentiellement montagneuses comme les Hauts Plateaux du Centre (Tay Nguyen), disposent désormais, après réorganisation, d’un accès à la mer, créant ainsi une articulation nouvelle entre économie maritime et économie montagnarde.

Le premier résultat, et le plus important, réside dans la combinaison harmonieuse des atouts de différentes régions économiques : les plaines associées aux zones montagneuses, l’économie maritime articulée à l’économie forestière.

Cette approche a permis d’optimiser les avantages comparatifs et de valoriser pleinement les forces ainsi que l’espace de développement du pays.

Deuxièmement, les échelons intermédiaires inadaptés ont été supprimés de manière radicale.

Les autorités ont résolument éliminé des niveaux intermédiaires qui existaient depuis de nombreuses années.

Ce sont les structures dont la capacité à élaborer des politiques publiques était limitée et dont l’action au service direct de la population manquait d’efficacité et de proximité.

La suppression de ces échelons est donc devenue une exigence incontournable.

Concrètement, les réorganisations administratives ont permis de réduire de 46 % le nombre d’unités administratives de niveau provincial (29 provinces), de supprimer 100 % des unités administratives de niveau de district (696 unités) et de réduire de 66,9 % celles de niveau communal (6 714 unités).

Par ailleurs, l’ensemble des 30 directions générales a été dissous, plus de 1 000 directions et départements ont été supprimés, ainsi que plus de 4 400 services subordonnés, contribuant ainsi à un fonctionnement plus fluide et plus cohérent de l’appareil administratif.

Troisièmement, l’appareil du système politique a été réorganisé de manière scientifique, rationalisée et orientée vers l’efficacité et l’efficience.

Cette transformation ne s’est pas limitée au gouvernement, mais s’est étendue à l’ensemble du système politique, englobant les organisations politiques, le pouvoir législatif, les forces armées et les organisations de représentation sociale.

Les structures et organes aux fonctions similaires ont été fusionnés afin de réduire les chevauchements et d’améliorer l’efficacité opérationnelle.

À titre d’exemple, certaines structures chargées des relations extérieures ont été réorganisées, de même que celles en charge de la mobilisation sociale et de la communication politique, lorsque leurs missions se recoupaient.

Cette réorganisation scientifique a permis d’éviter les redondances et de mobiliser les ressources de manière optimale.

Quatrièmement, une réduction significative des effectifs a été menée de pair avec l’amélioration de la qualité du personnel.

Cet objectif, poursuivi depuis plusieurs mandats avec des avancées limitées, a connu une percée décisive.

À l’issue de cette réorganisation, l’ensemble du système politique, tant au niveau central que local, a vu ses effectifs diminuer d’environ 145 000 postes.

Cette évolution a offert une opportunité précieuse de rationaliser les ressources humaines, de mettre en œuvre des politiques sociales appropriées et d’encourager les agents dont la santé ou les capacités étaient limitées, ainsi que ceux d’un âge avancé, à bénéficier de régimes de retraite adaptés. 

Cela représente également un passage de relais générationnel significatif, marqué par la volonté des anciens de se retirer afin de laisser place à une nouvelle génération de cadres jeunes, compétents, formés de manière rigoureuse, prêts à assumer les responsabilités du développement national à l’ère nouvelle.

Cinquièmement, cette rationalisation permet d’économiser d’importantes ressources budgétaires pour les réaffecter à la protection sociale.

 Depuis des années, la réforme salariale était entravée par un appareil administratif pléthorique.

L’application de la Résolution 18 a contribué à alléger cette structure, avec une économie annuelle estimée à environ 39 000 milliards de dongs de dépenses courantes.

Ces ressources sont redirigées vers la protection sociale et l’amélioration du bien-être de la population.

Immédiatement après la réduction des effectifs, le Bureau politique a décidé d’utiliser ces économies, en les combinant avec d’autres ressources du budget de l’État (comme les recettes fiscales supplémentaires ou la réduction des dépenses), pour financer des mesures telles que l’exonération des frais de scolarité, la construction d’écoles dans les zones frontalières ou encore le renforcement du système de santé.

Le total des dépenses sociales sur le mandat écoulé a dépassé les 1 000 000 milliards de dongs, témoignant de l’efficacité et de la portée sociale de cette politique.

Le vice-Premier ministre permanent Nguyen Hoa Binh s’est rendu dans la commune de Duc Trong (province de Lam Dong) le 30 juin 2025 et a collaboré avec les autorités locales à l’organisation et au fonctionnement du Centre de services administratifs publics.

Le vice-Premier ministre permanent Nguyen Hoa Binh s’est rendu dans la commune de Duc Trong (province de Lam Dong) le 30 juin 2025 et a collaboré avec les autorités locales à l’organisation et au fonctionnement du Centre de services administratifs publics.

Depuis des années, la réforme salariale était entravée par un appareil administratif pléthorique.

L’application de la Résolution 18 a contribué à alléger cette structure, avec une économie annuelle estimée à environ 39 000 milliards de dongs de dépenses courantes.

Ces ressources sont redirigées vers la protection sociale et l’amélioration du bien-être de la population. Immédiatement après la réduction des effectifs, le Bureau Politique a décidé d’utiliser ces économies, en les combinant avec d’autres ressources du budget de l’État (comme les recettes fiscales supplémentaires ou la réduction des dépenses), pour financer des mesures telles que l’exonération des frais de scolarité, la construction d’écoles dans les zones frontalières ou encore le renforcement du système de santé.

Sixièmement, la réforme vise également à bâtir une administration de proximité, plus réactive aux besoins des citoyens.

Pour la première fois, des centres administratifs modernes, équipés de technologies avancées, ont été installés au niveau communal (communes et quartiers).

Des fonctionnaires qualifiés sont désormais affectés directement aux communes, avec des exigences plus élevées en matière de gestion locale et de services à la population.

Les résultats montrent une nette amélioration des capacités de service des administrations locales.

Septièmement, cette réorganisation crée un levier fort pour la transformation numérique.

 Pour fournir un service public moderne, indépendant des frontières administratives et fonctionnant 24h/24, la digitalisation devient incontournable.

Cette contrainte structurelle oblige toutes les strates de l’administration – du centre aux localités – à accélérer leur transformation numérique, améliorer leur efficacité et s’adapter aux nouveaux modèles de gouvernance. 

Huitièmement, il est important de renforcer le bloc de la Grande Union nationale.

Dans une nouvelle unité administrative, nous combinons à la fois les régions de plaine et les régions montagneuses, les zones côtières et les zones de delta.

Cet arrangement crée les conditions permettant aux régions économiques fortes de partager leurs avantages et de soutenir les zones plus défavorisées.

La responsabilité de l'organisation du PCV et de l'administration locale est de réduire l'écart de développement, consolidant et renforçant ainsi le bloc de la Grande Union nationale pour qu'il soit de plus en plus soudé.

Neuvièmement, il est nécessaire de renforcer le potentiel de défense et de sécurité nationales.

La mise en place des forces de police au niveau des communes aide à maîtriser la situation, à résoudre les conflits dès la base et à protéger la vie paisible de la population.

Simultanément, la réorganisation des forces armées en fonction des nouvelles unités administratives contribue également à accroître le potentiel de défense nationale, à élever la capacité de défense et à protéger fermement la souveraineté de la Patrie.

Dixièmement, il est important d’améliorer la compétitivité nationale.

En général, lorsque chaque commune et chaque province se renforce avec une économie élargie et un soutien mutuel, cela crée une force synergique pour l'ensemble de l'économie.

Cette synergie de puissance issue des localités après la réorganisation est la fondation pour élever le statut et la compétitivité du pays sur la scène internationale.

Bien entendu, « tout début est difficile », et les premiers jours de fonctionnement ne peuvent éviter les ajustements et les dysfonctionnements.

Mais en observant la tendance générale selon laquelle la situation s'améliore progressivement et que l'indice de satisfaction de la population est en constante augmentation, nous avons le droit de croire en l'avenir.

Il s’agit d’une motivation pour continuer à faire des efforts, à surmonter les défis, et à rendre l'appareil opérationnel plus fluide et plus efficace, dans l'objectif de servir la population et de développer le pays.

Le vice-Premier ministre Nguyen Hoa Binh, a effectué une visite de travail dans la commune de Duc Trong, dans la province de Lam Dong (dans les Hauts Plateaux du Centre), sur l'organisation et le fonctionnement du Centre de services administratifs publics le 30 juin 2025.

La révolution de la « réorganisation du territoire » est une tâche extrêmement difficile. Cependant, cette fois, elle a été menée du niveau central au niveau local en très peu de temps. Pour résoudre un problème aussi difficile, sensible et sans précédent en si peu de temps, comment avons-nous réussi à nous surpasser ? Et quelles leçons en ont été tirées ?

Le vice-Premier ministre permanent Nguyen Hoa Binh :

C’est une excellente question, qui touche exactement aux préoccupations qui nous tiennent le plus à cœur. Ce succès n’est pas arrivé par hasard ; il a été obtenu au prix de sueur, d’efforts considérables et même de sacrifices d’intérêts personnels.

À partir de cette expérience vivante et éprouvante, dix grandes leçons ont été tirées, qui ne servent pas seulement à mettre en œuvre cette politique, mais également de nombreuses autres initiatives.

Premièrement, il faut une pensée stratégique et une vision dépassant le temps présent. Pour mener une telle révolution

Il faut une vision et une réflexion exceptionnelles.

Il faut le courage d’éliminer ce qui est obsolète et a existé pendant de nombreuses années.

La réalité montre que les modèles anciens, même s’ils ont été efficaces par le passé, révèlent désormais leurs limites dans la nouvelle ère.

Par conséquent, il est nécessaire d’adopter une pensée globale, audacieuse et à long terme pour réussir.

Deuxièmement, placer l’intérêt du pays et du peuple au-dessus de tout.

Lors de l’élaboration de grandes politiques, c’est le principe suprême.

Cette leçon, bien qu’elle ne soit pas nouvelle, prend ici une signification capitale.

Chacun éprouve de l’affection pour sa région natale, chacun souhaite que sa localité devienne un centre urbain et souhaite préserver le nom de sa commune, de son district ou de sa province.

Mais si l’on ne privilégie pas l’ensemble et que l’on ne voit pas l’intérêt général du pays, on ne pourra pas réussir.

 Il faut placer le service aux citoyens au centre de toute action, en en faisant la mesure de référence, afin d’organiser un appareil gouvernemental véritablement proche du peuple et au service du peuple, comme c’est le cas aujourd’hui.

Le vice-Premier ministre permanent Nguyen Hoa Binh s’est rendu dans la commune de Duc Trong (province de Lam Dong) le 30 juin 2025 et a collaboré avec les autorités locales à l’organisation et au fonctionnement du Centre de services administratifs publics.

Le vice-Premier ministre permanent Nguyen Hoa Binh s’est rendu dans la commune de Duc Trong (province de Lam Dong) le 30 juin 2025 et a collaboré avec les autorités locales à l’organisation et au fonctionnement du Centre de services administratifs publics.

Troisièmement, rester ancré dans la réalité, affronter franchement les limites et avoir le courage de les surmonter. Notre système organisationnel a existé pendant 70 à 80 ans et a déjà démontré son efficacité ». 

Entrant dans une nouvelle phase, de nombreuses insuffisances sont apparues au grand jour.

Par exemple, certaines missions sont assumées par deux ou trois organismes aux fonctions et attributions similaires ; de nombreuses structures organisationnelles jouent en réalité un rôle intermédiaire, ajoutant des échelons supplémentaires.

 La multiplication des directions générales, départements, services et bureaux a contribué à alourdir l’appareil.

La leçon à en tirer est qu’il faut oser identifier et affronter ces défis et ces limites, et avoir le courage de les éliminer pour réussir.

À défaut, si l’on reste dans la complaisance, l’évitement ou le calcul d’intérêts particuliers, il sera très difficile de remédier à des faiblesses et des dysfonctionnements persistants depuis de nombreuses années.

Quatrièmement, il est indispensable de faire preuve d’une très forte détermination politique et d’une action résolue.

Pour mener une révolution que tous les pays ne sont pas en mesure de réaliser, cette détermination doit partir des plus hautes instances du pouvoir : le Comité central du PCV, le Bureau Politique, l’Assemblée nationale, le gouvernement…

L’action doit être véritablement énergique ; l’hésitation, les calculs et les atermoiements font manquer les opportunités.

Lors de la phase décisive, le Bureau Politique et le gouvernement se sont réunis chaque semaine pour faire le point et accélérer la mise en œuvre.

Cette méthode constitue une nouveauté : agir du sommet vers la base, le niveau central donnant l’exemple pour que les échelons inférieurs suivent, mobilisant l’ensemble du système politique.

Cela a permis de corriger la faiblesse longtemps constatée d’« orientations justes, mais d’une mise en œuvre insuffisante ».

Cinquièmement, il convient de promouvoir la force de la grande union nationale et de créer un large consensus.

Face à des missions difficiles et sensibles, la principale leçon est de préserver l’unité au sein du Parti, du système politique et de la population. La responsabilité doit être partagée.

Dans les faits, cette orientation a bénéficié d’un large soutien populaire dès sa promulgation.

On peut affirmer que cette révolution a renforcé la confiance du peuple envers le PCV. La population y adhère pleinement et la soutient résolument.

Sixièmement, il faut respecter strictement la direction du Parti ainsi que la discipline et l’ordre.

Une fois une orientation juste arrêtée, elle doit être appliquée rigoureusement, en paroles comme en actes, conformément aux résolutions et à la loi.

Les dirigeants évoquent souvent le principe de « un appel, une réponse unanime ».

Si chacun agit à sa manière, sans suivre une direction commune, l’échec est inévitable.

Le respect de la discipline du Parti, notamment pour garantir les délais et l’achèvement des missions dans les temps impartis, constitue ainsi une leçon essentielle. 

Lorsqu’une orientation juste est définie, elle doit être strictement appliquée, en paroles et en actes, conformément aux résolutions et à la loi.

Comme le soulignent souvent les dirigeants, il s’agit d’un principe de mobilisation unanime : si chaque entité agit différemment, sans avancer dans la même direction, l’échec est inévitable.

Septièmement, bien mener le travail politique, idéologique et de communication.

Cette révolution touche directement aux personnes, à chaque cadre, fonctionnaire et citoyen.

Les fusions administratives entraînent des changements de noms de villages, de communes, des distances domicile-travail plus longues…, affectant directement la vie quotidienne.

C’est pourquoi le travail idéologique doit précéder, afin de susciter compréhension et partage, du sein du Parti vers l’ensemble de la population.

Les cadres et les membres du Parti doivent être conscients que travailler est une mission, mais que partir en retraite ou cesser ses fonctions pour rendre l’appareil plus rationalisé constitue également une mission.

Ce n’est qu’en menant correctement le travail idéologique que le consensus peut être obtenu. Dans cette tâche, la presse et les médias ont joué un rôle particulièrement important.

Huitièmement, il est indispensable de mettre en place une politique de « recrutement et de valorisation des talents ».

La rationalisation de l’appareil à grande échelle impose une exigence claire : la structure se réduit, mais les capacités et la qualité des équipes doivent augmenter.

Par conséquent, parallèlement à la réduction des effectifs, il faut des politiques attractives pour attirer et sélectionner des talents animés par l’esprit de dévouement.

En définitive, l’être humain demeure le facteur déterminant de l’efficacité du fonctionnement de l’appareil gouvernemental.

Comme le disait l’adage ancien : « Les talents sont l’énergie vitale de la nation » ; pour disposer de tels talents, il faut revitaliser l’éducation et adopter des politiques de valorisation et de fidélisation des véritables compétences.

Neuvièmement, le perfectionnement des institutions et du cadre juridique doit ouvrir la voie en amont.

Les orientations du PCV doivent être immédiatement institutionnalisées par le droit.

L’Assemblée nationale a modifié la Constitution ainsi que les lois sur l’Organisation de l’Assemblée nationale, du gouvernement et des administrations locales.

Le Gouvernement a, de son côté, élaboré une série de décrets.

Cet ensemble juridique crée un cadre légal solide permettant à la révolution de se dérouler dans les limites de l’État de droit.

Le fait que les institutions précèdent facilite également la mobilisation et l’allocation des ressources nécessaires.

Même si les premiers temps de mise en œuvre du nouveau cadre institutionnel ne peuvent être parfaits d’emblée, cette réalité est acceptée afin de procéder à des ajustements continus, au plus près de la pratique.

Dixièmement, investir des ressources à la hauteur, de manière ciblée et priorisée.

Une entreprise d’une telle ampleur nécessite des ressources considérables, mais l’essentiel réside dans le choix des domaines d’investissement.

La leçon à retenir est la nécessité d’établir des priorités claires et d’investir de façon scientifique et méthodique dans des « axes » bien identifiés.

L’une de ces priorités est l’investissement dans les infrastructures numériques afin de bâtir une société numérique et une administration numérique.

Grâce à cette orientation pertinente, des résultats remarquables ont été obtenus ces derniers temps : la majorité des démarches administratives des citoyens est désormais traitée sur des plateformes numériques.

Il s’agit d’une avancée majeure dans l’édification du gouvernement numérique pour mieux répondre à la population.

Le vice-Premier ministre permanent du gouvernement, Nguyen Hoa Binh, a effectué, le 30 juin 2025, une visite de travail dans la commune de Duc Trong (province de Lam Dong), consacrée à l’organisation et au fonctionnement du Centre de services administratifs publics.

Le mandat du XIIIᵉ Congrès national du PCV s’est déroulé dans un contexte marqué par de nombreuses difficultés et défis ; pourtant, nous les avons surmontés et avons obtenu des résultats sans précédent. Ces succès sont le fruit de la direction et des orientations fermes, clairvoyantes et déterminées du PCV. En tant que membre du Bureau politique, Monsieur le vice-Premier ministre permanent, pourriez-vous préciser comment le rôle moteur du Parti s'est manifesté afin de créer le consensus et de diffuser cet esprit de détermination à l’ensemble du système politique comme à toute la société afin de parvenir à ces réussites ?

Vice-Premier ministre permanent Nguyen Hoa Binh :

Je partage pleinement et profondément cette analyse. Ayant participé directement aux prises de décisions stratégiques du Comité central du PCV et du Bureau Politique au cours de cette période tumultueuse, je comprends parfaitement cette vérité fondamentale : toutes les victoires de la révolution vietnamienne, des triomphes glorieux de l'histoire aux avancées majeures d'aujourd'hui, sont le fruit de la direction éclairée et habile du Parti.

Le rôle du PCV comme « noyau dirigeant » durant cette période historique se manifeste clairement à travers trois aspects fondamentaux : 

Premièrement, en matière de vision et de ligne politique : le Parti a fait preuve d’une vision stratégique d’une ampleur exceptionnelle, à la hauteur des exigences de notre époque.

Afin de préparer le pays à entrer dans une « nouvelle ère », celui de l’essor de la nation, le Parti ne s’est pas contenté de répondre aux enjeux immédiats.

Il a opéré une transformation profonde de sa pensée, se rapprochant des standards de gouvernance les plus avancés au niveau mondial.

La décision récente de mener une véritable révolution dans l’organisation de l’appareil institutionnel en constitue la démonstration la plus éclatante.

Elle est l’aboutissement d’un esprit d’innovation assumé, du courage de regarder la réalité en face et de la détermination à éliminer les structures obsolètes pour bâtir un avenir prospère.

Sans une vision à long terme et une fermeté politique solide du Parti, nous aurions difficilement pu élaborer des politiques aussi novatrices et d'une telle importance historique.

Le PCV a fait preuve d'une vision stratégique d’une ampleur exceptionnelle, à la hauteur des exigences de notre époque. Pour préparer le pays à entrer dans une « nouvelle ère », celui de l’essor de la nation, le Parti ne s’est pas limité à la gestion des problèmes immédiats.

Le PCV a conduit une transformation profonde de sa réflexion, se rapprochant des standards les plus avancés de gouvernance dans le monde.

La décision récente de mener une véritable révolution dans l’organisation de l’appareil institutionnel en constitue la démonstration la plus éloquente.

Deuxièmement, en ce qui concerne les modalités de mise en œuvre et les nouveaux facteurs introduits, il s’agit du point saillant de ce mandat.

Le rôle central du PCV ne se limite pas à l’adoption de résolutions justes et éclairées. Il se manifeste surtout par une action déterminée, fidèle au principe selon lequel les paroles doivent aller de pair avec les actes.

Nous avons assisté à un changement fondamental dans la manière d’agir : le niveau central montre l’exemple en agissant en premier, les échelons inférieurs suivent. Chaque étape est menée avec rigueur et efficacité.

La large diffusion et le fort consensus social observés récemment trouvent leur origine dans la détermination et l’exemplarité du Comité central du PCV, du Bureau Politique et du Secrétariat du Comité central du PCV.

Il convient de souligner en particulier le rôle du camarade secrétaire général du PCV To Lam, véritable « architecte en chef », qui a su insuffler une puissante source d’inspiration, tracer la voie à suivre et maintenir la flamme de la détermination au sein de l’ensemble du système.

Troisièmement, c’est la fermeté et la solidité face aux difficultés et aux défis.

Le contexte actuel exige plus que jamais une affirmation forte du rôle dirigeant central du Parti.

Nous sommes non seulement soumis à la pression d’atteindre une croissance élevée à deux chiffres afin de concrétiser l’aspiration à « un peuple prospère et à un pays puissant », de conduire la nation vers un développement florissant et vigoureux, garantissant au peuple une vie aisée et heureuse ; mais nous devons également faire face, de manière régulière et continue, à des situations imprévues dans un monde en perpétuelle mutation, instable et difficile à prévoir.

 Il peut s’agir de catastrophes naturelles extrêmes, de pandémies sans précédent ou encore de bouleversements géopolitiques rapides et imprévisibles.

L’ensemble de ces facteurs exerce un impact direct, quotidien et permanent sur tous les aspects de la vie politique et sociale du pays, imposant une exigence pressante : la « barre » tenue par le Parti doit être véritablement ferme.

C’est précisément par son calme, sa lucidité et sa capacité de décision que le Parti constitue un point d’appui solide pour la confiance populaire, rassemblant les cœurs et transformant les défis en opportunités.

Le Parti est véritablement le pilote sûr et résolu, le noyau décisif de toutes les victoires, conduisant le pays à surmonter les épreuves et les obstacles, à avancer avec assurance et à s’élancer vers une nouvelle ère.

Nous vous remercions, Monsieur le vice-Premier ministre permanent !

Publication : le 15 décembre 2025
Contenu : Nguyen Hoang/VGP
Dessin : NDEL