À 9h40 le même jour, après avoir utilisé des mortiers contre la position défensive directement exposée de la 19e compagnie, du 16e bataillon et du 141e régiment, l'ennemi envoya un peloton (environ 30 soldats européens et africains) pour attaquer la ligne de tranchée 1. Le chef de peloton, Dung, ordonna à ses troupes de stopper l'attaque ennemie.
Profitant du moment où nous concentrions nos forces pour combattre avec le peloton de soldats européens et africains et où les obus d'artillerie pleuvaient, l'ennemi envoya secrètement une compagnie de parachutistes (environ 80 à 90 soldats) et deux chars pour s'approcher de la ligne de tranchée 1 et ouvrirent simultanément le feu sur la 19e compagnie. Ils ont repris les postes de surveillance et les positions du Peloton 1. Nos troupes organisèrent des contre-attaques, et ce n'est qu'à 16h40 le même jour que nous réussîmes à reprendre nos positions.
La bataille du 16e bataillon fut féroce, nos troupes et l'ennemi se disputèrent le carrefour de l'aéroport. Le 16e bataillon tua 63 soldats ennemis, endommagea deux véhicules militaires, blessa des centaines de soldats ennemis, repoussé les attaques ennemies et maintenu la position défensive au carrefour de l'aéroport de Diên Biên afin que les autres unités militaires puissent creuser des tranchées pour resserrer le siège.
Du côté ennemi, il envoya deux camions transportant des soldats, des barbelés et des mines anti-personnelles pour renforcer les forces en défense au carrefour de l'aéroport. Le lieutenant-colonel Bigeard estima la force restante à un total de 2 100 hommes. La partie française dut mobiliser des troupes des unités non attaquées au service de la force de contre-attaque
Le même jour, le général Navarre envoya à la France un rapport sur la situation militaire en Indochine. Selon lui, la contre-attaque générale de notre armée eut lieu huit mois plus tôt que prévu. Il proposa au gouvernement français de procéder à un cessez-le-feu avant de négocier, ou bien de mener des négociations mais sans le cessez-le-feu. Dans le même temps, il a recommandé de préparer un nouveau corps de combat français avec du matériel américain, pour mener une nouvelle guerre avec des moyens plus importants.