L’année 2022 marque le 45e anniversaire du partenariat Vietnam - UNESCO, pourriez-vous résumer les efforts du Vietnam au sein de l'UNESCO au cours des dernières années ?
Le Viet Nam est un modèle de coopération fructueuse avec l'UNESCO. Il a rejoint notre Organisation en 1976, immédiatement après sa réunification et un an avant de rejoindre les Nations Unies.
Nous avons construit depuis une relation très solide. Nous avons développé de nombreux projets ensemble des sciences – deux centres de formation et de recherche en mathématique et en physique ont été lancés en 2021 ; en faveur de l’éducation et notamment de l’éducation des filles ; et bien entendu aussi en faveur de la culture, avec 8 sites inscrits au Patrimoine mondial et 13 éléments sur la liste du Patrimoine culturel immatériel.
Le Viet Nam est aussi un membre actif du Conseil Exécutif de l’UNESCO, auquel il a été élu en 2021 pour quatre ans.
Quels sont les défis et avantages pour promouvoir ces relations de coopération Vietnam - UNESCO dans le temps à venir pour atteindre les objectifs millénaires et le développement durable du monde entier ?
Dans un contexte de croissance économique rapide, le Viet Nam a su fonder son modèle de développement sur des investissements très importants dans l'éducation.
Il a également pris des engagements concrets pour protéger le patrimoine en tant que pilier de son identité et de son développement.
Dans ces deux domaines, il faut maintenir les efforts, mais les progrès sont importants en vue d’atteindre les Objectifs de développement durable des Nations Unies.
L’un des plus grands défis qui se posent à présent est à mes yeux celui du dérèglement climatique.
C’est un défi mondial, qui implique une mobilisation de tous nos Etats membres.
L’UNESCO met à leur disposition un certain nombre de solutions, en particulier le programme L’Homme et la Biosphère, créé en 1975 et qui fut précurseur du concept de développement durable.
Ce programme vise à trouver un équilibre, une forme d’harmonie, entre les activités humaines et l’environnement.
Ces dernières années, le Viet Nam a beaucoup investi dans cette voie, et il compte aujourd’hui 11 réserves de biosphère de l’UNESCO.
Il est aussi très positif que le pays se soit doté en juillet dernier d‘une stratégie nationale sur le dérèglement climatique qui fixe un cap à horizon 2050.
Vous allez effectuer une visite officielle au Vietnam du 5 au 7 septembre. Pourriez-vous dévoiler vos attentes lors de cette tournée ?
J’aurais le plaisir de me rendre au Nord et au Centre du pays, pour des visites et des réunions de travail notamment dans les domaines de l’éducation et de la culture.
À Hanoi, je rencontrerai le Premier ministre et visiterai le lycée Ngô Si Liên qui fait partie du réseau des écoles associées de l'UNESCO.
À Ninh Binh, nous célébrerons le 50e anniversaire de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO et le 35e anniversaire de sa ratification par le Vietnam.
Je visiterai le complexe paysager de Tràng An, inscrit au Patrimoine mondial en 2014, qui est un bel exemple de conservation de l’environnement et de tourisme durable.
Enfin, je me rendrai à Hué, dont les monuments sont aussi inscrits au patrimoine mondial, où l’UNESCO a contribué à plusieurs chantiers de restauration.
J’aurais aimé me rendre également dans le Sud : il y a tant à voir au Viet Nam qu’il me faudra revenir.
Chacun de ces temps sera l’occasion de faire un point d’étape sur nos projets de coopération et de définir les nouvelles actions à engager pour mettre en œuvre le Mémorandum de Coopération que j’ai signé avec le gouvernement vietnamien en novembre 2021, lors de la venue du Premier ministre au siège de l’UNESCO à Paris.
Fondée en 1945, l'UNESCO s'emploie à renforcer la coopération entre les pays dans les domaines de l'éducation, de la science et de la culture pour garantir le respect de la justice, de l'État de droit, des droits de l'homme et des libertés fondamentales accessibles à tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de la religion.
Mme Audrey Azoulay, ancienne ministre française de la Culture et de la Communication, a été élue 11e Directrice générale de l'UNESCO en novembre 2017.
Après avoir terminé son premier mandat (novembre 2017 - novembre 2021), elle a été réélue pour un second mandat en novembre 2021.