Une contribution diplomatique cruciale et immense
Présidée par l’ambassadeur Ha Kim Ngoc, ancien vice-ministre des Affaires étrangères, cette session a réuni de nombreux délégués nationaux et internationaux.
Lors de cette session dédiée au thème « La contribution de la diplomatie à la fin de la guerre, au rétablissement de la paix et à la réunification nationale », l’ancien ministre des Affaires étrangères Nguyen Dy Nien a souligné que la victoire militaire avait été la condition essentielle pour mener des négociations.
« Nous ne pouvions pas avoir l’avantage à la table des négociations sans victoire sur le champ de bataille. Et sans les Accords de Paris, nous n’aurions pas eu la victoire du 30 avril 1975 », a-t-il déclaré.
Selon lui, les diplomates, sous la direction du Parti, ont été extrêmement actifs, habiles, proactifs et n’ont cessé d’exercer des pressions, forçant l’adversaire à faire des concessions.
Les Accords de Paris représentent l’apogée des négociations pour mettre fin à la guerre dans l’histoire de la diplomatie vietnamienne. Nguyen Dy Nien a souligné que la Conférence de Paris s’est distinguée par quatre records majeurs :
1. Il s’agit de la conférence la plus longue de l’histoire : 4 ans, 8 mois et 16 jours, avec plus de 200 réunions officielles, 45 réunions bilatérales, 500 conférences de presse et des milliers d’interviews.
2. C’était une négociation d’une extrême intensité, tendue et cruciale.
3. Elle a bénéficié d’un large soutien de l’opinion publique mondiale, ce qui a accru la pression sur la délégation adverse, notamment les États-Unis, et a renforcé notre position diplomatique.
4. Et le point le plus important : l’obtention de victoires fondamentales, parmi lesquelles la reconnaissance par les États-Unis et d’autres pays de l’indépendance, de l’unité et de l’intégrité territoriale du Vietnam, stipulée dans l’article 1 du chapitre 1 de l’Accord de Paris.
Il a également souligné que l’aspect clé pour la libération du Sud et l’unification nationale fut la fin de la guerre et le retrait des troupes étrangères du Vietnam.
Cette conférence a ouvert un nouveau paysage politique, militaire et stratégique pour la libération nationale.
Il a qualifié l’apport de la diplomatie de « particulièrement important, immense et héroïque ». Cinquante ans plus tard, la joie demeure intacte, renforcée par le fait que le pays a atteint l’unité nationale et une prospérité remarquable.
Depuis la fin de la guerre, le Vietnam a rétabli ses relations diplomatiques avec les États-Unis, élevant le partenariat au plus haut niveau stratégique. Le message du 50e anniversaire de la réunification ne s’adresse pas seulement au Vietnam, mais à l’ensemble du monde.
« Quelle que soit la violence ou la tension d’un conflit, une solution pacifique peut toujours être trouvée. J’espère que le Vietnam et les autres nations du monde connaîtront à l’avenir la paix, l’indépendance, la liberté et le bonheur », a déclaré Nguyen Dy Nien.
Un rôle de premier plan dans la période d’après-guerre
Lors de la même session, Madame Latana Siharaj, vice-ambassadrice du Laos au Vietnam, a présenté une communication intitulée « Le point de vue du Laos sur le rôle de la diplomatie vietnamienne dans la résolution des conflits et le développement post-conflit ».
Elle a affirmé que la victoire du 30 avril 1975 avait marqué le début d’une ère nouvelle pour le Vietnam : celle de l’indépendance, de l’unité et du développement.
La reconstruction nationale, la préservation des acquis révolutionnaires et le développement progressif du pays n’ont pas été des tâches aisées. La diplomatie vietnamienne a toujours joué un rôle clé, en tant que front pacifique.
Du point de vue du Laos, la diplomatie vietnamienne a exercé un rôle pionnier et flexible dans l’après-guerre, sur plusieurs plans :
Elle a contribué de manière significative à la résolution des conflits par des moyens pacifiques, fondés sur le respect de la souveraineté et des intérêts légitimes des parties, en particulier sur la question des frontières après la guerre.
Dans un contexte d’embargo et d’isolement, elle a su briser cet isolement, mobiliser les relations extérieures et obtenir le soutien international.
Elle a favorisé la normalisation des relations avec les États-Unis, l’adhésion à l’ASEAN, la signature de nombreux accords de libre-échange, s’imposant comme une diplomatie ouverte au développement.
La diplomatie vietnamienne a aussi illustré une forte cohésion nationale, affirmant sa responsabilité sur les scènes régionales et internationales, tout en restant solidaire envers ses amis, notamment le Laos, sur la base du principe « aider les autres, c’est s’aider soi-même ».
« Nous apprécions les contributions concrètes du Vietnam au développement économique du Laos. L’amitié spéciale entre nos deux pays, née pendant la lutte, se poursuit dans la paix et le développement. La diplomatie joue ici un rôle de premier plan », a affirmé Mme Siharaj.
Elle a conclu en soulignant que la diplomatie vietnamienne est non seulement un outil de politique étrangère, mais aussi un pilier pour préserver la paix, résoudre les conflits et favoriser le développement.
« La diplomatie vietnamienne fait preuve d’intelligence, de principes et d’humanité, sachant allier rigueur et souplesse dans l’intérêt commun. Les succès accumulés en témoignent ».