Le 3 mai 1954 : l’armée française mobilisa des renforts pour sauver Diên Biên Phu

Le 3 mai 1954, l’armée française mobilisa des renforts. La 2e compagnie du 1er bataillon de parachutistes coloniaux, 100 canons de 57 mm et environ 400 mitrailleuses lourdes furent largués à Diên Biên Phu. Le porte-avions Bois Belleau accosta au port de Hai Phong.
Un groupe de personnes avec des charrettes servant les lignes de front. Photo : VNA.
Un groupe de personnes avec des charrettes servant les lignes de front. Photo : VNA.

Dans l’article « La coordination de l’interzone de Viet Bac avec le front de Diên Biên Phu » (Actes de la Conférence scientifique : « La Victoire de Diên Biên Phu et l’œuvre d’édification et de défense de la patrie vietnamienne socialiste », publié en 2024 par la Maison d’édition de l’Armée populaire, le lieutenant-général Nguyen Hong Thai écrivit :

Face aux besoins urgents de la mission de soutien à la campagne de Diên Biên Phu, le Comité du Parti de l’interzone de Viet Bac publia une directive « Protéger les routes militaires », encourageant les militaires et la population à remplir leur rôle de l’arrière en coordination avec le front principal de Diên Biên Phu.

Le commandement de l’interzone de Viet Bac a confié à chaque localité en charge la tâche de préserver et de réparer les routes intraprovinciales. Avec des efforts constants, l’armée et la population de l’interzone de Viet Bac ont fait 2 368 876 journées de travail pour construire plus de 1 600 km de routes et 214 ponts d’une longueur de 2 482 m.

L’ensemble de l’interzone compta jusqu’à 36 519 personnes qui travaillèrent sur le front. De nombreuses familles comptaient trois générations partant à la guerre ensemble. Les habitants issus de différentes ethnies à Viet Bac ont fait don de l’argent pour acheter plus de 6 000 vélos, formant ainsi une « Armée de transporteurs en vélos » pour procéder au transport de vivres et du matériel pour servir le front de Diên Biên Phu.

Parallèlement à cela, la population a mobilisé 4 680 tonnes de riz, 454 tonnes de viande, 113 tonnes de haricots et 800 tonnes de légumes pour ravitailler le front. Des groupes de « travailleurs civiques », composés de personnes âgées, de jeunes, de filles et de garçons venus des zones montagneuses, étaient présents jour et nuit aux points de rassemblement des routes n° 1 et n° 3 pour recevoir des aides humanitaires des pays alliés et les transporter vers le champ de bataille.

* À la page 78 du livre « Des aveux tardifs » publié en 2004 à la Maison d’édition de Hanoi, Marcel Bigeard (plus tard général, puis Secrétaire d’état auprès du ministre de la Défense français) écrivit : « Les gens entraînés par le Général Giap sont vraiment de merveilleux guerriers ! Les contre-attaques vietnamiennes ont bloqué notre artillerie, nos mortiers ne pouvaient plus tirer. »