Le parc national de Cat Tiên est divisé en deux aires, Cat Lôc au nord et Nam Cat Tiên au sud, avec 71.920 hectares de forêts, de plaines et de marais dans le sud Viet Nam et abrite de nombreux oiseaux et mammifères. Le rhinocéros de Java existe encore dans la zone Lôc Cat, qui est la dernière population de cette espèce sur le continent asiatique.
On peut trouver au sein du parc bien d'autres mammifères tels que bon nombre de primates (l'endémique gibbon à joues jaunes), l'éléphant d'Asie, le gaur ainsi que le tigre. On trouve également plusieurs variétés d'oiseaux tels que l'éperonnier de Germain, la brève d'Elliot ainsi que l'endémique perdrix à collier.
La faune du parc comprend 500 espèces de mammifères répertoriées, plus de 360 espèces d'oiseaux, 120 espèces de reptiles et d'amphibiens et 130 espèces de poissons d'eau douce. Le parc abrite également environ 440 espèces d'insectes.
Histoire
Le parc national de Cat Tiên était au départ 3 parc séparés. En 1978, Le Nam Cat Tiên et Tây Cat Tiên obtiennent le statut de réserve protégée. Après la découverte d'une population de rhinocéros de Java, Cat Lôc est classée comme réserve de rhinocéros en 1992. Les 3 zones fusionnèrent pour former un seul parc en 1998. Le parc a énormément souffert lors de la guerre du Vietnam quand il a été aspergé d'herbicides tels que le défoliant agent orange.
Ecosysteme de Cat Tiên
Les scientifiques vietnamiens ont identifié 5 grandes zones de végétation dans le parc national de Cat Tiên:
(1) La forêt tempérée sempervirente composée d'arbres tels que : Dipterocarpus alatus, Dipterocarpus intricatus, Dalbergia alatus, Dalbergia mammosa, Pterocarpus macrocarpus et Afzelia xylocarpa.
(2) La forêt tempérée décidue composée d'arbres à feuilles qui tombent pendant la saison sèche, notamment : Lagerstroemia calyculata, Tetrameles nudiflora, Anogeissus acuminata.
(3) La forêt mixte d'arbres et de bambou. C'est en fait un secteur où pousse un couvert forestier secondaire suite à l'exploitation forestière, les incendies ou encore après l'usage des pesticides pendant la guerre. On y retrouve notamment : Mesua sp. (Clusiaceae), Lagerstroemia calyculata, Sindora siamensis et Xylia xylocarpa.
(4) Les zones de prédominance du bambou : Résultant d'activités humaines. Les forêts défrichées, puis abandonnées sont remplacées par des bambous qui normalement ne prédominent pas dans les zones sujettes aux inondations.
(5) Les zones marécageuses : le parc possède de vastes zones marécageuses ainsi que de grandes ressources en eau pure. Pendant la saison des pluies, la zone inondée dépasse les 2 500 hectares, en particulier à proximité des lacs (Bau Sau, Bau Bau Chim et Co).
Menaces et conservation
Parmi les nombreuses menaces qui pèsent sur le parc de Cat Tiên, les plus importantes sont la déforestation sauvage, l'empiètement agricole et le braconnage. Dans une enquête menée par l'IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), un grand nombre de mammifères et de primates vivant en Asie sont à grand risque d'extinction. Le WWF a indiqué que plus de 1 000 espèces nouvelles pour la science ont été enregistrées dans le sud-est de l'Asie et dans la région du Mékong de 1998 à 2008, mais que ces espèces sont toutes aujourd'hui menacées de disparaître.
Le World Wildlife Fund concentre particulièrement ses efforts sur la conservation des lieux et espèces en voie de disparition qui sont important pour l'équilibre de l'écosystème du parc. Le WWF Vietnam avait lancé un programme pilote visant à aider les personnes vivant dans la zone centrale du parc. L'accent est mis actuellement sur des solutions pratiques afin de préserver l'environnement et que l'homme et la nature puissent prospérer côte à côte.
Le Vietnam-Russia Tropical Centre (VRTC) travaille à Cat Tiên depuis le milieu des années 1990 (liée à des études écologiques dans les forêts de l'état Ma Da remontant aux années 1980). Le parc de Cat Tien est vu comme un site clé pour réaliser les objectifs de l'équipe, à savoir : les études sur l'écosystème tropical et la surveillance des changements (utilisation des terres etc...).
Nam Cat Tiên fournit une infrastructure pour les études scientifiques à long terme avec des spécialistes travaillant actuellement sur des sujets tels que : les amphibiens, l'écologie bactérienne, la botanique, les crustacés, les mammifères, l'ornithologie ainsi que la biologie des sols.
Le Wildlife At Risk (WAR) est une association qui débuta ses opérations en octobre 2008 en créant le "Cat Tiên Bear Sanctuary". Les arbres et arbutes de la zone sont protégés afin de fournir de l'ombre pour les ours noir d'Asie ou encore pour leur permettre de grimper comme c'est le cas dans leur environnement naturel. Au final, la plupart de ces ours seront transférés dans un sanctuaire plus grand dans la province de Kiên Giang.
Le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM) projet de conservation de bovidés sauvages travaille sur la gestion et les études génétiques dans le parc. L'association travaille surtout sur les bovidés tels que le banteng, le buffle et le gaur. Si pour ce dernier tout semble aller pour le mieux, il n'en est pas de même pour les deux autres dont aucun spécimen n'a pu être enregistré récemment.
L'association Forest Floor Lodge s'occupe essentiellement de la conservation de la forêt. Quand à la Winrock International, sa base d'activité se concentre essentiellement dans la plantation d'arbres en particulier le long des zones riveraines.
La faune de Cat Tiên
(i) Les mammifères
Au moins 25% des espèces de mammifères du monde sont en danger d'extinction et les primates asiatiques sont pour la plupart en danger critique. Une enquête menée par l'IUCN a démontré que la plus grande menace pour ces animaux est la perte de leur habitat. La nécessité de protéger et de conserver intact des sanctuaires tels que Cat Tien est devenue vitale. Le rhinocéros de Java, dont une petite population subsiste encore au sein du parc en est l'exemple type.
La forêt fournit un refuge pour bon nombre d'autres espèces menacées ou inhabituels tels que l'éléphant d'Asie, l'ours noir d'Asie, le sambar, la souris sylvestre, le cerf aboyeur, le léopard, le tigre (bien qu'aucune activité n'ai pu être enregistré ces dernières années), le pangolin de Malaisie, le porc-épic, le sanglier ou encore le banteng.
(ii) Les primates
La petite île de Dao Tiên sur la rivière Dong Nai est devenu le site d'un important centre de réhabilitation pour les grands singes. C'est l'un des rares endroits où l'on peut encore apercevoir le douc, le gibbon à joues jaunes, le loris lent pygmée, le macaque crabier.
(iii) Les oiseaux
Plusieurs espèces d'oiseaux sont recensées dans le parc national de Cat Tiên tels que le paon spicifère, le canard à ailes blanches, le faisan prélat, l'anhinga roux ou le torquéole de David. Plusieurs marabouts chevelus ont été observés et l'on pense que l'espèce doit nicher au centre des marais ainsi que le héron, la cigogne épiscopale et les canards qui sont fréquemment présents pendant la saison sèche pour nidifier.
La réserve est également riche en rapaces tels que le balbuzard pêcheur, le milan noir, le milan sacré, le pygargue à tête grise, le serpentaire bacha et plusieurs espèces de faucons.
(iv) Les reptiles et amphibiens
Le lac des crocodiles, dans la partie nord du parc de Cat Tiên, est une zone de reproduction pour le crocodile du Siam qui a été réintroduit en 2000. Parmi les autres reptiles, on compte également le varanus et un large éventail de serpents asiatiques. La cyclemmyde dentelée, le gecko tokay ou encore la rainette verte font également partie des habitants du parc.
(v) Les insectes
Le parc abrite environ 440 espèces de papillons tels que : Cyrestis nivea, Vindula dejone et Lexias dirtea.
Photo: Nhân Dân.