Les aspirations d’un ami cubain

La relation Vietnam-Cuba est une fraternité historique et une solidarité spéciale, forgées dans la lutte contre l’impérialisme et dans la construction du socialisme. Ce lien, que les deux pays considèrent comme un héritage inestimable, transcende les distances géographiques et les différences historiques ou culturelles.

Le premier vice-ministre cubain des affaires étrangères, Gerardo Peñalver Portal, accorde une interview au journal The World & Vietnam Report. Photo : baoquocte
Le premier vice-ministre cubain des affaires étrangères, Gerardo Peñalver Portal, accorde une interview au journal The World & Vietnam Report. Photo : baoquocte

La relation entre le Vietnam et Cuba est une fraternité historique et une solidarité spéciale, forgées dans la lutte contre l’impérialisme et dans la construction du socialisme. Ce lien, que les deux pays considèrent comme un héritage inestimable, transcende les distances géographiques et les différences historiques ou culturelles.

Dans un entretien accordé au journal The World & Vietnam Report le 24 juillet, à l’occasion de sa visite officielle et de la huitième consultation politique entre les ministères des affaires étrangères des deux pays, le premier vice-ministre cubain des Affaires étrangères, Gerardo Peñalver Portal, a rappelé que l’œuvre et la pensée du commandant Fidel Castro Ruz et du président Ho Chi Minh avaient jeté les bases de cette relation, aujourd’hui renforcée par les dirigeants des deux nations.

L’année 2025, proclamée Année de l’amitié Vietnam–Cuba, marque le 65ᵉ anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques et constitue, selon lui, une occasion de célébrer et d’enrichir cet héritage.

« Rien ne pourra entraver la volonté de nos deux Partis, de nos deux États et de nos peuples d’atteindre de nouveaux sommets dans une intégration mutuellement bénéfique et de renforcer la confiance en l’avenir de nos nations », a-t-il souligné.

Une coopération en plein essor

Soutenu par une vision commune du développement durable, le partenariat bilatéral s’est concrétisé dans des domaines clés tels que l’agriculture, les énergies renouvelables et la santé. Depuis l’entrée en vigueur de l’accord commercial bilatéral en avril 2020, les échanges ont fortement progressé, atteignant 134,7 millions de dollars sur les huit premiers mois de 2024, soit une hausse de 187 % par rapport à 2023.

Le Vietnam est désormais le premier investisseur asiatique à Cuba, avec au moins sept projets en activité, représentant plus de 160 millions de dollars d’engagements, concentrés principalement dans la zone spéciale de développement de Mariel.

La coopération agricole illustre particulièrement ce partenariat : depuis plus de dix ans, un programme de modernisation de la riziculture cubaine a permis de réhabiliter 4 700 hectares grâce à la technologie laser, de moderniser près de 6 000 kilomètres de canaux et de routes rurales, et d’introduire 25 variétés vietnamiennes de riz, dont certaines pourraient être commercialisées sous la marque « ViBa ».

La solidarité spéciale

En pleine pandémie de Covid-19, le Vietnam fut l’un des premiers pays à acquérir cinq millions de doses de vaccin cubain Abdala, auxquelles se sont ajoutées 150 000 doses données par La Havane. Les deux nations coopèrent également dans les biotechnologies et la production pharmaceutique, via des transferts de technologie, des formations et des essais cliniques. Des médecins cubains exercent encore aujourd’hui dans plusieurs hôpitaux vietnamiens, renforçant les échanges d’expertise médicale.

Le diplomate cubain a exprimé sa profonde gratitude pour les dons généreux accordés par le Vietnam à Cuba – en particulier le riz – qu’il considère comme une manifestation claire de la solidarité et du soutien du peuple vietnamien frère.

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L’ambassadeur du Vietnam à Cuba, Le Quang Long, en visite avec des experts dans un champ de riz à Cuba. Photo : VNA

Trois priorités pour l’avenir

Évoquant les orientations futures de la coopération bilatérale, le premier vice-ministre cubain des Affaires étrangères a formulé trois priorités majeures.

Premièrement, diversifier et moderniser la coopération économique dans des secteurs comme les énergies renouvelables, les télécommunications, l’industrie pharmaceutique et la production alimentaire. Le Vietnam dispose de capacités technologiques et financières, tandis que Cuba possède une main-d’œuvre hautement qualifiée et peut servir de porte d’entrée vers le marché latino-américain.

Deuxièmement, intensifier la coopération scientifique et agro-industrielle en s’appuyant sur les succès de la filière rizicole pour développer le café, le maïs ou l’aquaculture. Il convient également de consolider les programmes communs en biotechnologie, les échanges de chercheurs et les transferts de technologie.

Troisièmement, stimuler les échanges culturels et la mobilité des jeunes générations, via des programmes universitaires, artistiques et mémoriels. La coopération entre universités, les bourses d’études bilatérales, les programmes artistiques et les commémorations partagées contribueront à approfondir la compréhension et l’attachement des jeunes, dans l’esprit que Ho Chi Minh et Fidel Castro ont toujours encouragé.

Un soutien indéfectible

Le diplomate cubain insiste sur la nécessité de rapprocher les peuples, malgré la distance et les différences linguistiques : multiplier les vols, les circuits touristiques et les échanges artistiques afin que chacun découvre la culture et la nature de l’autre.

Convaincu que le Vietnam atteindra ses objectifs de développement, il rappelle qu’« à l’époque héroïque, le peuple cubain était prêt à donner jusqu’à son sang pour le Vietnam ». Aujourd’hui, Cuba restera, promet-il, « un appui sûr, un compagnon fidèle et solidaire ».

Symbole d’une solidarité internationale exemplaire, la relation Vietnam–Cuba continue de s’écrire comme une trame rouge traversant l’histoire, chaque avancée ouvrant de nouveaux horizons de développement durable dans un monde en mutation constante.

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