Yêu Têt 2025 (Aimer le Têt), un programme artistique annuel organisé par l’école Yêu Tiêng Viêt (Aimer le vietnamien) en Australie, s’est imposé comme un pont significatif, apportant la chaleur et l’esprit du Vietnam aux enfants vietnamiens du monde entier.
Yêu Têt 2025 est un pont reliant les Vietnamiens à travers le monde aux traditions culturelles de leur pays d’origine. Photo : baoquocte |
Cette année, pour la première fois depuis sa création il y a cinq ans, Yêu Têt s’est déroulé en format hybride : en présentiel à Brisbane (Australie) et en ligne via Zoom, permettant ainsi une large participation.
Un écho du pays pour ceux qui vivent loin
À Brisbane, Mai An et Hà An, deux sœurs vietnamiennes, ont accueilli avec enthousiasme la proposition de leur enseignante de participer à un spectacle artistique pour Yêu Têt. Avec leur mère, elles ont rapidement imaginé une performance mettant à l’honneur la musique traditionnelle vietnamienne.
Ainsi est née l’idée du quatuor à cordes « Tu tâu dàn dây 4A », regroupant quatre enfants vietnamiens de l’école Yêu Tiêng Viêt. Ensemble, ils ont choisi d’interpréter Bèo dat mây trôi (Les lentilles d’eau emportées, les nuages flottants), une chanson folklorique emblématique du Nord-Centre du Vietnam.
Le quatuor à cordes « Tu tâu dàn dây 4A » interprète « Bèo dat mây trôi ». Photo : baoquocte. |
Chaque membre du groupe partage une particularité : leurs prénoms commencent tous par la lettre « A ». Mai An et Tuong An jouent du violoncelle, tandis que Hà An et Tu Anh manient le violon. Pour accompagner leurs enfants, la mère de Mai An a arrangé elle-même une partition de piano, tandis que Mai An a réadapté les partitions de violoncelle initialement conçues pour l’alto.
Lorsque les notes du quatuor se sont élevées, l’espace a vibré d’émotion. Les harmonies subtiles entre les violoncelles et les violons ont transporté l’audience dans un voyage musical vers le Vietnam, ravivant dans les cœurs des expatriés un doux sentiment de nostalgie.
« C’est la première fois que je suis si émue en écoutant mes enfants jouer », confie la mère de Mai An. De son côté, le père de Tuong An souligne : « Bien que les enfants utilisent des instruments occidentaux, ils parviennent à capturer l’âme des chansons folkloriques vietnamiennes, ce qui est à la fois touchant et encourageant. »
La classe YTV51 a chanté ensemble la chanson « Rentrons à la maison ». Photo : baoquocte |
Une mosaïque culturelle
Loin de se limiter à Brisbane, Yêu Têt 2025 a réuni des enfants vietnamiens de différents pays, mettant en lumière la diversité des interprétations artistiques.
À Melbourne, les élèves de la classe YTV51 ont interprété en chœur la chanson Về nhà thôi nhé (Rentrons à la maison). Alex Quang Vinh, quant à lui, a choisi une approche moderne avec une reprise rap de Đi về nhà (Rentrer à la maison) de Den Vâu et JustaTee.
En France, à Metz, Élise Hà My a ébloui l’assistance avec une danse empreinte d’émotion intitulée Cai Têt. À Tokyo, Bao Châu a présenté l’art délicat de plier un serpent en papier, animal symbolique de l’année Ât Ty. À Penang (Malaisie), Chlóe Drolet a partagé un poème de Nouvel An qu’elle avait écrit elle-même.
À Brisbane, Hào Hiêp a interprété la chanson « Bonjour Vietnam » dans un mélange de trois langues : vietnamien, anglais et français. Ces performances, issues de multiples régions du globe, témoignent d’une grande créativité et d’un attachement profond à la culture vietnamienne.
Préserver l’esprit du Têt
Au-delà des spectacles, Yêu Têt 2025 a offert un espace pédagogique où les enfants ont découvert les coutumes du Nouvel An lunaire vietnamien, telles que les offrandes traditionnelles dédiées aux Génies du Foyer, la confection du banh chung et banh tet, ou encore le rituel des vœux et des étrennes.
Selon Hoàng Thu Thuy, cofondatrice de l’école Yêu Tiêng Viêt, l’objectif est de transmettre bien plus que la langue vietnamienne : « Nous souhaitons que les enfants ressentent l’esprit et les valeurs de notre culture. Voir leur enthousiasme et leur curiosité nous motive à poursuivre ces initiatives. »
Colette Chen-Ho et son père interprètent « Ngày Tết quê em » (Têt dans ma ville natale). Photo : baoquocte |
En fin de compte, Yêu Têt ne se résume pas à un événement festif. C’est aussi un vecteur essentiel pour renforcer l’identité vietnamienne auprès des jeunes générations à l’étranger, leur permettant de cultiver une fierté et un amour durables pour leurs origines.
Même loin du Vietnam, chaque rire, chaque larme d’émotion et chaque moment de partage lors de ces événements rappelle que l’héritage culturel vietnamien demeure vivant dans le cœur de ses enfants à travers le monde.