20 ans d’intervention au Vietnam, l’AFD accompagne le pays dans son développement

NhânDân en ligne - À l’occasion de la célébration des 20 ans de présence de l’AFD au Vietnam, le directeur de l’Agence française de développement (AFD) au Vietnam, Rémi Genevey, a accordé une interview au Journal Nhân Dân en ligne sur les réalisations de l’AFD et ses contributions au service du développement du pays.

Le directeur de l’AFD au Vietnam, Rémi Genevey. Photo: Minh Hanh/NDEL.
Le directeur de l’AFD au Vietnam, Rémi Genevey. Photo: Minh Hanh/NDEL.

Installée au Vietnam en 1994, l’AFD a déjà investi plus d’1,5 milliards d’euros dans ce pays, pour 75 projets. Le Vietnam demeure l’un des tous premiers partenaires de l’AFD. Le pays est un partenaire stratégique de la France et l’un des tous premiers bénéficiaires des financements accordés par l’AFD. L’aide de l’Agence est «déliée» et les marchés qu’elle finance font l’objet d’appels d’offres internationaux. Au cours de ces vingt années dernières, les projets réalisés par l’AFD ont contribué à la réduction de la pauvreté au Vietnam et à améliorer les conditions de vie de la population.

Ces 20 années dernières, les projets réalisés par l’AFD ont apporté des résultats, et ont contribué à renforcer l’amitié entre le Vietnam et la France. Pouvez-vous nous parler des succès de l’AFD au Vietnam?

Les succès de l’AFD au Vietnam sont en grande partie des succès du Vietnam. C'est-à-dire que je pense que l’AFD a apporté une contribution significative au développement de ce pays qui a atteint presque tous les objectifs du millénaire de l’ONU pour le développement, sauf une partie de l’objectif No6 sur le VIH/sida. Le Vietnam a surtout réussi à mettre un terme à la grande pauvreté, lui a permis un développement équilibré, qui n’a pas jusqu’à présent creusé de grands écarts sociaux au sein de la population, et l’AFD a pris sa place, notamment par ses interventions dans le secteur rural pendant les dix premières années d’interventions au Vietnam. L’essentiel de ces activités a concerné le secteur agricole et rural, et le secteur des infrastructures. Je pense que ces projets ont permis d’améliorer l’autosuffisance alimentaire et d’assurer à la population une alimentation de qualité et en quantité suffisante.

Le projet du bassin du Fleuve Rouge, 2e phase. Photo: François Carlet-Soulages/ AFD.

Le projet de formation professionnelle à Hô Chi Minh-Ville. Photo: Laurent WEYL/AFD.

Le projet de formation professionnelle à Hô Chi Minh-Ville. Photo: Laurent WEYL/AFD.

L’action de l’AFD au Vietnam a connu deux grandes phases depuis l’engagement de ses premières opérations il y a 20 ans. Une première phase pendant laquelle la demande vietnamienne et la contribution de l’AFD ont principalement porté sur le secteur rural et sur l’agriculture. Et une 2e phase au cours de laquelle le Vietnam, ayant pourvu à la satisfaction des besoins les plus immédiats, s’est engagé dans la voie du développement économique et industriel. Cette 2e phase, qui exige que le pays se dote des infrastructures nécessaires à une croissance accélérée, porte aujourd’hui, et depuis quelques années, sur l’accompagnement du développement urbain, et des secteurs productifs. Mais également sur la lutte contre les effets défavorables du développement économique, local et mondial, tel le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre, qui causent ce dernier. Les actions dans le domaine du climat sont appelées à se poursuivre encore longtemps. Puisque le Vietnam est un pays important en Asie et un pays peuplé, qui, en raison de son développement est voué à devenir un acteur de plus en plus important dans le réchauffement climatique, parce que son développement appelle à une consommation croissante d’énergie. Dans le même temps, le Vietnam est aussi exposé aux conséquences de ce phénomène, avec les risques qui pèsent sur les zones les plus basses du Vietnam, dont les deltas du Fleuve Rouge et du Mékong, où il existe un risque de la montée des eaux, entrainant des conséquences dommageables pour la surface agricole utile de ces deux grands deltas.

Le projet de la ligne haute tension Pleiku-My Phuoc-Câu Bông. Photo: Nicolas Cornet/AFD.

Comment estimez-vous la croissance économique du Vietnam?

Les défis de la croissance du Vietnam, c’est d’abord l’amélioration de la situation du secteur bancaire et la réduction du portefeuille des créances improductives portées par le système bancaire. Le Vietnam a créé un véhicule particulier pour sortir du bilan consolidé du secteur bancaire une partie des dettes compromises avec la VAMC (Compagnie de gestion des actifs du Vietnam), mais il faut que cela marche, et marchera d’autant mieux que la croissance sera au rendez-vous. La croissance cette année sera de l’ordre d’environ 5,5%. Je pense que le Vietnam préserve une performance satisfaisante, qui n’est peut être pas suffisante pour lui permettre de satisfaire ses souhaits de modernisation à court terme, mais c’est néanmoins à rythme tout à fait correct que le Vietnam peut encore améliorer, mais le pays doit veiller bien sûr à préserver ce qui a été obtenu depuis la dernière crise, à savoir, la baisse de l’inflation, la reconstitution des réserves en devise du pays, et je crois aussi qu’il va devoir veiller à réduire donc son déficit public qui est aujourd’hui de l’ordre de 5%, et contenir l’évolution de la dette publique.

Pour moi, il y a beaucoup d’éléments favorables dans l’évolution récente du Vietnam, comme toute économie s’ouvre des éléments de risques, l’état du système bancaire est probablement un élément de risque, mais je dirais que globalement la santé du Vietnam s’est améliorée et la récente décision d’une agence de notation Fitch, a amélioré la notation de la dette souveraine à long terme du Vietnam de «B+» à «BB-», qui est un indicateur favorable.

Vous travaillez au Vietnam depuis 14 mois. Êtes-vous satisfait du parcours accompli?

J’ai une longue carrière à l’AFD, et je connais un certain nombre de pays. J’ai toujours eu envie d’être affecté dans un pays asiatique, et ma situation actuelle correspondait à un souhait de ma part. Je suis actuellement très heureux d’être ici. Je trouve que l’AFD a vraiment fait un bon travail depuis vingt ans, et je suis pour ma part très fier de ce qui a été accompli par mes prédécesseurs.

Je vous remercie beaucoup pour vos réponses.

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