80e Fête nationale : « Je suis doué » – des mains meurtries à l’amour inconditionnel de la Patrie vietnamienne

En ce moment, Hanoï resplendit du rouge du drapeau national, les cœurs débordent de fierté alors que la nation entière se tourne vers le 80e anniversaire de la Fête nationale. Le projet « Tôi giỏi » (Je suis doué), fondé par Nguyen Van Phuc, est devenu un point fort de cette fête importante.

Photo : Kim Dung/Journal Nhân Dân.
Photo : Kim Dung/Journal Nhân Dân.

Dans cette ambiance, dans un petit atelier appelé l’« Hôpital du cuir », des pièces de maroquinerie ornées du drapeau national sont façonnées par des mains meurtries.

Ce n’est pas une simple maroquinerie, mais la preuve d’une force de vivre, d’une confiance en soi et d’un amour inconditionnel pour la patrie.

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Le projet « Tôi giỏi », fondé par Nguyen Van Phuc, est devenu un point fort de cette fête importante. Photo : Kim Dung/Journal Nhân Dân.

Nguyen Van Phuc, 34 ans, originaire de Thanh Oai (en banlieue de la capitale Hanoï du Vietnam), a grandi dans des circonstances difficiles. Son père est décédé quand il n’avait que 11 ans, laissant une lourde dette et obligeant ses sœurs à quitter l’école pour aider la famille.

À ce carrefour de la vie, Phuc a choisi la persévérance plutôt que l’abandon.

Dès la 7e année, le garçon frêle cirait des chaussures dans les rues de Hanoï, souvent en concurrence avec d’autres, méprisé, parfois même battu. Mais ces difficultés ont forgé sa volonté et lui ont donné une vision profonde de la valeur humaine.

Plus tard, lorsqu’il est devenu étudiant à l’Académie de journalisme et de propagande, puis journaliste de télévision, il a continué à cirer des chaussures le week-end. C’est pendant cette période que Phuc a appris les techniques d’entretien du cuir et a eu l’idée de créer un lieu qui soit à la fois une source de revenus et un espace à vocation humanitaire.

En 2018, il a décidé de quitter son travail de journaliste pour fonder l’« Hôpital du cuir », un établissement spécialisé dans la réparation, la restauration de maroquinerie et la formation professionnelle pour les personnes vulnérables, comme les enfants des rues, les orphelins et les personnes handicapées. Ce fut le début d’un voyage que Phuc appelle « rendre la pareille à la vie ».

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Photo : Kim Dung/Journal Nhân Dân.

En 2023, en travaillant avec l’Association des personnes handicapées de Hanoï, Phuc s’est rendu compte qu’un modèle plus adapté à la santé et aux conditions de mobilité limitées des personnes handicapées était nécessaire.

C’est ainsi qu’est né le projet « Tôi giỏi », qui se concentre sur la formation à la maroquinerie et la production d’objets tels que sacs, porte-clés, étuis à lunettes, barrettes, tous ornés du drapeau rouge à l’étoile d’or.

Le message est clair : chacun peut briller s’il est placé au bon endroit. Trois mois seulement après son lancement, « Tôi giỏi » a créé des emplois pour plus de 60 personnes handicapées dans quatre associations de Thanh Tri, Hoang Mai, Dong Da et Ha Dong, avec un revenu mensuel moyen de 1 à 2 millions de dôngs vietnamiens. Dans certains cas, le revenu pouvait atteindre plusieurs centaines de milliers de dôngs par jour.

Le projet fonctionne de manière indépendante, sans subventions ni œuvres de bienfaisance, car, selon Phuc, la valeur ne réside pas dans le handicap, mais dans le dévouement et la persévérance.

L’originalité du projet réside dans l’histoire de ces personnes handicapées qui ne réclament pas d’aide, mais souhaitent travailler et contribuer.

Photo : Trong Nghia/Journal Nhân Dân.

Trang à Hoang Mai, ancienne employée de bureau, a dû quitter son travail à cause d’un cancer. Après la chimiothérapie, sa santé s’est détériorée et elle n’a pu que faire de la vente en ligne avec un revenu maigre.

Grâce à « Tôi giỏi », Trang a été chargée de gérer la page Facebook, de conseiller les clients et de recevoir un salaire fixe. Elle a été guidée méticuleusement, du livestream à la confirmation des commandes.

Plus important encore, elle a le sentiment d’avoir toujours de la valeur.

Trung Anh à Thanh Tri n’a plus qu’une main, mais coud avec persévérance point par point. Ngoc Anh à Ha Dong a des difficultés à se déplacer, mais apprend vite. Après seulement cinq jours, elle a atteint une productivité élevée, gagnant jusqu’à 500 000 dôngs par jour, un chiffre qui a dépassé ses propres attentes.
Ces histoires prouvent que, lorsqu’on leur en donne l’occasion, les personnes handicapées peuvent non seulement réussir, mais aussi dépasser les attentes.

Le projet a rapidement reçu la reconnaissance de la communauté.

M. Trinh Xuan Dung, vice-président de l’Association des personnes handicapées de la ville de Hanoï, a salué le caractère humain et la faisabilité de « Tôi giỏi », car il aide les personnes handicapées à trouver un emploi et contribue à changer la perception de la société sur leurs capacités.

Mme Nguyen Thi Kim Chi, vice-présidente de l’Association de Hoang Mai, a également partagé que la plupart des personnes handicapées ont du mal à trouver un emploi en raison des préjugés et de leur état de santé, et que beaucoup doivent vivre de la charité. « Tôi giỏi » ne crée pas seulement des moyens de subsistance, mais vise également un modèle socio-économique durable.

Les étapes de production sont détaillées et adaptées à chaque type de handicap, garantissant que chacun peut participer et même travailler à domicile sans avoir à se déplacer. Par conséquent, il ne s’agit pas seulement d’une histoire d’entreprise sociale, mais aussi d’un témoignage d’un modèle de développement qui allie le profit à la responsabilité communautaire, où les produits portent à la fois des valeurs matérielles et spirituelles.

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Les clients de « Tôi giỏi » témoignent que les pièces de maroquinerie artisanales aux couleurs du drapeau rouge à l’étoile d’or ne sont pas seulement de qualité, mais qu’elles contiennent aussi le cœur de ceux qui les ont façonnées.

Des attaches-cheveux en forme de drapeau vietnamien, un portefeuille, un porte-clés ou un sac à bandoulière imprimé de l’étoile d’or sur fond rouge n’est pas qu’un simple objet, mais aussi un symbole de persévérance, d’unité et une affirmation que, quelles que soient les circonstances, les Vietnamiens peuvent contribuer au pays.

À l’occasion du 80e anniversaire de la Fête nationale, alors que la nation entière se remémore un voyage historique et glorieux, « Tôi giỏi » apporte un message plein de sens : l’amour de la patrie ne s’exprime pas seulement par des mots, mais par des actions concrètes, à travers chaque pièce de maroquinerie née de la force de vivre.

Ces mains autrefois meurtries par le destin illuminent aujourd’hui l’amour de la patrie avec des créations qui portent l’image du drapeau national, comme de petites torches ajoutant leur lumière à la flamme commune de la nation.

Photo : Hoang Nam - Thuy Duong/Journal Nhân Dân.

Au-delà de la création d’emplois, « Tôi giỏi » construit également un environnement favorable qui aide les personnes handicapées à avoir plus confiance en elles, à s’intégrer dans la communauté et à s’affirmer.

Le projet diffuse aussi l’esprit de patriotisme à travers une maroquinerie simple, mais à forte valeur, prouvant que, avec de la foi et des opportunités, les personnes handicapées peuvent accomplir des choses surprenantes.

Photo : Trong Nghia/Journal Nhân Dân.

NDEL

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