Selon les données des Nations Unies (ONU), depuis le début de 2019, plus de 78 000 personnes ont émigré en Europe, dont plus de la moitié en Grèce. Environ 40% d'entre ellessont en provenance d'Afghanistan et environ 20% en provenance de Syrie. En 2019, l'Espagne comptait près de 30 000 migrants, l’Italie près de 8 000, Malte de 1 600 et Chypre d’environ 800. La Grèce est un pays d’entrée, confrontée à une forte augmentation de la migration en provenance de Turquie. Environ 3,6 millions de Syriens se sont réfugiés en Turquie. Cette situation a contraint la Grèce à prendre des mesures drastiques, telles que le resserrement de la frontière et l’expulsion de plus de migrants. L'UE a également appelé récemment à renforcer les mesures visant à détecter et à prévenir les migrants clandestins de Turquie en Grèce.
Dans ce contexte, l'accord de répartition des migrants temporaire conclu en septembre entre l'Allemagne, la France, l'Italie et Malte a prévu d'autoriser l'affectation automatique de migrants débarquant dans les pays méditerranéens entre les pays, en évitant d’imposer une charge excessive aux pays de première ligne tels que l’Italie, la Grèce. Afin de promouvoir le mécanisme temporaire, quatre États membres de l'UE ont présenté le document d'accord lors d'une réunion des nouveaux ministres de l'Intérieur de l'UE à Luxembourg. Toutefois, de nombreux pays de l’UE n’ont pas accepté ce mécanisme car certains pensent que ce mécanisme encouragera davantage de migrants à traverser la mer. Le ministre de l'Intérieur de l’Allemagne, H.Xitro, a reconnu l'inquiétude susmentionnée ainsi que la possibilité que l'accord soit brisé. Il a aussi prévenu que si l'UE n’adoptait pas bientôt une politique en matière de réfugiés et de migrants, l’immigration non contrôlée se produirait dans toute l'Europe. Le représentant de la France a exprimé l'espoir que les États membres de l'UE examineraient l'accord susmentionné d'un point de vue humanitaire. Il a souligné la nécessité de traiter le problème des migrants avec le consentement de tous les États membres. Lors de la réunion, le commissaire européen aux migrations a souligné que la migration transméditerranéenne ne devait pas continuer. Les parties ne peuvent pas seulement travailler à la recherche d'une solution commune à long terme, elles ont également besoin d'un mécanisme permanent.
La réunion fait suite à l’effondrement d’un bateau transportant 50 migrants au large de l’île Lampedusa de l’Italie, faisant au moins 13 morts. Les navires de sauvetage se voient souvent refuser l'accès aux eaux des pays de l'UE pendant plusieurs semaines, ce qui rend le sauvetage difficile et augmente les risques pour la santé et la vie des migrants. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), plus de 1 000 migrants sont morts dans la mer Méditerranée en 2019, dont la plupart sur la route maritime reliant le Liban à l'Europe. Le porte-parole du HCR a également appelé à une action urgente pour résoudre ce problème.
Les pays de l'UE, en particulier les pays situés aux portes d’entrée de l'Europe, n'ont pas encore trouvé une voix commune dans le problème de l'accueil des migrants, à cause des impacts économiques et sociaux de chaque pays. Alors, le plan de renforcement des mesures préventives pousse les migrants à rester pris au piège et à faire face aux dangers en mer. Par conséquent, avant de parvenir à un consensus, les pays doivent créer des conditions favorables, soutenir les activités de sauvetage en mer, accueillir et répartir les migrants de manière équitable.