Concours « Ma Thèse en 180 Secondes » : première finale régionale en Asie-Pacifique

La première finale régionale Asie-Pacifique du concours international « Ma Thèse en 180 Secondes » (MT180) s'est tenue le 28 juin à l'École Supérieure de commerce extérieur (ESCE) de Hanoi. Kantapon Intamart, doctorant de l'Université de Chulalongkorn en Thaïlande, a remporté le premier prix de cette édition 2025.

Photo : CVN.
Photo : CVN.

Organisé pour la première fois dans la région Asie-Pacifique, cet événement a été mené par l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) avec le soutien de la représentation régionale pour l'Asie et le Pacifique de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la Délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam, et l'ESCE de Hanoi.

Le principe de MT180 est simple : dix finalistes - doctorants ou jeunes docteurs issus d'universités de sept pays de la région Asie-Pacifique - ont eu trois minutes chrono pour présenter leur sujet de thèse de manière ludique.

« Trois minutes pour convaincre, pour captiver, pour transmettre la magie de la recherche à un public venu de tous horizons », a souligné Nicolas Maïnetti, directeur de l'AUF Asie-Pacifique, lors de son discours d'ouverture.

Il a également souligné que cet « exercice est exigeant, mais ô combien essentiel, car il rappelle que la science n'a de sens que si elle est partagée

Le directeur de l'AUF - Asie-Pacifique, Nicolas Maïnetti, prend son discours d'ouverture de la finale régionale.
Le directeur de l'AUF - Asie-Pacifique, Nicolas Maïnetti, prend son discours d'ouverture de la finale régionale.

Vulgarisation scientifique de haute qualité !

« Au-delà de la compétition d'éloquence, MT180 met en lumière l'importance de la vulgarisation scientifique », a déclaré Le Thi Thu Thuy, présidente du Conseil d'établissement de l'ESCE, dans son discours inaugural.

« Dans un monde en constante évolution, il est crucial que la recherche ne reste pas confinée aux cercles académiques, mais qu'elle soit accessible et compréhensible par tous », a-t-elle renchéri.

Les présentations de haute qualité des candidats de la finale régionale du concours « Ma Thèse en 180 Secondes », tenue le 28 juin à l’École supérieure de commerce extérieur de Hanoi.
Les présentations de haute qualité des candidats de la finale régionale du concours « Ma Thèse en 180 Secondes », tenue le 28 juin à l’École supérieure de commerce extérieur de Hanoi.

Cette première édition a impressionné le jury et les organisateurs par la richesse et la diversité des sujets abordés, couvrant des domaines variés tels que la médecine, la didactique, la littérature, l'histoire de l'art et les études francophones.

Les présentations ont été livrées par des doctorants talentueux originaires de quatre zones d'Asie : une doctorante australienne (Pacifique), une Indienne (Asie du Sud), deux Chinoises et une Laotienne inscrite dans une université japonaise (Asie de l'Est), ainsi que trois Vietnamiens, un Thaïlandais et une Indonésienne (Asie du Sud-Est).

Ces « ambassadeurs d'une nouvelle génération de chercheurs capables de dialoguer avec tous les composants de la société », selon l'estimation de la présidente de l'ESCE, ont offert au public un travail de haute qualité, démontrant un effort considérable dans l'expression orale en français.

Belle victoire de la Thaïlande !

Kantapon Intamart, doctorant en linguistique de l'Université thaïlandaise Chulalongkorn, a été le lauréat de cette première édition de MT180 en Asie-Pacifique.

Sa présentation portait sur son analyse critique du discours des textes institutionnels concernant la féminisation des titres professionnels dans les pays francophones.

Malgré sa joie d'avoir remporté cette distinction, le jeune homme est resté humble. « Je suis très honoré, d'autant plus que les autres candidats ont également réalisé de très bonnes performances », a-t-il déclaré juste après la remise des prix.

Il a ajouté : « Ayant fait de mon mieux et m'étant préparé du mieux que je pouvais, je crois que ce prix aurait pu être décerné à n'importe qui. Je suis donc d'autant plus ravi qu'il me soit accordé

Kantapon Intamart, doctorant en linguistique de l’Université thaïlandaise Chulalongkorn, lauréat de cette première édition MT180 en Asie-Pacifique.
Kantapon Intamart, doctorant en linguistique de l’Université thaïlandaise Chulalongkorn, lauréat de cette première édition MT180 en Asie-Pacifique.

Passionné de sociolinguistique, le doctorant souhaite sensibiliser le public au lien entre la langue et la société, particulièrement à l'heure actuelle.

« On a les genres, masculin et féminin, dans la langue française », a-t-il expliqué, en poursuivant que « c'est très intéressant de voir ce changement avec la féminisation, surtout dans les noms de métiers ».

Il a souligné une réalité : « Quand on utilise uniquement la forme masculine dans les offres d'emploi, le public qui les lit aura tendance à croire que l'entreprise recherche exclusivement des candidats masculins. Cela peut, par exemple, décourager les femmes de postuler, car elles pourraient penser qu'elles n'ont pas le droit de soumettre leur candidature ».

Le lauréat thaïlandais espère que ses études en linguistique contribueront à faire progresser la société vers l'égalité.

Le deuxième prix a été décerné à Boutsakhone Keorodom, doctorante en économie du tourisme à l'Université Ritsumeikan Asia Pacific, au Japon. Sa thèse porte sur l'économie du tourisme transfrontalier en Asie émergente, avec l'intégration du Laos à l'ASEAN et sa connexion à la Chine.

Les deux candidates Krithika Sanjeevi, docteur en lettres et littérature de l'Université Jawaharlal Nehru en Inde, et Heidi Bula, doctorante en histoire de l'art et études francophones de l'Université de Melbourne en Australie, ont remporté le troisième prix.

Le prix du public a été attribué à la candidate vietnamienne Nguyen Ha Thu, doctorante en odontologie à l'Université de Médecine de Hanoi.

La remise du deuxième prix à Boutsakhone KEORODOM, venue du Laos, actuellement doctorante en économie du tourisme, de l’Université Ritsumeikan Asia Pacific, au Japon, par le représentant de l’OIF pour l’Asie et le Pacifique, Edgar Doërig.
La remise du deuxième prix à Boutsakhone KEORODOM, venue du Laos, actuellement doctorante en économie du tourisme, de l’Université Ritsumeikan Asia Pacific, au Japon, par le représentant de l’OIF pour l’Asie et le Pacifique, Edgar Doërig.
La remise du troisième prix aux deux candidates Krithika SANJEEVI, venue d’Inde, et Heidi BULA, doctorante à l’Université de Melbourne, en Australie, par le délégué général de Wallonie-Bruxelles au Vietnam, Pierre Du Ville.
La remise du troisième prix aux deux candidates Krithika SANJEEVI, venue d’Inde, et Heidi BULA, doctorante à l’Université de Melbourne, en Australie, par le délégué général de Wallonie-Bruxelles au Vietnam, Pierre Du Ville.
Le prix du public a été octroyé à Nguyen Ha Thu, doctorante en odontologie, de l’Université de Médecine de Hanoi.
Le prix du public a été octroyé à Nguyen Ha Thu, doctorante en odontologie, de l’Université de Médecine de Hanoi.

En l’honneur de la Francophonie scientifique !

Le concours d'art oratoire scientifique MT180, créé en 2012 par l'Association francophone pour le savoir (Acfas), est désormais géré par un consortium international de sept pays et l'AUF, qui organise des finales nationales dans une vingtaine d'autres pays. Inspiré de « Three Minute Thesis » (3MT), une compétition initiée en 2008 à l'Université du Queensland en Australie, MT180 est le premier concours du genre en langue française.

Son objectif est de valoriser la recherche scientifique francophone en offrant aux jeunes chercheurs l'opportunité de vulgariser leur sujet de doctorat auprès d'un public non spécialiste, de renforcer leurs compétences en communication et de susciter l'intérêt du grand public pour la science.

Les candidats et le jury de la finale régionale de MT180 en Asie-Pacifique.
Les candidats et le jury de la finale régionale de MT180 en Asie-Pacifique.

L'édition 2025 a marqué une nouveauté majeure en s'étendant pour la première fois à l'Asie-Pacifique, au Brésil et à la Turquie. Au total, « Ma Thèse en 180 Secondes » est désormais ouvert dans 28 pays, dont, pour la première fois, ceux de la région Asie-Pacifique.

« La présence de 10 candidats à la finale régionale de MT180 a bien montré une vraie diversité, faisant preuve de la force de l'Asie-Pacifique en tant que telle pour la Francophonie scientifique », a conclu M. Maïnetti, directeur de l'AUF Asie-Pacifique.

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