Coopération Sud-Sud, «une relation entre égaux»

Nhân Dân en ligne - La coopération horizontale entre pays du Sud au niveau mondial revêt une importance croissante pour relever les défis du développement durable de notre époque, a dit notamment José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, au cours d'une conférence internationale sur la coopération Sud-Sud, tenue à Marrakech, au Maroc.

Un expert vietnamien travaille aux côtés de riziculteurs ghanéens dans le cadre d'un projet FAO de coopération Sud-Sud. Photo: FAO.
Un expert vietnamien travaille aux côtés de riziculteurs ghanéens dans le cadre d'un projet FAO de coopération Sud-Sud. Photo: FAO.

Une conférence Sud-Sud a, du 13 au 14 décembre 2014, rassemblé à Marrakech les ministres de l'agriculture et autres dignitaires de plus d'une vingtaine de pays africains, qui ont échangé leurs connaissances en matière de gestion de l'eau, de financement et d'innovation en faveur de l'agriculture familiale. Leurs discussions étaient également axées sur les moyens de renforcer leur collaboration et le partage d'expériences pour mieux relever les défis.

Une perspective différente

Selon le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), il a souligné que les échanges Sud-Sud apportaient une perspective différente à la coopération internationale qu'il a qualifiée de "relation entre égaux" qui "brise la dichotomie habituelle entre bailleur de fonds et récipiendaire".

L'approche Sud-Sud est unanimement reconnue comme un outil rentable pour le partage des initiatives de développement endogènes, a encore dit Graziano da Silva avant d'ajouter que "ce partage est bien plus qu'une simple assistance technique, c'est également un exercice de solidarité".

Vers de nouveaux accords Sud-Sud

La conférence de Marrakech faisait suite à la création, en avril 2014, à la FAO d'un nouveau Fonds fiduciaire de coopération Sud-Sud voulu par le Maroc pour faciliter, au travers de nouveaux accords, le partage de l'expertise marocaine en Afrique.

Grâce à ce Fonds, un accord de coopération tripartite Sud-Sud a d'ailleurs été passé le 14 décembre 2014 entre la FAO, le Maroc et le Mali.

Affronter ensemble les défis

Exhortant les participants à la conférence à mieux faire, le directeur général de la FAO a souligné que l'agriculture familiale était à la fois l'épine dorsale de l'économie rurale et la clé pour combattre la pauvreté et l'insécurité alimentaire en milieu rural.

Il, a appelé à des "initiatives susceptibles d'offrir aux ruraux pauvres la possibilité de mener une vie dans la dignité auprès de leur famille et au sein de leur communauté", tout en rappelant le lien de cause à effet entre le manque d'opportunités économiques offertes aux jeunes ruraux et la crise de l'immigration en Méditerranée et au-delà.

Par ailleurs, Il a indiqué que l'accent accru mis sur la coopération Sud-Sud s'insérait dans le cadre de la transformation organisationnelle plus large de la FAO au cours des trois dernières années pour la rendre "plus efficiente, plus ciblée et plus orientée vers les résultats".

Depuis 1996, le programme Sud-Sud de la FAO identifie les domaines d'expertise requis et facilite les contacts entre pays afin qu'ils tirent profit les uns des autres. Il a ainsi facilité le déploiement de plus de 1.800 agronomes et experts dans plus d'une cinquantaine de pays.