Des réformes institutionnelles vigoureuses permettront au Vietnam d’accélérer sa croissance

Selon les experts, si les réformes sont mises en œuvre de manière résolue, le rythme de croissance pourrait s’améliorer de manière significative.

Les intervenants participent au colloque « Questions contemporaines en économie, gestion et business » (CIEMB 2025), organisé les 27 et 28 novembre.
Les intervenants participent au colloque « Questions contemporaines en économie, gestion et business » (CIEMB 2025), organisé les 27 et 28 novembre.

Le Vietnam continue d’être considéré comme un point lumineux de la scène économique, avec une croissance du PIB estimée à 8 % cette année. Toutefois, son économie reste exposée à de nombreux risques face aux évolutions imprévisibles du contexte mondial. Selon les experts, si les réformes sont mises en œuvre de manière résolue, le rythme de croissance pourrait s’améliorer de manière significative.

À partir du 27 novembre, l’Université d’Économie nationale (NEU), en coopération avec l’Université nationale d’Australie (ANU), tient une conférence internationale consacrée aux « Questions contemporaines en économie, gestion et business » (CIEMB 2025).

Dans son discours d’ouverture, le Professeur associé, Docteur Bui Duc Tho, secrétaire du Comité du Parti et président du Conseil de l’Université d’Économie nationale, souligne que les tensions géopolitiques, la diffusion rapide de l’intelligence artificielle dans la plupart des secteurs, ou encore la persistance d’une inflation élevée dans de nombreuses grandes économies, ont profondément transformé les modèles d’échanges commerciaux et les chaînes d’approvisionnement mondiales.

Parallèlement, le Vietnam traverse une phase de mutation majeure, marquée par d’importantes réformes institutionnelles économiques et sociales, une digitalisation profonde dans tous les domaines, ainsi qu’une restructuration rapide du marché du travail et de la composition sectorielle.

Dans ce contexte, le Professeur associé, Docteur Bui Duc Tho estime que ce colloque, riche en contributions académiques de haute qualité, apporte non seulement une valeur scientifique mais constitue également un fondement essentiel pour l’élaboration des politiques publiques et l’orientation du développement futur du Vietnam.

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Le Professeur associé, Docteur Bui Duc Tho lors du discours d’ouverture du colloque.

Le Professeur Shiro Armstrong, de l’Université nationale d’Australie, analyse que, dans un environnement économique mondial instable, le Vietnam représente un point focal dans la réorganisation des chaînes d’approvisionnement mondiales.

Pour tirer parti de ces opportunités, il recommande que le Vietnam diversifie ses marchés, améliore la qualité de ses produits dans une perspective verte et durable, tout en accordant une attention particulière aux réformes institutionnelles afin de créer une base solide pour la croissance intérieure.

Affirmant que le Vietnam est un véritable succès économique, le Docteur Jochen M. Schmittmann, Représentant résident du Fonds monétaire international (FMI) au Vietnam, au Laos et au Cambodge, rappelle que le pays réduit progressivement l’écart de PIB par habitant avec les marchés émergents et commence même à rattraper les économies avancées ; pour 2025, la croissance annuelle du PIB est estimée à environ 8 %.

Cependant, l’économie vietnamienne doit faire face à plusieurs défis, notamment les répercussions négatives des tensions commerciales et la vulnérabilité du secteur financier. Le Docteur Schmittmann note que le Vietnam dépend largement du crédit bancaire, avec un ratio crédit/PIB parmi les plus élevés au monde. En outre, le système bancaire vietnamien dispose de niveaux de capital inférieurs à ceux de nombreux pays comparables, ce qui accroît les risques en cas de choc, comme une augmentation des créances douteuses.

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Le Docteur Jochen M. Schmittmann, Représentant résident du FMI au Vietnam, au Laos et au Cambodge, souligne: si les réformes économiques sont menées de manière vigoureuse, le Vietnam peut croître de 2 points de pourcentage supplémentaires par an.

Alors que la politique monétaire dispose désormais de peu de marge de manœuvre et que le crédit a déjà atteint un niveau élevé, le Docteur Schmittmann recommande d’exploiter davantage la politique budgétaire, le Vietnam disposant encore d’un espace important du fait d’une dette publique relativement faible, autour de 32 % du PIB.

Il souligne la nécessité de déployer efficacement les dépenses d’investissement public, d’éviter le gaspillage, de renforcer la résilience et de consolider les fonds propres du secteur financier et bancaire.

Il affirme également que, si les réformes économiques sont mises en œuvre de manière déterminée, le Vietnam pourrait augmenter son taux de croissance annuel de 2 points de pourcentage supplémentaires, compensant ainsi les effets du vieillissement démographique et d’un contexte international difficile.

Le colloque a suscité un vif intérêt de la part des chercheurs vietnamiens et internationaux, avec 154 communications reçues de la part de chercheurs, universitaires et instituts d’étude du pays ainsi que d’autres nations telles que le Royaume-Uni, l’Inde, la Corée du Sud, l’Indonésie, le Kazakhstan, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, les Philippines, la France, la Thaïlande et l’Australie.

Les travaux se poursuivront le 28 novembre, apportant des analyses contribuant à la croissance et au développement durable au niveau mondial comme au Vietnam.

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