Hanoï attire les investissements étrangers directs avec une stratégie sûre

Il y a plus de 10 ans, Hanoï était derrière de nombreuses provinces et villes en matière d’attraction d’investissements directs étrangers (IDE), mais aujourd'hui, elle s'est hissée à la deuxième place, juste derrière Ho Chi Minh-Ville.
Un coin de Hanoi. Photo: baodautu
Un coin de Hanoi. Photo: baodautu

Le moteur de l'attraction des IDE dans le Nord

Bien que ne représentant que 10% de la population totale du pays, Hanoï a contribué et continue de contribuer de manière significative à l'économie nationale, comme en témoignent des chiffres impressionnants tels qu'une part de 12,5% du PIB et 17% des recettes budgétaires totales.

En particulier, selon les experts, au cours des 15 à 20 dernières années, Hanoï était en retard par rapport à de nombreuses provinces comme Vung Tau, Binh Duong, et Dong Nai en termes d'attraction d'IDE, sans parler de Ho Chi Minh-Ville. Cependant, selon les dernières données du Département de l'investissement étranger, jusqu'à août 2024, le total des IDE versés à Hanoï a atteint 53,6 milliards de dollars, soit seulement 4,5 milliards de dollars de moins que Ho Chi Minh-Ville.

« Nous pouvons constater qu’en matière d’attraction des IDE, Hanoï avance lentement mais sûrement. À ce jour, l'attraction des IDE à Hanoï est presque égale à celle de Ho Chi Minh-Ville », a déclaré Nguyen Van Toan, vice-président de l'Association des entreprises à capital étranger, lors d'une table ronde sur « L'économie d'Hanoï - 70 ans pour un développement circulaire et durable ».

Cet évènement a été organisé le 25 septembre à Hanoï par le journal Kinh te & Do thi (Économie et Urbanisme) en collaboration avec le service de l'Information et de la Communication de Hanoï et l'Académie de journalisme et de propagande.

Lors de la table ronde, les experts ont analysé les nombreux atouts d'Hanoï en matière d'attraction d'IDE, tels qu'une infrastructure développée par rapport à la moyenne nationale, un réseau routier de base répondant aux besoins de transport des investisseurs, et une main-d'œuvre jeune et qualifiée.

« Les projets d’une valeur de moins de 100 millions de dollars sont rapidement approuvés par rapport à de nombreuses autres localités, créant pour Hanoï un environnement d'investissement rapide et transparent », a évalué Le Quoc Phuong, ancien vice-directeur du Centre d'information industrielle et commerciale relevant du ministère de l'Industrie et du Commerce.

Il a suggéré à Hanoï de prendre l'initiative de développer des modèles de parcs industriels à haute technologie civilisés, modernes, propres et verts dans les temps à venir, comme le parc technologique de Hoa Lac, afin que les investisseurs puissent travailler, vivre et utiliser des services. Cela créera ainsi un élan pour attirer les investisseurs en haute technologie en général au Vietnam, a-t-il souligné.

Transition vers une économie verte et durable

En plus de la question de l'attraction des investissements étrangers, les experts ont également discuté lors du séminaire du modèle de développement économique d'Hanoï dans les temps à venir, en mettant l'accent sur la croissance verte et durable.

On peut constater qu'au cours des dernières années, Hanoï est devenue le moteur du pays dans les domaines de l'économie, de la culture, de l'éducation, de la santé, entre autres, où le commerce, les services et le tourisme sont les secteurs économiques clés.

Selon le professeur associé Dinh Trong Thinh, ancien directeur du Département des finances internationales, relevant de l’Académie des finances, le revenu d'Hanoï a augmenté de manière significative entre 2010 et 2023, avec un PIB de 7%. Le revenu par habitant d'Hanoï en 2023 a dépassé pour la première fois celui de Ho Chi Minh-Ville. De plus, en 2022, bien qu'affectée par la pandémie de Covid-19, la croissance économique d'Hanoï a ralenti mais est restée supérieure à la croissance moyenne nationale.

Pour maintenir cette dynamique de croissance à l'avenir, l'économiste Nguyen Minh Phong a suggéré que la capitale devrait planifier un développement liant plus étroitement l'économie urbaine à l'économie rurale, développer le tourisme lié à l'agriculture et améliorer le système des métiers traditionnels.

« Tant l'économie urbaine que rurale doivent se développer dans une direction verte, en appliquant des technologies de pointe et en visant une valeur ajoutée élevée dans les chaînes d'approvisionnement régionales et mondiales", a-t-il affirmé.

Par ailleurs, Nguyen Hoang, président de l'Association des entreprises industrielles auxiliaires de Hanoï (HANSIBA), a déclaré que pour développer une économie circulaire et durable, Hanoï devrait étudier en profondeur les 17 objectifs de développement durable des Nations Unies et les modèles de certaines capitales des pays asiatiques et des pays nordiques afin de trouver un modèle convenable.

"Une économie circulaire est synonyme de durabilité, d'environnement propre et sain, d'une meilleure espérance de vie, d'une meilleure santé et d'un niveau de vie plus élevé pour chaque citoyen et travailleur de la capitale. Hanoï devrait à l'avenir établir un Conseil de développement économique et social durable, en invitant des experts de divers domaines et des entreprises à y participer", a suggéré M. Nguyễn Hoàng.

Au cours des dernières années, Hanoï a maintenu une croissance relativement élevée et a contribué de manière significative à la croissance nationale. Au cours des six premiers mois de 2024, le produit intérieur brut régional (PIBR) a enregistré une croissance estimée de 6,0 % ; les recettes budgétaires totales au niveau local ont atteint environ 61,7 % du budget prévu, soit une hausse de 12,5 % par rapport à la même période de l'année dernière ; les exportations ont augmenté de 8,8 % et les investissements en développement social ont augmenté de 9,55 % (par rapport à une augmentation de 9,0 % sur la même période l'année dernière ).

La construction de nouvelles zones rurales a obtenu des résultats positifs. À ce jour, 18 des 18 districts et villes (100%) de Hanoï ont atteint le statut de nouvelles zones rurales ; 382 des 382 communes ont atteint le statut de nouvelles zones rurales ; 186 communes ont atteint le statut de nouvelles zones rurales améliorées et 68 communes ont atteint le statut de nouvelles zones rurales exemplaires.