La finance durable est un secteur encore jeune au Vietnam
À l’heure actuelle, le Vietnam est le pays attirant la plus grande part des investissements directs étrangers (IDE) dans l’ASEAN. De plus, le pays est également en tête dans l’ASEAN en ce qui concerne les investissements dans les énergies renouvelables. C’est la raison pour laquelle le pays est devenu une destination de choix pour les grands groupes qui s’intéressent aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Dans ce contexte, la Banque d’État du Vietnam (BEV) a lancé des initiatives visant à soutenir la finance durable. En octobre, elle a recueilli les avis des organisations financières pour élaborer le projet du Circulaire d’application sur la gestion des risques environnementaux dans les activités d’octroi de crédit des établissements de crédit et des agences bancaires des banques étrangères au Vietnam.
Cette circulaire entrera en vigueur le 1er janvier 2022 et obligera les banques à promulguer leurs propres réglementations sur la gestion des risques environnementaux dans l’octroi de crédit, ce qui permettra à la BEV de créer un cadre juridique régissant la finance durable.
La BEV souhaite qu’au moins 10 à 12 banques aient une unité chargée de la gestion des risques environnementaux et sociaux et que 60 % des banques aient accès aux financements verts et qu’elles puissent mettre en œuvre des projets de financement vert. La BEV encourage les institutions de crédit à élaborer leurs propres stratégies de financement vert ou à intégrer le financement vert dans leur plan annuel de développement.
Tim Evans a constaté qu’en 2021, la finance verte au Vietnam a atteint de grands progrès. Cependant, il a estimé que ce secteur est encore jeune dans le pays. Selon un sondage mené par la BEV, en collaboration avec la Société financière internationale (IFC), le Vietnam ne compte pas beaucoup de banques ayant des politiques, des procédures ou un système de gestion des risques environnementaux et sociaux pour leur clientèle. Cela s’explique par l’absence d’un cadre juridique concret permettant d’identifier ces risques.
Le COVID-19 est un catalyseur pour la transformation numérique
D’après Tim Evans, la pandémie de COVID-19 est un catalyseur dopant le processus de transformation numérique de l’économie vietnamienne en général et de ses banques en particulier.
Avant la pandémie, le taux d’adoption du numérique du Vietnam était faible, car les clients ne voyaient aucun avantage dans la banque en ligne. Après la première distanciation sociale en avril 2020, les gens ont commencé à apprécier l’importance des banques en ligne et des autres services en ligne.
Selon Ernst & Young, 85 % des consommateurs vietnamiens font leurs achats en ligne sur leur smartphone au moins une fois par semaine et 44 % d’entre eux ont acheté un produit ou un service sur les réseaux sociaux après l’apparition de la pandémie.
Selon HSBC Vietnam, le taux d’utilisation de services bancaires en ligne a fortement augmenté. Même dans l’adversité, des opportunités existent toujours.
« De nombreuses banques vietnamiennes se sont montrées dynamiques dans la numérisation de leurs procédures internes. Certaines d’entre elles ont l’intention d’appliquer de nouvelles technologies telles que le big-data, l’API publique, la blockchain et l’intelligence artificielle », a indiqué le directeur général de la HSBC au Vietnam.
Citant une enquête de McKinsey & Company, Tim Evans a fait savoir que 71 % des clients vietnamiens étaient prêts à accéder aux produits bancaires via les plateformes numériques. Cependant, seulement 23 % ont accompli toutes les étapes pour utiliser un produit bancaire en ligne.
« Il n’est pas facile de changer les comportements des clients en un clin d’œil. Il faut les écouter afin d’identifier leurs besoins et leurs attentes et leur proposer des solutions adaptées. Il faut leur montrer que nous, les banques sont prêtes à les soutenir pour qu’ils puissent migrer facilement vers le numérique, notamment dans le contexte actuel de la pandémie », a expliqué Tim Evans.
Il a ajouté que le Vietnam devrait continuer à intensifier ses efforts en 2022, car la pandémie de COVID-19 est loin d’être complètement maitrisée, et que les banques vietnamiennes devraient augmenter leurs investissements dans la banque numérique pour rattraper les besoins et les comportements de leurs clients. De plus, il a suggéré que le gouvernement vietnamien prenne des mesures permettant de rassurer ceux qui craignent le changement et qui s’inquiètent de la sécurité dans le cyberespace.
Tim Evans a souligné : « La transformation numérique constitue un moteur important du rétablissement et du développement économique après la pandémie. Dans ce processus, le secteur bancaire jouera un rôle considérable ».