Il s’agit de la première mise à jour depuis 2011, visant à mesurer de manière globale les capacités de gestion de la dette du pays selon les normes internationales et à identifier les domaines à améliorer dans les années à venir.
Selon le rapport de la Banque mondiale, la gestion de la dette du Vietnam est jugée efficace avec de nets progrès enregistrés dans le cadre juridique depuis la promulgation de la Loi sur la gestion de la dette publique en 2017, ainsi que dans la mise en place de procédures internes cohérentes et transparentes.
La BM a souligné plusieurs points forts du Vietnam, notamment la clarté des attributions, des objectifs et des finalités de l’endettement, définis précisément dans les textes réglementaires.
Le Vietnam a mis en place une structure organisationnelle efficace, avec une coordination fluide entre les organes compétents et un personnel hautement qualifié.
La stratégie nationale de gestion de la dette a été saluée pour sa qualité, sa transparence et la publication régulière des données essentielles.
Les audits financiers et de conformité sont menés régulièrement par l’Audit d’État, avec des rapports soumis à l’Assemblée nationale et rendus publics.
En outre, le Vietnam assure une coordination efficace entre la politique d’endettement, la politique budgétaire et la politique monétaire, contribuant ainsi à la stabilité macroéconomique.
Sur le plan technique, les opérations d’emprunts intérieurs et extérieurs, les garanties et les prêts rétrocédés sont structurées de manière claire et transparente.
Les capacités de prévision des flux de trésorerie, de gestion de la trésorerie et d’enregistrement de la dette se sont nettement améliorées, tant pour la dette intérieure qu’extérieure.
Cependant, les experts de la BM ont également identifié des domaines nécessitant des ajustements.
Il s’agit notamment de la publication élargie des rapports sur la dette soumis à l’Assemblée nationale, de l’intégration d’indicateurs de risques dans les plans d’endettement annuels, et de la mise en œuvre d’instruments d’analyse tels que les audits de performance, les analyses des risques budgétaires et les analyses de viabilité de la dette (DSA).
Selon Lars Jassen, expert principal de la Banque mondiale en gestion de la dette, ces recommandations visent à renforcer la durabilité et la professionnalisation de la gestion de la dette publique du Vietnam.
Il a également suggéré de diversifier les sources de financement et de renforcer les capacités des entités spécialisées, notamment le Département de la gestion de la dette et de l’économie extérieure.
Le vice-ministre Tran Quoc Phuong a souligné que la gestion de la dette publique constitue un pilier essentiel du développement économique et social du Vietnam.
Dans un contexte de forte croissance et de besoins d’investissement croissants, le pays doit mobiliser efficacement les ressources financières, tout en assurant leur utilisation rationnelle et durable.
Il a également noté qu’en tant que pays ne bénéficiant plus de conditions de prêt préférentielles, le Vietnam est confronté à de nouveaux défis en matière d’accès aux capitaux.
Dans ce contexte, les évaluations objectives de la BM et ses recommandations offrent une base solide pour l’élaboration de politiques adéquates dans les années à venir.
Le vice-ministre a exprimé le souhait que la Banque mondiale continue de coopérer étroitement avec le ministère des Finances, notamment avec le Département de la gestion de la dette et de l’économie extérieure, afin de renforcer les capacités institutionnelles, techniques et stratégiques du Vietnam en la matière.
Pour rappel, DeMPA (Debt Management Performance Assessment) est un outil d’évaluation développé par la Banque mondiale, reposant sur 15 indicateurs clés répartis en grandes fonctions telles que la formulation stratégique, la coordination des politiques, la prévision et la gestion de la trésorerie, la gestion des risques et l’enregistrement de la dette.
Chaque indicateur est noté de A à D, A correspondant au niveau optimal.
La première évaluation DeMPA du Vietnam remonte à 2011 et n’est désormais plus adaptée au contexte actuel.
Cette nouvelle mise à jour constitue une étape cruciale pour mesurer les progrès réalisés, orienter les réformes futures et consolider la gestion durable de la dette publique, au service de la stabilité macroéconomique et du développement du pays.