Selon plusieurs organisations internationales, les transactions d’actifs numériques au Vietnam dépasseraient les 100 milliards de dollars par an.
Le pays figure également depuis quatre années consécutives parmi les cinq nations ayant le plus fort indice mondial d’adoption des actifs numériques, selon Chainalysis.
La semaine dernière, Dragon Capital a annoncé un projet pilote visant à tokeniser les fonds négociés en bourse (ETF).
Si les autorités réglementaires donnent leur feu vert, les investisseurs pourront acquérir des certificats de fonds sous plusieurs formes, notamment via des cryptomonnaies telles que le bitcoin.
Alors que le cours mondial du bitcoin dépasse les 120 000 dollars par unité et que plusieurs pays autorisent les paiements en bitcoin, cette proposition suscite un vif intérêt.
De son côté, Binance, la plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies au monde, a lancé l’initiative « Blockchain for Vietnam », visant à promouvoir le pays comme futur centre régional de blockchain et d’innovation.
Binance s’est engagé à financer à hauteur d’un million de dollars la sensibilisation de la communauté vietnamienne à la blockchain et à son intégration dans les secteurs où le pays bénéficie d’un avantage concurrentiel.
Le directeur général de Binance, Richard Teng, estime que le Vietnam possède un fort potentiel de développement du marché des cryptoactifs grâce à sa population jeune et technophile.
Le pays figure d’ailleurs parmi les dix premiers au monde en matière d’adoption des actifs numériques.
Selon Binance, la légalisation officielle des actifs numériques au Vietnam offrirait aux investisseurs un nouveau canal d’investissement. Une fois établie, une bourse dédiée pourrait devenir l’un des circuits préférés des jeunes investisseurs.
De son côté, Will Ross, directeur marketing et distribution chez Dragon Capital Vietnam, souligne que les agences de gestion devraient créer un cadre juridique permettant aux investisseurs de s’engager en toute confiance sur le marché des actifs numériques, au lieu de se limiter aux canaux traditionnels comme l’or, l’immobilier ou les actions.
Au Vietnam, bien que les actifs numériques aient commencé à être reconnus par la loi, la Banque d'État ne reconnaît toujours pas les cryptomonnaies comme moyen de paiement.
Pour l’économiste Nguyen Tri Hieu, il est temps d’étudier cette question, notamment dans un monde en rapide évolution, porté par les avancées de l’intelligence artificielle (IA) et de la blockchain.
Il suggère que le Vietnam envisage d’autoriser certains paiements en monnaie virtuelle, comme le bitcoin, dans des conditions bien définies. S’il ne peut remplacer le VND comme monnaie nationale, il pourrait néanmoins être autorisé pour certaines transactions spécifiques sur les marchés financiers.
L’expert avertit que l’absence de réglementation claire sur les monnaies numériques favorise un marché clandestin difficile à contrôler, exposé à des risques de fraude, de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale.
Actuellement, de nombreux investisseurs nationaux et étrangers manifestent leur intérêt pour l’écosystème vietnamien des actifs numériques, notamment à travers des acteurs comme SSID, Tether, IDGX, U2U Network, Amazon Web Services (AWS), Binance, Bybit et BingX.
Les experts estiment que l’établissement d’une bourse d’actifs numériques permettrait au Vietnam de mobiliser d’importants capitaux mondiaux.
Les actifs numériques et les cryptomonnaies pourraient ainsi devenir des vecteurs d’investissement majeurs dans un avenir proche, surtout dans le contexte de la flambée des prix de l’immobilier.
