Le Vietnam compte huit sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO : cinq culturels (Cité impériale de Thang Long-Hanoï, Citadelle de la dynastie des Hô, ensemble de monuments de Huê, vieille ville de Hôi An et sanctuaire de My Son), deux naturels (baie de Ha Long et Parc national de Phong Nha-Ke Bàng) et un mixte (complexe paysager de Tràng An).
Aux yeux du vice-ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, Hoàng Ðao Cuong, ces sites sont "efficacement protégés" par les localités conformément à la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO et à la Loi sur le patrimoine culturel. Cependant, ils font toujours face à de nombreux défis dans un monde qui évolue rapidement.
Pour comprendre l’impact du COVID-19 sur les biens du patrimoine mondial, l’UNESCO a lancé une enquête de grande envergure destinée aux gestionnaires de sites du patrimoine mondial et aux autorités locales. D’après les réponses obtenues, au plus fort de la crise, 90% des biens du patrimoine mondial étaient fermés totalement ou partiellement. Cette situation s’est produite plus tard au Vietnam mais a duré jusqu’à fin 2021.
Crises sanitaire et climatique, pénurie de main-d’œuvre lors du rebond du tourisme… Autant de défis auxquels les communautés humaines doivent s’adapter.
"Nous sommes confrontés à de nombreux défis, dont l’équilibre entre la conservation et le développement, ce qui rend de plus en plus difficile notre mission de protection du patrimoine", a insisté Pham Thi Thanh Huong, cheffe du Département de la culture du Bureau de l’UNESCO à Hanoï.
Ainsi, "la préservation des sites du patrimoine mondial nécessite une approche interdisciplinaire et doit être abordée sous différents angles", a renchéri le vice-ministre Hoàng Ðao Cuong.
Selon le Dr. Nguyên Viêt Cuong, un cadre du Département du patrimoine culturel, relevant du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, afin d’améliorer la gestion du patrimoine, il est nécessaire de se pencher sur certains points cruciaux.
"Il faut notamment perfectionner le cadre juridique, augmenter la qualité des ressources humaines et l’apport de fonds", a-t-il cité.
Gestion du patrimoine
La protection et la mise en valeur des sites ont grandement contribué au développement socio-économique, notamment touristique, du Vietnam.
L’architecte Hoàng Viêt Trung, directeur du Centre de conservation des monuments de Huê, a informé que la province de Thua Thiên Huê (au Centre du Vietnam) avait mis en œuvre une série de mesures pour transformer les défis en opportunités, faisant de Huê une destination verte, sûre et conviviale.
Selon l’UNESCO, la restauration des monuments de Huê est effectuée de manière professionnelle, dans le strict respect de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, adoptée en 1972 (Convention de 1972), de la Loi sur le patrimoine culturel et des règlements en la matière.
En particulier, la préservation des sites est toujours étroitement associée au processus d’exploitation et de promotion de leurs valeurs en vue de stimuler les activités socio-économiques de la province et de la région Centre en mettant l’accent sur la croissance du tourisme et des services.
De son côté, la province de Quang Nam (au Centre du Vietnam), qui renferme la vieille ville de Hôi An et le sanctuaire de My Son, a lancé, il y a quelques années, des cours d’éducation au patrimoine dans les écoles.
Lê Thi Tuân, responsable du Centre de gestion et de préservation du patrimoine culturel de Hôi An, a fait savoir que la ville avait élaboré un ensemble de manuels en la matière. De nombreuses écoles mettent en œuvre le programme périscolaire "Nous explorons le musée", organisent des concours de découverte du patrimoine, des campagnes de nettoyage du site…
À Ninh Binh (au Nord du Vietnam), des milliers de bateliers à Tràng An travaillent comme guides touristiques et nettoyeurs du site. Classé en 2014 au patrimoine mondial de l’UNESCO, le complexe paysager est toujours bien évalué pour son harmonie entre conservation et développement. Des fouilles archéologiques à grande échelle y ont été menées. Le tourisme responsable a été choisi comme modèle de développement sur la base de trois piliers : l’État, les entreprises et les communautés locales.
Le Vietnam a adhéré à la Convention de 1972 en 1987. Il se présente à la candidature au poste de membre du Comité du patrimoine mondial pour le mandat 2023 - 2027. Par conséquent, ses expériences seront utiles pour affirmer son rôle dans la gestion et la protection du patrimoine. Ce sera aussi une occasion de participer plus profondément au réseau d’organisations professionnelles et d’experts du monde entier pour apprendre et partager des connaissances en la matière.
Le pays a déjà été élu membre du Comité du patrimoine mondial pour la période 2013 - 2017, composé de représentants de 21 États membres de la Convention de 1972.