C’est aussi l’occasion pour de nombreux programmes artistiques et politiques d’envergure d’être organisés, attisant l’orgueil et l’amour du pays dans le cœur des Vietnamiens.
L’art est devenu un lien naturel entre les générations, un vecteur profond et subtil de l’esprit national.
La puissance de la musique patriotique
Jamais les « concerts nationaux » n’ont été aussi attendus. Les 9 et 10 août, plusieurs événements ont eu lieu : Sous le drapeau de la victoire, émission télévisée en multiplex organisée par la Commission militaire centrale et le ministère de la Défense, en coopération avec les comités municipaux du Parti de Hanoï, Hue et Ho Chi Minh-Ville ; la série V Concert – Éclat du Vietnam et V Fest – Jeunesse éclatante produite par la Télévision vietnamienne ; ou encore le programme artistique et politique "La Patrie dans le cœur", mis en œuvre par le Journal Nhân Dân et le Comité populaire de Hanoï, offert au public comme un présent artistique.
Lorsque la musique patriotique retentit et que le langage artistique touche l’âme, nul besoin de discours solennels : elle suffit à unir des millions de cœurs, éveillant des émotions puissantes et le désir de contribuer.
Comme le souligne Le Quoc Minh, membre du Comité central du Parti, vice-président de la Commission centrale de la propagande et de l’éducation, rédacteur en chef de Nhân Dân et président de l’Association des journalistes du Vietnam, la musique, langage de l’âme, relie les générations et raconte l’histoire du pays de manière simple, authentique et profonde.
Présent parmi la foule assistant à La Patrie dans le cœur, le compositeur Nguyen Van Chung, auteur de la chanson Continuer à écrire l’histoire de la paix interprétée lors de l’événement, confie avoir été submergé par le bonheur, voyant son « enfant spirituel » revêtu d’un nouvel habit orchestral majestueux, porté par des images grandioses.
Il a été surpris par la prestation militaire de 68 élèves de l’École des officiers d’infanterie no 1, ou par la rencontre avec des sportifs d’élite, autant d’éléments qui, isolés, auraient semblé modestes, mais qui, intégrés, ont donné une dimension héroïque au programme.
Pour Bui Hoai Son, professeur associé et docteur, membre permanent de la Commission de la culture et de la société de l’Assemblée nationale, assister à l’événement a été comme entendre l’appel de la Patrie à travers l’Histoire, rappelant à chacun son appartenance et sa responsabilité envers cette terre.
Selon lui, la tenue par Nhân Dân d’un programme artistique d’envergure nationale illustre comment la presse moderne peut élargir son rôle : non seulement informer et orienter l’opinion, mais aussi « créer » et susciter des événements et des espaces porteurs d’émotion, renforçant la force spirituelle et l’aspiration du peuple à aller de l’avant.
« Dans un contexte d’intégration et de concurrence acharnée dans l’information, choisir de « parler » par la musique, l’image et l’émotion est une approche intelligente et en phase avec les tendances médiatiques actuelles », affirme Bui Hoai Son.
L’alliance de l’intelligence et du cœur
Autrefois, les programmes artistiques liés à la propagande et aux grandes commémorations étaient souvent perçus comme austères, figés, peu attractifs. Mais l’essor récent de grands événements musicaux, notamment les « concerts nationaux », a redéfini le regard du public sur l’art politique.
L’engouement pour les billets de ces spectacles commémoratifs prouve que, lorsqu’ils bénéficient d’un investissement professionnel, d’un renouvellement créatif et d’une organisation moderne, ces programmes peuvent non seulement transmettre leurs messages de manière solennelle et à grande échelle, mais aussi toucher le jeune public, éveiller le patriotisme et la volonté de servir.
Dang Le Minh Tri, directeur artistique de La Patrie dans le cœur, explique que son équipe n’a pas voulu créer un simple « show » de divertissement, mais des moments de fierté, incitant chaque spectateur, en quittant le stade, à se demander : « Qu’ai-je fait pour être digne de ma Patrie ? ».
Ainsi, le programme se déploie comme une histoire contée en langage artistique. La musique y est « réinventée » pour toucher toutes les générations ; chaque numéro devient une tranche d’histoire revisitée par un regard contemporain, combinant effets cinématographiques, décors évocateurs, témoignages authentiques et bouleversants, recréant un espace de mémoire vivante où passé, présent et futur se rencontrent.
Lorsque le public, en particulier la jeunesse, se reconnaît dans ce flot historique, la fierté nationale naît spontanément. L’amour de la patrie jaillit sans qu’il soit nécessaire de l’énoncer, comme l’hymne national Tien Quan Ca (Marche des Soldats) chanté à l’unisson par des dizaines de milliers de voix.
Pour Dang Le Minh Tri, la « clé » réside dans la rencontre de trois éléments : une idée directrice forte, une coordination harmonieuse et un engagement passionné de toute l’équipe.
Bui Hoai Son partage cette analyse : le succès de ces « concerts nationaux » vient de ce que l’art est placé à sa juste place, un pont émotionnel conduisant naturellement le public vers les grandes valeurs de la nation, en associant habilement chansons intemporelles et créations contemporaines, musique, images, scène et technologies, pour offrir une expérience complète.
Selon lui, c’est ainsi que l’on peut « adoucir » les contenus politiques, faire pénétrer l’esprit patriotique dans la vie quotidienne, surtout dans le cœur des jeunes, de manière convaincante et inspirante.
