Nouvelles découvertes sur l’héritage militaire de l’époque des Tay Son

Les recherches récentes menées par des spécialistes de la technique et de l’histoire apportent un éclairage nouveau sur l’arsenal militaire de l’armée des Tay Son sous le règne de Quang Trung.

Ces travaux mettent en évidence plusieurs éléments choquant l’attention, notamment dans la manière dont les Tay Son utilisaient la poudre noire, le salpêtre et différentes formes d’« armes incendiaires ».

Selon les analyses de l’ingénieur Vu Dinh Thanh, la disponibilité naturelle du salpêtre, extrait notamment du guano présent en abondance dans le territoire, a offert au Đại Việt, puis aux Tay Son, un avantage important dans la production de poudre noire. Cette ressource locale aurait permis à l’armée de disposer d’un approvisionnement stable en matériau stratégique.

Les études évoquent également la possibilité que les Tay Son aient maîtrisé la fabrication et l’usage d’« armes incendiaires » à combustion prolongée. Des descriptions historiques, en particulier celles relatives aux « boules de feu » employées dans certaines batailles telles que Ngoc Hoi – Dong Da en 1789, sont mises en relation avec un artefact connu sous le nom de « boule de feu des Tay Son », aujourd’hui conservé au Musée Quang Trung.

Outre les armes à feu classiques, plusieurs formes d’armements plus simples, comme les « tigres de feu » ou les « flèches de feu » (premières formes de roquettes rudimentaires), auraient été utilisées. Légères et faciles à transporter, y compris sur le dos des éléphants ou à bord de petites embarcations, elles auraient offert une puissance de feu appréciable lors des affrontements avec des forces équipées de manière plus moderne.

Les victoires marquantes des Tay Son, contre des troupes mercenaires étrangères (1782-1783), l’armée du Siam (1785) et les forces de la dynastie Qing (1789), sont replacées dans un contexte global où l’évolution des armements joue un rôle notable. Ces recherches ouvrent une perspective comparative sur les technologies militaires de la fin du XVIIIᵉ siècle.

Toutefois, les hypothèses concernant les « armes incendiaires des Tay Son » nécessitent encore des vérifications supplémentaires. Les chercheurs soulignent l’importance de poursuivre les analyses archéologiques, l’étude des matériaux et les comparaisons multidisciplinaires afin d’établir des conclusions scientifiquement solides.

NDEL
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