Le Vietnam à travers les mémoires du héros grec Kostas Sarantidis — Nguyen Van Lap

Le 17 octobre, en Grèce, la Maison d’édition « Politique nationale-Vérité » du Vietnam s’est coordonnée avec l’ambassade du Vietnam pour organiser un séminaire afin de présenter le livre intitulé « Le Vietnam — ma deuxième Patrie » du héros des forces armées populaires du Vietnam, Kostas Sarantidis — Nguyen Van Lap.
Le livre intitulé « Le Vietnam — ma deuxième Patrie » du héros des forces armées populaires du Vietnam, Kostas Sarantidis — Nguyen Van Lap. Photo: thoidai
Le livre intitulé « Le Vietnam — ma deuxième Patrie » du héros des forces armées populaires du Vietnam, Kostas Sarantidis — Nguyen Van Lap. Photo: thoidai

Cet évènement vise à reconnaitre les contributions et sacrifices pour la justice, la paix, l’indépendance, la liberté, et le noble esprit prolétarien international des héros des forces armées populaires du Vietnam, Kostas Sarantidis — Nguyen Van Lap, un Grec qui se tenait côte à côte avec le peuple vietnamien pendant plusieurs années de guerre et qui considérait le Vietnam comme sa deuxième Patrie.

Ce livre, dont le titre original en grec est « Témoignage d’un Vietnamien d’origine grecque sur la lutte du Vietnam pour l’indépendance », a été traduit et publié par la Maison d’édition « Politique nationale-Vérité » du Vietnam en collaboration avec l’Ambassade du Vietnam en Grèce sous le titre « Vietnam — ma deuxième Patrie ».

Le livre s’est basé sur des mémoires et le journal intime de Kostas Sarantidis — Nguyen Van Lap.

Puisqu’il a eu « une vie extrêmement intéressante et aventureuse », ses histoires et récits ont été enregistrés et conservés par l’Association des Grecs à l’étranger, car « ses expériences sont peut-être les seules au monde ».

En 2022, la Maison d’édition « Politique nationale-Vérité » du Vietnam a rédigé et a traduit le manuscrit que l’ambassade du Vietnam en Grèce lui avait envoyé.

En octobre 2023, l’ouvrage a été publié sous le titre « Vietnam — ma deuxième Patrie », avec près de 600 pages, comprenant des articles tels que Lettres provenant de Grèce, Premières patrouilles, avril 1946 : voyager à Da Lat, du 3 au 4 juin 1946 — comment j’ai déserté et rejoint l’armée ?

Le rédacteur en chef de la Maison d’édition « Politique nationale-Vérité » du Vietnam, Vu Trong Lam, a déclaré que ce livre était l’une des preuves claires, reproduisant le tableau féroce de la guerre révolutionnaire vietnamienne où le portrait de Kostas Sarantidis — Nguyen Van Lap apparaît simple, mais imprégné de l’esprit d’un héros.

Selon lui, celui-ci est un cadeau spirituel pour les amis grecs, ainsi que pour les générations de Vietnamiens et de Grecs qui ont apporté de nombreuses contributions à la création, au maintien et au développement des relations amicales et de la solidarité entre les deux pays.

Il fournit des documents supplémentaires permettant aux lecteurs des deux pays de mieux comprendre l’histoire entre les deux peuples, contribuant au renforcement et au développement des relations entre les deux Partis, deux États et deux peuples.

Lors du séminaire, Nguyen Thi Bach Tuyet, deuxième fille du héros des Forces armées populaires vietnamiennes, Kostas Sarantidis — Nguyen Van Lap, a rappelé que chaque nuit, son père avait écrit du journal des évènements et de ses réflexions.

Au début des années 1980, il a acheté une machine à écrire pour continuer à écrire son journal, a-t-elle souligné.

Partageant la raison par laquelle son père a pris des notes dans son journal au sujet du Vietnam, elle a déclaré : « Il ne peut pas accepter que certains films ou journaux déforment la vérité en abordant la guerre au Vietnam. D’une part, il devait authentifier ce qu’il a vu, d’autre part, il voulait se souvenir des jours passés lorsqu’il était venu au Vietnam en écrivant en vietnamien. Et peut-être aussi pour commémorer les personnes importantes de sa vie comme la jeune soldate Lily qui l’a aidé à rejoindre le Viet Minh et à devenir le soldat de l’oncle Ho, les soldats connus et anonymes, qui se sont battus et se sont sacrifiés héroïquement pour la juste lutte du Vietnam, ou le boxeur, son ami espagnol mort dans la lutte de 1951-1952 ».

Kostas Sarantidis (1927-2022) est né d’une famille ouvrière au nord de la Grèce.

En 1943, à l’âge de 16 ans, il a été enrôlé de force pour être envoyé en Allemagne pour servir le régime fasciste de Hitler. Il a réussi à s’échapper en Yougoslavie et a mené une vie précaire dans les trains circulant le long de la frontière yougoslave et grecque.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il tenta en vain d’être rapatrié en Grèce, car il n’avait aucun papier d’identité. Sans aucun moyen de subvenir à ses besoins, il fut attiré dans la Légion étrangère française et transféré en Indochine pour participer au désarmement des Japonais.

Au début de février 1946, il est arrivé à Saigon avec le « désir de libérer » les pays comme le disait le gouvernement français. Pourtant, il vit de ses propres yeux l’oppression de la population locale par les troupes coloniales françaises.

En juin 1946, il décida de s’échapper de la Légion étrangère française et de passer dans les rangs du Viêt Minh où il devint soldat de l’Oncle Ho. Il prit le nom vietnamien de Nguyen Van Lap.

Durant les neuf années de la résistance contre les Français, il a été présent dans de nombreuses batailles dans la région centrale du Vietnam.

Après les Accords de Genève en 1954, il est allé au nord du Vietnam pour poursuivre sa révolution.

En 1958, Kostas Sarantidis s’est marié et a eu quatre enfants, tous portent des prénoms vietnamiens.

Après près de 20 ans au Vietnam, en 1965, il est retourné en Grèce, continuant à servir de passerelle d’amitié reliant les deux pays.

Sur la boîte aux lettres devant sa maison, il a écrit Kostas Sarantidis — Nguyen Van Lap.

Il s’est vu décerner de nombreuses distinctions honorifiques du Parti et de l’État vietnamiens pour ses exploits militaires.

En janvier 2011, il a reçu l’Ordre de l’amitié et la nationalité vietnamienne des mains du président de l’époque, Nguyen Minh Triet.

Le premier passeport vietnamien délivré par la première ambassade du Vietnam en Grèce porte le nom du citoyen Nguyen Van Lap.

En 2013, il s’est vu décerner le titre de Héros des Forces armées populaires par le président de l’époque, Truong Tan Sang.

Il est décédé le 25 juin 2021, à Athènes, à l’âge de 94 ans. Ses cendres ont été ramenées au Vietnam selon sa volonté. Il repose au cimetière de la région militaire 5 à Da Nang au Vietnam.

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