L'empreinte « d'acier » des soldats qui protègent la forêt de Pu Mat au cœur de la jungle

La forêt de Pu Mat (province de Nghe An, au Centre du Vietnam) est reconnue comme Parc du patrimoine de l’ASEAN, non seulement pour sa valeur naturelle, mais aussi grâce aux empreintes, aux blessures et aux nuits sans sommeil des Gardes forestiers

L'empreinte « d'acier » des soldats qui protègent la forêt de Pu Mat au cœur de la jungle

Au cœur de la grande forêt du Truong Son septentrional, Pu Mat n’est pas seulement un trésor de biodiversité pour le Vietnam, c’est aussi le lieu où ces hommes en uniforme vert ont sacrifié leur jeunesse pour que ce « poumon vert » continue de vivre éternellement.

En 2025, le Parc national de Pu Mat a été reconnu Parc du patrimoine de l’ASEAN, marquant l’effort persévérant de plusieurs décennies de ceux qui gardent la forêt ici.

Le voyage de trente ans pour protéger plus de 94 000 hectares de forêt spéciale à Pu Mat est un parcours imprégné de la sueur et du sang des gardes forestiers. À ses débuts, seuls sept cadres s’échinaient à préserver une vaste zone forestière. Aujourd’hui, l’effectif est passé à soixante personnes, réparties dans onze postes à travers six communes périphériques, mais le danger et la pression sur eux n’ont jamais diminué.

Face au danger, ils ont choisi de se ranger du côté de la forêt, préservant silencieusement la vie de la jungle au péril de leur propre existence.

Chaque mois, les équipes spécialisées et les gardes forestiers doivent rester dans la forêt pendant sept à dix jours.

Le danger rôde à chaque kilomètre : serpents venimeux, arbres qui tombent, bêtes sauvages, et même des confrontations directes avec des braconniers armés de fusils artisanaux. Certains se sont cassé des os ou déchiré des ligaments au milieu de la forêt.

 Avec un sac de vingt kilos sur le dos, escaladant des cols, traversant des cascades et des ruisseaux, il y a des nuits où la pluie s'abat la forêt sans qu’ils puissent allumer de feu. Ils doivent alors manger des nouilles instantanées crues et recueillir la rosée pour boire.

Avec un sac de vingt kilos sur le dos, escaladant des cols, traversant des cascades et des ruisseaux, il y a des nuits où la pluie s'abat la forêt sans qu’ils puissent allumer de feu. Ils doivent alors manger des nouilles instantanées crues et recueillir la rosée pour boire.

Pour eux, protéger la forêt n’est pas seulement sauver les arbres, c’est aussi sauver les gens. Les gardes forestiers entrent avec persévérance dans les villages, mobilisant les habitants pour qu’ils abandonnent les chocs électriques et les fusils de chasse, changeant progressivement leurs anciennes mentalités et habitudes. Plus de 839 fusils et des centaines de dispositifs à choc électrique ont été remis volontairement par les habitants.

Beaucoup d’anciens « chasseurs notoires » sont désormais devenus des éclaireurs dévoués, allant dans la forêt pour la protéger au lieu de la détruire. Ils ont transformé des contrevenants en gardiens de la forêt, la victoire la plus belle et la plus durable.

Au cours des sept dernières années : plus de 2.000 patrouilles, plus de 68.000 kilomètres parcourus à pied, plus de 1.300 violations traitées et plus de 22.000 pièges à animaux détruits. De « point chaud », Pu Mat est devenue une zone forestière sûre. Les animaux qui avaient disparu réapparaissent désormais dans les pièges photographiques.

Le déjeuner pris à la hâte au milieu de la forêt.

Le titre de Parc du patrimoine de l’ASEAN décerné à Pu Mat est la plus haute distinction pour ceux qui gardent la forêt jour et nuit, ces soldats en chemise verte, silencieux et résilients, qui mettent de côté leur joie personnelle pour protéger un bien national. Ils ne sont pas seulement les gardiens de la nature, mais aussi les conteurs de la forêt.

Photo : SKĐS

NDEL
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